Les invités des défilés se plaignent que les shows commencent à tous se ressembler et ont besoin d’être dépoussiérés. En particulier les podiums new-yorkais qui ne sont pas connus pour être les plus artistiques, le business primant. Mais cette année, les créateurs de la New York Fashion week ont prouvé qu’ils savaient se renouveler.
Gareth Pugh aime décidément prendre la mode à contre courant. Pour son premier « défilé » à New York, le designer anglais, qui a décidé de déserter la Paris Fashion week, a opté pour un show sans modèles et sans podium. Et ce risque a été payant. Dans un immense entrepôt de Manhattan, le diplômé de Central Saint Martin a choisi de présenter ses vêtements sur des écrans géants disposés en rond au milieu duquel les invités mangeaient tranquillement des petits fours. La performance, à grand renfort de brouillard et de danseurs, servait également à présenter une collection inachevée due à une fashion week new-yorkaise déplacée plus tôt que prévue. La ligne Spring 2015 révèle son « obsession du folklore et la multitude de ses rites et rituels », a déclaré Gareth Pugh. Le créateur qui a commencé sa carrière à 14 ans voulait revisiter les classiques de la mode qui s’est enfermée dans des règles préétablies selon lui.
Suzy Menkes le dit elle-même, elle n’a pas retenu beaucoup des vêtements du défilé d’Opening Ceremony. Mais pas parce qu’ils n’étaient pas à la hauteur de cette rédactrice exigeante, simplement parce que le show était impressionnant. La marque / concept-store/ galerie/ magazine new-yorkais a réquisitionné le réalisateur Spike Jonze et l’acteur Jonah Hill pour offrir à son public une pièce de théâtre appelée « 100% Lost cotton », parodie d’une préparation de défilé. Karlie Kloss, Dree Hemmingway ou Elle Fanning ont participé à cette mise en scène en un acte au Metropolitan Opera House. On ne sait plus quelle est la part du vrai dans cette satire du monde de la mode mais le label de Humberto Leon et Carol Lim a réussi à apporter une bouffée d’air frais au défilés classiques. Dans cette collection, les créateurs ont voulu se rappeler leur adolescence dans les banlieues du début des années 90.
Miley Cyrus a fait du collage. Avant le show du designer américain Jeremy Scott, la chanteuse pop a présenté, pour les chanceux en coulisses, des sculptures originales décorées de fleurs, perles, plumes ou bijoux collés sur une structure aux couleurs acidulées. Un vibromasseur et un bang finissaient également la décoration psychédélique de cette œuvre d’art. Le thème qu’elle s’était fixée « Dirty Hippie » est donc bien respecté. Le résultat est lui étonnant. L’ex chanteuse Disney fait un pas dans l’univers de la mode avec sa création enfantine et bariolée. Et le résultat est en adéquation avec la collection du rebelle de la mode qui a choisi de collaborer avec la chanteuse de 21 ans car il juge être sur la même longueur d’ondes. La ligne Spring 2015 du créateur est en effet très proche de l’univers de Miley Cyrus avec des brassières fleuries, du vichy et des imprimés multicolores.
Marc Jacobs a choisi la simplicité pour son défilé. Et son premier fait d’arme est le choix de ne pas maquiller ses modèles. Pas du nude, pas de retouche, simplement des peaux nettes. Le vêtement était le seul artifice des mannequins. Le créateur américain a également choisi de plonger chaque invité dans son propre monde grâce aux écouteurs Beats by Dr Dre distribués qui étaient l’unique moyen d’entendre les paroles du producteur Steve Mackey. La collection Spring 2015 faisait honneur à l’uniforme avec des ensembles veste-pantalon, des trenchs et des gros boutons.