Sur fond de crise économique américaine et élection présidentielle de 2008, la mafia se fait elle-même braquer une partie de poker par une pincée de magouilleurs que très peu professionnels.  C’est bel est bien la crise,et pour tout le monde. 

Cogan (Bradichette), intervient alors pour rétablir l’ordre, retrouver les coupables, et surtout restaurer l’honneur de la mafia. Oui mais seulement lui, ce n’est pas un homme de main comme les autres. Lui, il aime tuer de loin, en douceur. Il n’aime pas voir pleurer à chaudes larmes ses pauvres victimes. Une brute au coeur sensible et belle gueule comme on les aime. Vous l’avez compris le film d’Andrew Dominik n’est pas un film de gangster comme on a l’habitude de voir. On s’attarde sur les sentiments des bad boys qui bad trip et non pas brad pitt. 

Le film est adapté du roman “L’art et la manière” de George V. Higgins, et il est apparu évident au réalisateur d’en faire une comédie, dit il. Pour nous ce n’était pas si évident. Oui, la scène de la cadillac remplie de crotte de chien fait rire, oui les discours ciselés et mordants sont marrants, mais cet aspect du film ne nous est pas apparu principal au point d’en faire une comédie à proprement parlé. Et ce n’est pas non plus un film politique, malgré les nombreuses scènes entrecoupées tour à tour de discours d’ Obama et de Bush junior. Nous, on y voit un film qui scinde le coeur des hommes et qui prend le temps de raconter une histoire de brute avec élégance. 

L’esthétique est proéminente. La beauté y est une règle d’or. On entend chaque os du nez craquer en une symphonie parfaite lors d’une baston musclée sous une pluie torrentielle, on se perd dans les limbes du cerveau de Russel imbibé d’héroïne, on déguste avec plaisir la gamme de couleurs variant du bleu marine profond au gris souris chiné tout au long des séquences. 

C’est bon, beau, et froid. 

Killing Them Softly 

Andrew Dominik 

En salle le 5 Décembre 

Par Clémentine Favier