Personnalité atypique de l’industrie de la mode, avec un goût prononcé pour la créativité comme pour le business, Paul Smith nous dévoile son univers so british ! Arte et les Editions de La Martinière s’unissent pour rendre hommage au gentleman designer avec un ouvrage illustré par Paul Smith himself et un documentaire ludique, pour un voyage au cœur de l’excentricité anglaise.
Il fut un temps où sir Paul smith n’avait pas de titre de noblesse et préférait passer ses après-midi à pédaler à travers la campagne, au lieu de piloter sa marque éponyme depuis son bureau au 20, Kean street. son plus grand rêve était de devenir cycliste professionnel, mais la mode en a décidé autrement. À juste titre, car il a même été fait chevalier pour ses services rendus à l’industrie de la mode britannique ! depuis une quarantaine d’années, Paul smith retourne et détourne sa vision de la mode masculine : ses coupes restent classiques, mais son travail de la matière, des imprimés et des détails puise dans un amas d’inspirations diverses, qui évoluent selon ses coups de cœur quotidiens. Au fil des années, onze lignes ont été ajoutées à la ligne principale de prêt-à-porter homme : le prêt-à-porter femme bien évidemment, mais aussi les accessoires, parfums, meubles et papeterie, entre autres. Comment a-t-il pu commencer par une petite boutique à Nottingham pour finir avec un empire mondial sur les bras ? Et cela en restant le créateur humble et ludique qu’il était à ses débuts ? C’est la question posée par le réalisateur Stéphane Carrel en entrant dans le monde du créateur britannique. Le documentaire Paul Smith, gentleman designer est une immersion dans sa vie au quotidien. Entre les murs de son bureau, chaque inspiration venue de l’extérieur se transforme en motif, vêtement, chaussure, voire même tapis. les couleurs des vinyles de Frank Zappa, les pantalons de david bowie, les clichés de John Lennon ou bien les costumes bien propres de Kraftwerk… Chez Paul smith, même la musique se traduit en vêtements. « Je suis une sorte de cocktail de tout et de n’importe quoi, un vrai British en somme!», affirme le créateur. On le suit pendant son shopping au marché aux puces, on assiste à ses castings hors norme, on entre dans son cabinet ̀ curiosité – vraie caverne d’ali baba remplie de cadeaux et d’objets chinés – et on l’accompagne pour son voyage d’affaires à tokyo. Contrairement à la plupart des marques établies, Paul smith gère son réseau mondial de manière indépendante et n’a pas peur de dévoiler les coulisses de son entreprise aux yeux de tous. Mais le créateur ne respire pas la vie uniquement à travers la mode : son «new job», comme il le dit lui-même, c’est la photographie. très influencé par l’imagerie de la pop culture et du rock, Paul smith photographie et note tout ce qui éveille un brin d’émotion en lui. C’est ainsi que l’ouvrage Notes avec des propos recueillis par olivier Wicker, nous présente 300 photographies inédites du créateur. répertoriées selon des notions thématiques de a à Z, elles dévoilent ses méthodes de travail et ses sources d’inspiration, avec une bonne dose d’humour anglais. avec deux nouveautés sur le marché, l’empire Paul smith est loin de perdre sa côte. rien ne peut donc ébranler le designer? «Si quelqu’un vous énerve, ne lui parlez pas, parlez à son chat». une bonne devise, dirait-on.
Paul Smith, gentleman designer le 28 novembre, chez Arte Editions
Sortie du livre Notes le 3 novembre chez Arte Editions et les Editions de La Martinière.
Par Elisabeta Tudor