Dernièrement, les créateurs de mode se sont lancés dans l’aventure du make-up et autres cosmétiques. Alors que Christian Louboutin et Jason Wu s’apprêtent à lancer leurs produits de beauté début 2014, retour sur une tendance qui n’en fini pas de faire tourner les têtes.

En août dernier, Marc Jacobs annonçait la sortie d’une ligne de maquillage en exclusivité chez Sephora. Une nouvelle qui avait de quoi ravir les fans de la marque, et un premier essai pour la ligne Marc Jacobs Beauté qui, maniée par son créateur, faisait le choix de sauter le pas sans grandes prises de risque financières. Une stratégie gagnant/gagnant pour Sephora autant que pour le designer américain qui parvenait ainsi à accéder à une clientèle plus large tout en gardant sa réputation luxe. Mais Marc Jacobs n’est qu’un nom parmi la liste de tout ceux souhaitant exercer leur créativité dans le secteur de la beauté. Une liste comprenant Burberry , qui avait lancé sa ligne beauté en 2010, Albert Elbaz, qui a dessiné il y a peu une collection capsule pour Lancôme, ou encore Pierre Hardy, qui a mis son talent au service de la marque NARS. Le créateur britannique Matthew Williamson a quant à lui récemment travaillé avec la marque américaine Benefit.

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Le secteur de la beauté est en plein essor et donne ainsi des envies aux créateurs, ces derniers souhaitant développer une nouvelle branche d’activité à partir de leur marque. Mais se lancer dans ce secteur reste une prise de risque conséquente; en particulier pour des créateurs qui seront confrontés à de grands noms de la mode, déjà installés sur le secteur du maquillage et des cosmétiques. On pense bien sûr à Chanel, qui s’est lancé dans le domaine du maquillage dès 1928 avec un bâton de rouge à lèvres, à Dior, qui dès 1955 proposait son “Dior Rouge”, ainsi qu’à la griffe Shu Uemura, qui en 1968 lançait la première “collection de maquillage”.

Depuis, la beauté a continué de s’inscrire dans la continuité de la mode en se renouvelant de manière saisonnière, à l’instar des défilés. Une idée déjà défendue sur le catwalk, où le rapport entre vêtements et beauté s’est réaffirmé ces dernières saisons. On a ainsi pu voir les modèles arborer un maquillage nude en réponse à une tenue extravagante, ou au contraire, porter une silhouette minimaliste rehaussée d’un make-up soutenu. Les créateurs s’amusent de ces contrastes, et le maquillage est aujourd’hui pensé comme la touche finale d’un look; un complément.

De plus en plus, les designers souhaitent donc proposer un make-up qui corresponde à leurs pièces; offrant ainsi un standard esthétique faisant écho à l’univers de leur marque. Une initiative qui devrait plaire aux accros du maquillage, qui pourront s’offrir des produits de luxe à un coût moindre, comparé à une robe de créateur. 

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Les créateurs qui décident de se lancer dans les produits de beauté ne font donc que suivre une logique de marketing et de créativité déjà présente dans le secteur du luxe. Ce binôme vêtement et beauté met ainsi en avant la pluridisciplinarité du milieu de la mode, qui souhaite être considéré comme un style de vie à part entière. Que ce soit en lançant leur propre ligne de produits de beauté (comme Tom Ford ou Dolce & Gabbana), en sous-traitant avec des entreprises déjà installées (Tory Burch et Estée Lauder) ou au travers des collections éphémères (Jason Wu et Lancôme), les créateurs se proposent donc cette saison de nous habiller de la tête aux pieds.

Par Mélody Thomas