Robin Coudert (alias “Rob”) et Jack Lahana sont des producteurs dits savants, catégorie “gros bosseurs”.
Leurs bosses ont en effet déjà bien roulé : en 1988, Rob à 10 ans. À l’âge où on lit encore des bandes dessinées, le jeune Robin s’amuse déjà à trafiquer les enceintes de ses parents et à explorer la quadriphonie en écoutant Immigrant’s Song de Led Zeppelin en double stéréo. Dès cette époque, il s’initie à la production musicale et au protocole MIDI (Musical Instrument Digital Interface) sur un ordinateur Atari ST:

En cela, il participe de la première génération d’enfants humains nés à la fin des seventies ayant à sa portée, un séquenceur musical quasi professionnel. Cette disposition technique unique dans l’histoire de la musique, n’est pas à négliger en tant qu’elle annonce une certaine (r)évolution dans l’art de composer de la musique (on parlera plus tard de MAO pour Musique Assistée par Ordinateur). Dès lors, Rob se consacre entièrement à la composition d’une musique qui, selon ses termes, “sauvera sa vie”. Il rencontre Jack Lahana au cours des premières années du second millénaire à l’occasion de l’enregistrement de ses deux premiers albums Don’t Kill (2001) et Satyred Love (2002). C’est autour de la table de mixage API 3288 du studio Gang (customisé par l’ingénieur du son Jean-Pierre Janiaud, qui produira notamment les albums de Berger, Jarre, Juvet, Gall, Hallyday ou encore Goldman) que se scelle leur amitié. Ils ne se quittent plus dès lors et travaillent main dans la main dans une indéfectible et féconde collaboration pendant plus de deux décennies.

Rob et Jack au studio Hippocampus en mars 2023.

Après une quarantaine d’albums réalisés dont une trentaine pour des films, Rob et Jack se lancent dans le projet fou d’inviter leurs amis musiciens éparpillés au quatre coins du monde dans l’objectif d’unir leurs talents respectifs dans la création d’un objet commun : l’album Summercamp. Il est incontestable que ce disque de treize morceaux, fruit de la collaboration de près de quatorze artistes invités, se démarque du tout-venant musical moderne, tant par sa rareté et sa finesse que par son éclectisme. Cher lecteur, ce travail mérite votre attentive écoute.

Summercamp est une cour de récréation infinie où on a invité nos copains pour s’amuser. C’est une musique pop destinée a une audience plus large que nos bandes originales.”

Rob et ses amis dans son laboratoire à émotions.

On ne saurait trop remercier ces deux génies du son de nous offrir un disque aussi solaire que subtil qui accompagnera le printemps et l’été qui s’annoncent.

 

Texte et Photos / Samuel Matous