Comme un air de Janis Joplin. Longue chevelure rousse, style psychédélique, voix rauque et envoûtante, pas de doute la ressemblance est bien là. Jade Bird, jeune artiste de 21 ans est une étoile montante de la scène indie rock britannique. Son jeune âge ne l’empêche pas de chanter des sujets complexes comme ses peines de coeur aussi bien que la “mama cosmique”. Bercée par sa guitare et la douce ironie de ses textes, elle nous emporte avec des titres comme “Uh Uh” ou encore “Love Has All Been Done Before”. Elle nous présente son premier album I Get No Joy , où l’artiste joue les cascadeuses au coeur tendre. Une rencontre Rock’n roll!
Jade, comment es-tu tombée amoureuse de la musique ?
Il y avait de la musique où que je sois quand j’étais petite et j’ai toujours adoré chanter et danser. Mais je pense que je suis réellement tombée amoureuse entre 12 et 13 ans quand j’ai commencé à écrire mes propres chansons avec ma guitare acoustique. Ce lien s’est renforcé avec la découverte d’artistes comme Mazzy Star, Curve, Civil War…
Tu as des idoles ?
Mes idoles musiques varient à travers les années. Je n’ai jamais été une fan girl avec les posters sur les murs de ma chambre et toute la panoplie mais il y a des artistes qui ont en effet une espèce d’hora magique sur moi. Par exemple, en ce moment Tori Amos me guide pas mal dans mon travail comme l’avait fait Patti Smith il y a deux ans.
Le featuring de tes rêves ?
Courntey Barnett ou St. Vincent.
Tu adores les musiques à l’esprit 70’s mais quand est-il pour les talents de la scène actuelle ?
J’adore Cherry Glezzer ou encore Sasami qui a été guitariste du groupe pendant un moment. C’est génial qu’autant de filles prennent la tête de groupes en ce moment. Je dirai qu’il y a un renouveau chez les filles à guitare en ce moment qui est même plus intéressant qu’il y a quelques années de cela.
Tu as écrit plus de 200 chansons pour finalement en sélectionner 12 pour ce premier album. D’où te vient cette fertilité créative?
J’essaye de me forcer à écrire tous les jours, cela vient de ma mère que j’ai toujours vue travailler très dur tout comme grand-mère qui habitait dans la même maison que nous . Tu ne sais jamais ce que tu vas écrire par la suite et c’est très excitant pour moi . J’ai toujours vue l’écriture comme une soupape pour sortir tout ce qui se cache dans ma tête. Il y a tellement de choses que l’on essaye de surmonter en temps que jeune personne ou en tant que femme, la musique est une thérapie dans un certain sens.
Que représente ce premier album pout toi ?
C’est un album très honnête car c’est simplement ma vie sur les deux ans passés. Toutes mes inquiétudes, mes relations, mes peurs, cette boule de neige de sentiments et de vécu.
Parler d’amour est assez naturel pour toi malgré ton jeune âge. Pourquoi ce thème de prédilection ?
Quelqu’un m’a dit une fois que je pouvais seulement écrire des textes comme ” pars, reviens-moi, je t’aime , je te déteste”… Mais au-delà de l’ironie je pense que l’amour est l’émotion qui lie toutes nos relations que l’on soit jeune ou vieux. Et la politique ce n’est pas très mélodieux (rires). “I’m a lover” que veux-tu.
Quel est ton couple préféré du grand écran ?
Ryan Gosling et Michelle Williams dans Blue Valentine.
Mais loin d’être mielleuse, tu as cette manière de chanter l’amour d’une façon très énergique voire énervée comme sur ton titre “Uh Huh”. D’où te vient ce ton ?
C’est une manière de raconter les histoires à la Alanis Morissette que j’ai voulue reproduire pour me donner une prestance au début de ma carrière et au final je me suis beaucoup trouvée dans cette intonation et je l’ai gardé. Cette voix énervée me suit encore plus dans la société dans laquelle nous vivons et face aux injustices que l’on côtoie tous les jours en tant que femme notamment. Exemple, l’Alabama, un Etat que j’affectionne, a voté la loi sur l’avortement la plus répressive du pays alors comment garder son calme dans ces conditions !?
Tu as choisi « I get no Joy » pour illustrer cet album, quel est le sentiment que tu exprimes dans cette chanson?
C’est la dernière chanson qui a été enregistrée. Elle fait référence à ce moment où l’on cherche vainement à ressentir des choses alors que l’on ne sent rien et ce n’est pas grave. Les médias & co nous font penser que l’on doit être heureux en permanence mais il n’en est rien.
Ca fait quoi d’avoir joué les cascadeuses pour le clip de « I get no Joy » ?
C’était une super expérience, même si j’ai cru mourir de chaud dans cette combinaison dans la fournaise de Los Angeles.
Tu es plus une cascadeuse dans la vie ou quelqu’un qui observe ?
C’est une bonne question. Je suis beaucoup dans l’action je n’aime pas passer par A ou B, il faut en venir vite au fait !
Quel est le modèle de ta fameuse guitare blanche ?
C’est une Taylor customisée. Avoir une guitare “lambda” n’aurait pas bien représenté ce que j’avais envie de dire à travers ma musique. C’est comme la collection de combinaisons que j’adore porter, j’ai presque l’impression d’être une cosmonaute, c’est une sorte de “power-dressing”. Etre dans une robe luxueuse et perchée sur des talons n’aurait tout simplement pas été moi. C’est le même effet pour la guitare dans ce blanc qui la rend presque électrique et qui me donne cette énergie.
Ton style est définitivement vintage.
Oui je ne jure que par les jeans flaires et les Converses mais aussi par ma paire de boots de biker de la créatrice anglaise Camilla Elphick.
I Get No Joy / Glassnote Records
- Ruins
- Lottery
- I Get No Joy
- Side Effects
- My Motto
- Does Anybody Know
- Uh Huh
- Good At It
- 17
- Love Has all Been Done Before
- Going Gone
- If I Die