Préparez vos commandes auprès de la toute nouvelle pizzeria du coin qui promet de vous faire voyager à la manière de la Dolce Vita 2.0 avec les saveurs groovy et disco du duo Jean Tonique et Mi Man.

 

Amis et complices depuis plusieurs années, Jean Tonique et Mi Man unissent leurs talents pour donner naissance à leur tout nouvel album intitulé Opening Soon, qui verra le jour ce vendredi 1er septembre. Tandis que Jean Tonique insuffle une énergie solaire à sa musique, mélangeant subtilement house, disco et funk, Mi Man apporte une perspective forgée par un parcours classique, ayant été formé à l’art de l’orchestration et de la composition à travers les villes emblématiques de New York, Londres et Paris. Ces deux artistes fusionnent leurs univers musicaux au sein de 11 pistes envoûtantes, oscillant entre disco et French Touch, tout en adoptant le thème ludique d’une pizzeria aux couleurs rouge et blanche.

Album à pre-save ici : https://idol-io.ffm.to/openingsoon

 

 

 

D’où vient le projet Tonique & Man et comment avez-vous réussi à concrétiser cette collaboration ?

Antoine (Jean Tonique) : Avec Léo (Mi Man) on a travaillé dans le même studio. J’ai bossé pour un compositeur de musique de film qui s’appelle Eric Neveux avant de me mettre à travailler pour ma propre musique. Ce poste d’assistant a ensuite été pris par différentes personnes jusqu’à ce que Léo le prenne aussi. C’est à ce moment-là qu’on s’est rencontré.

On s’est vite bien entendus et on s’est mis à bosser sur nos projets respectifs. Puis finalement, au bout d’un moment, on s’est dit qu’autant faire un groupe tous les deux, parce que musicalement, on a les mêmes aspirations et les mêmes goûts, même si on a des parcours différents…

Léo : ou « terreaux » musicaux – je trouve ça plus classe. Il y a surtout une chanson qu’on a dû écrire en express pour la première partie de Benny Sings. Et en fait, on a kiffé cette chanson. Il était question qu’on la sorte tous les deux, puis on s’est dit qu’il fallait faire un album.

Antoine : Au départ, on était partis pour faire de la musique et finalement, toutes les démos ont été écrites d’une traite. Pendant une semaine, on a fait une sorte de résidence en Normandie où on s’est posés avec tout mon studio et on a fait toutes les démos pendant cette semaine-là.

Léo : D’ailleurs au début on voulait appeler le groupe Véranda mais c’était tellement loin de la musique.

Antoine : Le premier nom du groupe était même Bay Window parce que ça faisait plusieurs fois qu’on faisait de la musique dans une espèce de véranda. Mais une fois qu’on était vraiment satisfaits de la musique et que la cohérence était là, c’est à ce moment-là qu’on a vraiment réfléchi au nom du groupe et que Tonique & Man est né.

 

 

Ce projet possède-t-il sa propre identité sonore distincte ou est-ce plutôt un mélange des styles de Jean Tonique et Mi Man ?

Léo : J’ai l’impression que l’identité est indissociable. Dans le cas des voix par exemple, on chante à chaque fois sur tous les tracks et j’aime bien le fait de ne pas toujours pouvoir reconnaître qui chante. Parfois sur un mot tu as Antoine qui passe devant, ou tu as l’impression que c’est Antoine. D’autres fois, c’est moi et j’aime bien ça. Je pense que dans les chansons elles-mêmes, pendant leur écriture, c’est un peu ce qui s’est passé aussi.

Antoine : On a des timbres assez différents, Léo a une voix qui perce beaucoup plus que la mienne, tandis que la mienne, à chaque fois c’est un enfer à la faire sortir dans le mix parce qu’elle porte mais elle ne perce pas. Mais du coup ça enrobe un peu la voix de Léo, cela fait une voix hybride qui est donc la voix de ce disque et la voix du groupe. Mais on a fait toutes les étapes, du début de l’écriture jusqu’à l’arrangement et même le mix, ensemble. Je pense qu’à la fin il y a une véritable identité…

Léo : qui se dégage.

 

« Quand on a commencé à faire ce disque, on avait un morceau en tête : Heaven Must Be Missing An Angel de Tavares. Le morceau en lui-même nous faisait penser à une croisière ».

 

En écoutant l’album, on perçoit immédiatement l’influence des Bee Gees et de Chic notamment dans You Make Me Feel So Good. Est-ce qu’il y avait un son spécifique que vous cherchiez à créer ou à canaliser lors de la réalisation de l’album ?

Léo : J’avais un prof de songwriting à Londres qui disait (et je la ressors dès que je peux) : « quand tu copies une personne c’est du plagiat mais si tu en copies plusieurs simultanément, finalement là c’est de l’innovation ». Cet album n’était pas un exercice de style on voulait simplement produire la musique qu’on voulait entendre.

Antoine : Quand on a commencé à faire ce disque, on avait un morceau en tête : Heaven Must Be Missing An Angel de Tavares. Le morceau en lui-même nous faisait penser à une croisière. Quand tu l’écoutes, tu imagines un bateau avec un capitaine dessus tout habillé en blanc et c’était un peu ça la démarche. Plus que de se dire on va faire de la musique comme les Bee Gees ou comme un tel, on a toujours gardé ce ressenti en tête pendant l’écriture du disque, d’avoir ce truc ou tu as toujours un peu…

Léo : du vent dans les cheveux.

 

 

Est-ce que composer avec des synthés analogiques vous donne une inspiration particulière ?

Léo : C’est une contrainte créative. Sur ton ordi, tu peux avoir potentiellement tous les sons que tu veux mais le fait d’avoir les objets physiques, de se circonscrire à leur utilisation permet de solutionner les problèmes soit d’écritures, soit de sons avec ce que tu as et uniquement ce que tu as.

Antoine : Ça apporte aussi le côté un peu crade. Ils ont tous des espèces de petit buzz. Il y a un gros synthé qui s’appelle le Multi Man S dont on se sert pour faire des instruments comme des sons de cordes. Celui-là, j’en ai un, mais en fait il y a un énorme bug dans le grave et même si j’essaye de le couper au mieux, le truc est là tout le temps. Ça s’empile avec le reste donc on l’entend pas mais il y a donc un truc qui vit dans le fait d’utiliser ces synthés.

 

« Sur ton ordi, tu peux avoir potentiellement tous les sons que tu veux mais le fait d’avoir les objets physiques, de se circonscrire à leur utilisation permet de solutionner les problèmes soit d’écritures, soit de sons avec ce que tu as et uniquement ce que tu as ».

 

Est-ce que votre processus d’écriture devient ainsi plus spontané ?

Léo : Le projet on l’a fait en une semaine, même si on avait quelques mots, quelques intentions. Je décrirais ça comme du ping pong. Il y en a un qui se met au clavier ou à la gratte qui essaie quelque chose et puis si ça te donne une idée, t’essaye quelque chose.

Antoine : Mais c’était pas non plus du jam parce qu’on n’était pas chacun sur un truc en train de se dire vas-y…

Léo : Et puis en plus on ne sait pas jammer(Rires.)

Antoine : Ouais moi je viens vraiment pas de ce truc là mais simplement on s’intéresse à un son et l’idée vient.

 

 

« (…) Ce qui est cool, c’est qu’il y a des gens qui nous demandent si on a finalement ouvert notre pizzeria. Il y a une ligne ou les gens ne savent pas ce qu’on fait, si on fait de la musique, ou si on ouvre un resto ».

 

Quelle est l’origine de cette direction artistique de pizzeria que l’on retrouve notamment dans votre clip Never Get Old, où vous livrez des disques dans des boîtes à pizza à travers Paris ? Est-ce que le choix du rouge et du blanc évoque réellement pour vous l’ambiance d’une pizzeria ?

Léo : Oui, c’est l’esthétique des pizzerias de Los Angeles. D’ailleurs, il y a un côté vachement graphique dans toutes les enseignes aux Etats-Unis qu’on n’a pas forcément ici et on voulait un peu s’inscrire dans cette charte graphique un peu Little Italy.

Antoine : Et l’idée c’est vraiment d’avoir un truc un peu identifiable et fun sur scène.

Léo : Mais ce qui est cool, c’est qu’il y a des gens qui nous demandent si on a finalement ouvert notre pizzeria. Il y a une ligne ou les gens ne savent pas ce qu’on fait, si on fait de la musique, ou si on ouvre un resto. Ce côté pas clair, moi ça me fait marrer.

Antoine : C’est un peu l’idée. On voulait porter à confusion avec notamment une série limitée de vinyles qui seront dispo dans des boîtes de pizza et tout ça amène les gens à se demander si on ouvre vraiment un restaurant. Et c’est vrai que ça fait plusieurs fois qu’on demande à quelle adresse on va ouvrir notre shop.

 

 

D’ailleurs votre périple en scooter semble particulièrement calme pour un milieu de journée en plein Paris…

Léo : Mais en fait c’est du VFX ! (Rires). Non… Mais c’était l’enfer, on coupait tout le temps.

Antoine : D’ailleurs on a dû le faire sur deux jours parce que le jour où on avait prévu de tout filmer il s’est mis à faire un temps horrible et on avait plusieurs images où il pleut à mort. On s’est dit que c’était un peu la déprime donc finalement Léo a refait des images. Mais évidemment il y a eu des petites tensions de scooter – impossible de faire autrement (rires).

 

 

Avez-vous des concerts prévus après la sortie de l’album ?

Antoine : Oui on veut développer tout ça à partir de la sortie du disque. On a un petit festival à Lille et une date à Londres en septembre et puis on va construire le profil pour essayer de faire un maximum de festivals en 2024. On avait toujours l’idée de défendre ce disque en live. Pour l’instant, on est tous les deux et on a une formule qui fonctionne bien, qui va rester un peu comme ça pour le moment. Mais après évidemment que si ça se passe bien, on aimerait bien faire intervenir d’autres musiciens.

Léo : C’est vraiment chouette de jouer en live

Antoine : Ouais contrairement aux DJ sets, c’est vraiment une autre démarche quand tu joues avec quelqu’un ou il y a un échange pendant que tu joues.

 

 

Et pour finir, s’il fallait décrire cet album en termes de toppings de pizza ?

Antoine : Il y a pas mal d’éléments un peu soyeux et de cordes pour embellir, donc il y a évidemment un petit filet d’huile d’olive à la fin je pense.

Léo : Je crois que c’est une Margherita non ? Tu as un truc qui n’est pas prétentieux, qui ne se la pète pas, qui est accessible et si tu veux tester une pizzeria, tu sais si elle est bonne en mangeant une Margherita. Ce n’est pas une pizza élaboré à 50€, nous c’est une pizza à 9€50… prix parisien (rires).

 

 

Leur Release Party se déroulera le 8 septembre au Mazette. Attendez-vous à un véritable mini-festival avec un food truck, des DJs, et bien sûr Tonique & Man qui nous livreront leur album avec en extra des synthés, du talkbox, des riffs fulgurants et des atmosphères mémorables… et ce fameux filet d’huile d’olive !

 

Crédit Chloé Gray

 

Texte Antoine Breteau