L’année était 2003. Pour échapper aux remontrances parentales, nous nous sommes barricadés dans la chambre, avons monté le son à fond, et nous avons laissé la voix inimitable de Julian Casablancas nous emporter dans notre rébellion adolescente.

 

Vingt ans se sont écoulés depuis, et nous continuons d’écouter ce groupe mythique avec aujourd’hui la sortie du mini-album tribute à leur album Room On Fire. On a interrogé les six artistes impliqués (AdéCamp ClaudeCattAlexia GredyThomas Guerlet et Oracle Sisters) pour connaître ce que signifie The Strokes pour eux.

Pour Alexia Gredy et de nombreux autres, « The Strokes c’est vraiment le groupe de mon adolescence, le groupe qui m’a donné envie d’apprendre la guitare ». Adé : « Ça me ramène toujours à cette période, fin de collège, début de lycée, ou on écoutait ça tout le temps en soirée. Tout le monde connaissait par cœur et on voulait tous devenir des rockstars et faire des groupes de musique ».

 

 

Adé qui reprend You Talk Way Too Much de façon pop-rock plus lente fait remarquer l’unicité de leur conception de chansons : « Chaque élément de la musique est tellement signature, que ce soit la voix de Julian Casablancas, les sons de guitare, chaque son, chaque partie est tellement spécifique qu’en fait, c’est très dur d’en sortir et de proposer autre chose qui ne défigure pas complètement la chanson ».

L’artiste allemande Catt y ajoutera : « le langage sincère et direct, les histoires racontées avec une simplicité désarmante, les chansons nous transportent immédiatement dans une autre époque, intemporelle. Cela me faisait sentir si vivant ». Thomas, un exemple de ce langage sincère ? « Il y avait notamment cette phrase dans ce morceau : “You train me not to love. After you showed me what I was.” Ça a vachement résonné en moi, et je me suis dit putain, j’aurais bien aimé écrire cette phrase. D’ailleurs je crois qu’Alex Turner a tout dit : “I just wanted to be one of The Strokes, now look at the mess you made me make” ».

« Pour anecdote ils ont joué Meet Me In The Bathroom à Rock en Seine alors que franchement c’est un son plutôt obscur comparé au tubes que tout le monde connaît. J’étais super content qu’il la joue, le concert était dingue. Je ne sais pas pourquoi tout le monde a trouvé ça nul ,moi j’étais en extase totale. C’était la première fois que je voyais les Strokes. J’avais un peu l’impression d’embrasser mon amour de collège pour la première fois et j’ai hâte qu’ils reviennent ».

 

 

The Strokes sont aussi synonymes de premières fois : « Les premières bières, les premières clopes à ce moment de ma vie super marquant où j’ai commencé vraiment à faire de la musique, vraiment à aimé ça ». Mais c’est Christopher Willatt de Oracle Sisters, qui nous laissera avec sans doute l’anecdote la plus inattendu et son attachement particulièrement nostalgique : « La première fois que j’ai fait l’amour, c’était en écoutant The Strokes. Ma copine à l’époque avez mis Room On Fire avant le commencement de l’acte et ça a tombait que la chanson ou ça s’est passé c’était Under Control». On vous laisse revivre cet album.

 

Couverture, A Tribute To The Strokes