Le 8 janvier dernier, la productrice et artiste et DJ Maral Salmassi, plus connue sous le nom de Kali, libérait sur le web ‘Hijab’, son dernier morceau et clip Bolly-Tech. En bref, un gros son de Trap musique sous influence orientale. Focus.

Il ne nous a fallu que quelques échanges sur Facebook pour e-rencontrer Kali. Basée à Berlin depuis 2004, Maral Salmassi est une artiste perse qui, à travers Kali, s’est trouvé une identité parfaite pour développer son électro. Le Bolly-Tech” c’est quoi ? À l’initiative de ce nouveau genre musicale, l’artiste explique qu’il s’agit d’un mélange de Trap, Hip-HopBaile Funk et Ghetto Tech, sous l’influence des musiques traditionnelles issues de Bollywood ou du Maghreb. En gros, un son qui vous pousse à vous déplacer quelques cervicales pour le bonheur de bouger, bouger.

À l’heure où la vision des femmes orientales est rudement mise à mal par les médias et les différents troubles politiques mondiaux, le son de Kali et un véritable coup de pied dans la fourmilière et les préjugés. En tant que femme issue du Moyen-Orient ayant vécu des troubles dans son pays d’origine, c’est sans langue de bois qu’elle nous parlé de ‘Hijab’.

“L’an dernier, j’ai lu un article qui déclarait que 60 femmes britanniques avaient rejoint l’État Islamique en Syrie et en Irak. J’étais totalement abasourdie et je n’arrivais pas à comprendre comment des femmes pouvaient rejoindre une telle secte misogyne, sexiste et mortifère. C’est devenu encore plus inimaginable pour moi quand j’ai lu que ces femmes aidaient les jihadistes à tenir des bordels en Syrie plein de femmes Yazidi réduites à l’esclavage sexuel. C’est après avoir lu cet article que j’ai eu les premières paroles Sex for Jihad in Hijab, Where do you go mama ? ISIS S.O.SSeventy virginsnon for mama et que j’ai commencé à écrire les couplets.

 

Kali_SS


Dans Hijab, les Hijabi twerk et font des wheeling, les hommes se travestissent, font du break dance et l’ironie et l’humour sont maîtres.
 Comme en Occident. Toutes les images sont extraites de plateformes vidéos pour coller au plus près de la réalité orientale et sont une manière pour Kali de montrer l’hypocrisie de la culture islamique en terme de droits des femmes et qu’ils sont, finalement, comme tout le monde. “L’Islam, comme toutes les religions issues d’Abraham, a une vision bigote, sexiste, misogyne et homophobe“, affirme-t-elle. Pour gérer ces transpositions sur la vie occidentale tout en évitant les points de vue xénophobe, Kali propose : ” Je pense que nous devrions nous focaliser sur l’humour, même dans les vies musulmanes, qui est une manière de comprendre les gens comme être humains au lieu de les voir comme une force démoniaque essayant de nous détruire”.

Critique acerbe enrobée d’humour et, à travers ses mots, d’un peu d’amour aussi, Kali peut se targuer, à travers Hijab d’éviter tous les stéréotypes et n’alimentent pas les propos haineux qui défilent dernièrement sur les musulmans pratiquants. Musique badass, franc-parler, avec ou sans Hijab D&G, on signe.

“La liberté fondamentale d’une société démocratique est la liberté d’expression, ce qui inclut obligatoirement la liberté de critiquer la religion. Si certain estiment que mes propos sont offensant je men moque totalement. Par exemple on peut totalement dire que le Livre de Leviticus est homophobe sans que cela signifie ques tous les Chrétiens sont homophobes”.

 


Kali 
https://soundcloud.com/kalibeats

Photo by Saskia Uppenkamp