LE DIGITAL COVER

 

CRÉDITS MODE DIGITAL COVER

Joe Bel porte un trench SANDRO, une blouse LE BON MARCHÉ, un jean perso

et des boucles d’oreilles BANGLA BEGUM

 

 

LA SÉRIE MODE

 

 

CRÉDITS PHOTOS, DIGITAL COVER ET SHOOTING

Photographe Justino Esteves assisté par Frédéric Praca – Styliste Charlotte Renard –

MUA & Hairstylist Karine Marsac et Anna Koral

 

 

 

RHYTHM. BY MODZIK LIVE SESSION

CRÉDITS MODE LIVE SESSION

Joe Bel porte un trench SANDRO, une blouse LE BON MARCHÉ, un jean perso

et des boucles d’oreilles BANGLA BEGUM

 

 

L’INTERVIEW

 

 

Chanteuse, autrice, compositrice, interprète, Joe Bel s’apprête à sortir son nouvel album Family Tree, dont l’écriture a commencé en 2020, lorsqu’elle était enceinte de son deuxième enfant. Un projet qui aborde les liens familiaux et amicaux, qui questionne sa place au sein de la famille. De la première partie d’Asaf Avidan à de multiples voyages, l’artiste a plus de dix ans de carrière derrière elle et sa musique, entre soul et folk, s’est développé à son image.

 

 

 

 

 

Vous avez interprété Morenika pour Rhythm by Modzik. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette chanson ?

Oui, c’est une chanson traditionnelle très ancienne du répertoire ladino, qui est une langue héritée de l’espagnol du Moyen-Âge. Cet Espagnol est encore parlé par certaines communautés autour de la Méditerranée, dont faisait partie mon grand-père. Et donc j’ai entendu cette chanson-là dans mon enfance. Comme c’est peu connu, j’avais envie de la mettre en lumière.

 

Vous chantez en français, en anglais et aussi en ladino, est-ce que vous avez une préférence ? Comment est-ce que vous choisissez la langue ?

En fait, je choisi pas vraiment. J’ai des mélodies et des mots qui me viennent en tête et ensuite je construis à partir de ce qui vient naturellement. Je ne me dis jamais : « Je vais me mettre à mon bureau et écrire une chanson en français » par exemple. C’est plutôt : « Ah, là j’ai une phrase en anglais qui irait bien sur telle mélodie », ensuite je prends ma guitare et je développe ce qui vient instinctivement.

 

Quel a été le moment dans votre vie où vous avez décidé de vous lancer dans la musique ?

Je faisais des études d’Histoire de l’art et j’écrivais déjà des chansons, mais je ne les partageais avec personne. Un matin, je me suis réveillée et j’ai ressenti que j’allais exploser si je ne partageais pas mes chansons avec les autres. Et après ça m’a pris un peu de temps d’oser monter sur scène. Quand j’ai eu mon premier enfant, à 23 ans, ça m’a donné de la force et je me suis dit que j’en étais capable. Je suis passé à l’acte et j’ai commencé les concerts.

 

Et du coup, vous avez tout appris toute seule, ou alors vous avez pris des cours ? Enfin, comment est-ce que ça s’est passé ?

J’ai pris des cours de piano quand j’avais 7 ans car mon père avait un piano chez lui, mais ça ne me plaisait pas et le solfège ne m’intéressait pas non plus. Mais je n’ai jamais arrêté le piano, j’ai continué à apprendre toute seule. J’avais des mélodies dans ma tête que j’essayais d’accompagner à la voix et ensuite j’ai acheté une guitare et j’ai trouvé les accords sur la guitare aussi.

 

Vous êtes chanteuse-autrice-compositrice-interprète, quel est votre processus de création ? Est-ce que vous créez toujours de la même manière ?

Je remarque que c’est souvent après avoir vécu des choses douloureuse et difficiles et que j’ai besoin d’extérioriser ce que je ressens. En général, j’ai des mélodies, des paroles qui me viennent en tête et ça peut être à n’importe quel moment, ce n’est jamais prévu. Je peux être à l’arrêt de bus, entrain de marcher, être en voiture. J’ai des idées et ça va me suivre un peu tout le temps dans ma tête. Ensuite, je vais me mettre à construire la chanson. Et voilà, ça se fait un peu naturellement.

Parfois je vais construire une chanson pendant plusieurs mois, parfois en une après-midi. Ce n’est jamais vraiment pareil. Le point commun entre toutes les chansons, c’est que j’ai toujours laissé faire naturellement les choses, je n’ai jamais forcé. Si je n’arrivais pas à finir une chanson, je la laissais tranquille et j’attendais que l’inspiration revienne d’elle-même. Pour que ça reste toujours très authentique.

 

« Au tout début, je pouvais me contenter de faire une chanson avec trois ou quatre accords et aujourd’hui je pense que j’ai envie d’aller un peu plus loin. Dans les textes je parlais beaucoup de mes émotions et aujourd’hui, je pense que j’ai envie de parler aussi de choses plus grandes que moi ».

 

Avec plus de dix ans de carrière derrière vous, comment est-ce que vous décririez votre évolution musicale ?

Je pense qu’aujourd’hui, c’est un peu plus posé qu’au début. J’ai un peu plus de retenue dans ma façon de penser et dans ma musique, dans mon écriture, il y a une recherche plus harmonique. Au tout début, je pouvais me contenter de faire une chanson avec trois ou quatre accords et aujourd’hui je pense que j’ai envie d’aller un peu plus loin. Dans les textes je parlais beaucoup de mes émotions et aujourd’hui, je pense que j’ai envie de parler aussi de choses plus grandes que moi. Dans le nouvel album, je parle de transmission, de la parentalité et de l’héritage culturel.

 

Justement ce 22 mars vous allez sortir votre 2ème album Family Tree, est ce que vous pouvez nous parler du nom de cet album ?

C’était un peu évident de donner un nom en rapport avec la famille et la généalogie. Parce que, cet album je l’ai écrit et enregistré quand j’étais enceinte de mon deuxième enfant. Je l’ai enregistré avec mon mari. Je parle dans cet album de ma place dans la famille, et je chante une chanson en ladino. J’interroge aussi la façon de transmettre des choses à ceux qui viennent après nous. Donc je me suis rendu compte qu’il y avait un thème, qui était le lien entre les gens. Dans l’abri c’est une chanson qui parle d’amitié et je pense que ça c’est aussi un thème qui rentre dans la famille. Donc plus généralement que la famille c’est un album sur le lien. Le lien et la transmission.

 

Vous ne faites pas énormément de collaborations, est-ce que c’est un choix ?

Alors je n’ai pas sorti beaucoup de disques donc je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de faire des collaborations. Mais on m’en a proposé, donc j’ai déjà chanté sur des chansons d’autres artistes. Et justement sur mon nouvel album, il y a une chanson avec un autre artiste qui va être ajouté en bonus le 12 avril.

 

Vous êtes chanteuse et actrice, vous pensez qu’il y a un lien entre ces deux professions ?

En réalité, j’ai tourné dans un seul film, je ne suis pas comédienne, ce n’est pas mon métier. On m’a proposé un rôle dans un film et c’était génial, ça m’a beaucoup intéressé mais c’était la seule fois. Mais ça m’a servi pour mon métier de chanteuse qui est aussi relié à la scène, ça m’a éclairé sur des questionnements que j’avais et que j’ai pu partager avec les acteurs avec qui je travaillais. Je me demandais comment faire pour mimer les émotions, faire semblant que ce soit vrai. Je me disais : comment faire pour rechanter une chanson sur scène des dizaines ou des centaines de fois et que ça reste honnête. C’était intéressant parce que les réponses que j’ai eu de la part des comédiens c’était justement de ne pas faire semblant. L’idée c’est de trouver une réelle émotion sur le moment et l’a laissé sortir. Et ça m’a fait réfléchir à mon métier à moi, aussi de la scène.

 

Et pour terminer, quel est votre rapport à la mode en tant qu’artiste ?

J’ai toujours été une grosse fan de mode, ça m’a toujours intéressé et je ne trouve vraiment pas que ce soit un art superficiel. Je trouve que c’est fascinant de s’exprimer à travers le vêtement. Ces derniers temps, avec la vie et les enfants, j’ai moins de temps pour ça. Mais je sens que ça me manque. Sur scène, c’est important car c’est là qu’on me voit, on me regarde. Je veux porter quelque chose qui reflète ce que j’ai envie de montrer. Je me rappelle que dans mes débuts, je portais une robe verte sur scène. C’était un peu comme un costume de super héros, ça me donnait de la force. Aujourd’hui, j’ai trouvé un autre costume, mais c’est pareil. Là j’ai un costume noir pantalon-veste, c’est un peu moins féminin, mais justement, j’aime bien. Je trouve que ma féminité je peux la montrer différemment et c’est plus intéressant. Mon projet pour 2024 c’est de me replonger un peu dans la mode.

 

 

Texte Charline Gillis