Avec un premier album solaire et intrépide, Clair –l’homonyme de Philippe Katerine au féminin– incarne à la perfection l’esprit du nouveau label Maison Magique.


Claire Tillier est l’ancienne danseuse et choriste de Philippe Katerine. Elle l’a accompagné sur scène, en tournée et dans ses clips. Aujourd’hui elle prend le devant de la scène et dévoile tout son talent.

Si vous la cherchez sur Google, vous pourriez la confondre avec France Gall à l’époque. Elles ont la même coupe de cheveux : des cheveux longs, blonds et avec une frange qui descend jusqu’au début des yeux. 

Elle a une voix douce et envoûtante, une musique fraîche et acidulée. Clair interprète les textes signés Philippe Katerine d’une manière à la fois sexy et drôle.

 

Photo © Ph. Lebruman

 

Un album parfait pour cet été.

Au travers de ses chansons, elle nous rappelle qu’une vie simple, faite d’amour et de sunset, à la Serge Gainsbourg (Sea, sex and sun), ça marche!

Il suffit d’écouter Saint-Gilles-Croix-de-Vie, où elle nous parle des plages en Vendée, qui sont aussi bien que celles de Los Angeles. Ou encore Danser ou crever, une ode au lâcher prise et à la sensualité (“Emmène-moi danser, je ne le dirai pas 2 fois”, “ce que je veux comme cadeau, c’est toi”). Elle nous accompagne de manière sexy sur les plages. On a l’impression d’écouter Le temps de l’amour de Françoise Hardy.

Ses musiques sont délicieuses à écouter dans les oreilles : avec du saxophone, du clavier, de la bossa nova…

 

“Clair est multi-facette comme Philippe Katerine et propose dans son lot de douze chansons, avec toujours une pointe de douceur et d’ondes positives, des titres qui nous incitent à réfléchir”.

 

Avec des paroles profondes.

Clair est multi-facette comme Philippe Katerine et propose dans son lot de douze chansons, avec toujours une pointe de douceur et d’ondes positives, des titres qui nous incitent à réfléchir.

Tout est dans la tête nous rappelle que des fois on se fait des montagnes pour pas grand chose (“Arrête tes conneries, tu n’as pas un cancer. Tout est dans la tête, c’est n’importe quoi”), ou encore La Joie qui aborde les événements durs de la vie, comme un moteur pour encore vivre de manière plus belle (“Si j’avais perdu tout ce que j’aime, je ne chanterai pas la joie”). A écouter de toute urgence. 

 

L’interview

Clair et Philippe Katerine,  en leur propres mots.

 

Photo © Ph. Lebruman

 

 

Quels sont vos titres préférés sur cet album?

Clair: Je n’ai pas de titre préféré sur mon album, ou si j’en ai un il dépend de mon humeur. Si je suis guillerette, c’est La Joie. Si je suis mélancolique, c’est Flou ou La Huldran et si je me sens un peu sorcière alors c’est Marie Douceur ou L’anniversaire. Et puis je ne veux pas en choisir une, de peur de vexer les autres…

Philippe Katerine : St-Gilles-Croix-de-Vie pour moi, parce que ce sont mes origines vendéennes noyées à la Californie, incarnée par Clair, et puis le groove et arrangements du groupe me font vraiment rêver.

 

Cet album, comment le décrirais-tu Clair?

C.: Cet album je l’entend comme un portrait de moi fait par quelqu’un d’autre. Donc j’imagine qu’il est supposé me ressembler. Il passe d’une ambiance, d’une humeur à une autre ; il est plutôt schizophrénique mais le tout est enrobé d’une couche joyeuse et délicieusement molletonnée. J’en suis très fière… C’est, je crois pour la vie, mon objet préféré.

 

“Je crois que ce que j’admire beaucoup chez lui (Philippe Katerine), c’est sa capacité à aller au bout de tout. De chaque idée, même les plus débiles. Parce que c’est vrai après tout, on ne sait jamais…”.

 

Cet album a été fait en collaboration avec Philippe Katerine. Comment avez-vous travaillé sur cet album ensemble? Qu’est-ce que tu préfères chez lui Clair?

C.: C’est plus q’une collaboration avec lui. Il a écrit, composé et produit l’entièreté du disque. Pendant une période de confinement, j’imagine qu’il devait s’ennuyer, il s’est mit à m’écrire des chansons depuis une chambre d’hôtel des Sables d’Olonnes. Moi j’étais à Paris, on s’appelait le soir au téléphone, on avait des conversations semi intéressantes, mais qui les devenaient vraiment le lendemain, quand elles étaient devenues des chansons qu’il m’envoyait sous forme de mémo vocaux. Je les écoutais et je donnais mon avis. Voilà ! Plutôt coolos la vie !

Je crois que ce que j’admire beaucoup chez lui, c’est sa capacité à aller au bout de tout. De chaque idée, même les plus débiles. Parce que c’est vrai après tout, on ne sait jamais… Si vous lui dites “ce serait marrant si”… vous pouvez être sûr qu’il va trouver un moyen pour vérifier. Un jour, je ne le connaissais pas depuis longtemps, j’ai dit : “Ah tiens, je me demande ce que ça fait de raser un kiwi”… Dans la seconde j’avais dans les mains un kiwi, de la mousse à raser et un rasoir !

 

Et dans l’autre sens, quelle est la chose que tu préfères le plus chez Clair ?

P. K. : Clair est assez sauvage… Quand je l’ ai rencontré la première fois il y a une douzaine d’années, ça m’a frappé et vendredi dernier aussi d’ailleurs. Quand elle chante c’est une onde pure au milieu du tumulte, mais c’est une onde intranquille et un peu distante… Le chant pop par excellence.

 

Quelles ont été les raisons qui t’on amener à lancer un label propre, Maison Magique? Quelle place vient-il à occuper dans le marché musical?

P. K. : La Maison Magique est comme un refuge, un monde idéal sans heure et sans chiffre…

 

Pouvez-vous nous parler de la pochette de l’album et pourquoi ce bélier?

C.: Sur la pochette, je pose avec un Bélier sur les épaules devant un paysage imaginaire, une jungle inventée. Le bélier est ce que je ne suis pas : ambitieux et très courageux. Il me complète en quelques sortes. J’ai besoin de lui comme il a besoin moi. Je suis sa maison magique, il est la mienne. En dehors de la symbolique, l’animal qui est sur la pochette s’appelle Porte-clés et il avait très envie d’être pris en photo. Une vraie star !

 

Leur album La Maison Magique sort le 7 avril. Clair sera en concert le 11 mai au Café de la Danse, à Paris.

 


Texte / Maeva Laruelle   //   Photos / Ph. Lebruman