LE DIGITAL COVER

 

 

LA SÉRIE MODE

 

CRÉDITS PHOTO/SHOOTING :

Photographe David Díaz – Styliste Barbara Boucard – MUA & Hairstylist Karine Marsac.

 

RHYTHM. BY MODZIK LIVE SESSION

 

 

CRÉDITS MODE LIVE SESSION :

Eric Burton porte une veste et un pantalon LOUIS VUITTON, des lunettes RENDEL et des chaussures MM6.
 
 
 

L’INTERVIEW

 

« Enchantey monsieur, à la prochaine, “give me a hug” mademoiselle, on reste en contact, “I’ll call you guys later”, merci pour aujourd’hui. » Après avoir perlé sous les projecteurs, essayages et performances vocales, Eric Burton, salue chaleureusement les membres de l’équipe. L’album du groupe Black Pumas, Chronicles of a Diamond, est désormais disponible. Pour Rhythm by Modzik, il a choisi d’en interpréter le morceau éponyme.

Le chanteur du duo texan nominé aux Grammy Awards 2020 dans la catégorie révélation de l’année clôture une session animée qui s’est déroulée sous l’égide de l’énergie et la bonne humeur. « J’ai passé un tellement bon moment avec l’équipe. Toutes les personnes investies ont rendu la séance photo tellement amusante. C’était vraiment très chic, “super-style” », s’exclame-t-il d’un « R » insisté.

Pour Eric, le contact humain est primordial, c’est ce qui permet de créer une collaboration aboutie. Une partie de sa profession, c’est rependre les sourires sur son passage, il explique : « L’énergie et l’attitude améliorent le moral des gens et rendent tout simplement le travail amusant. Je pense que le produit est meilleur lorsque les gens se sentent bien, qu’ils passent un bon moment et qu’ils forment une bonne équipe ».

En réalité, ce n’est pas la première fois que certains membres de cette « bonne équipe » se retrouve dans la même pièce. Le chanteur de Black Pumas avait déjà happé l’objectif de Modzik il y a cinq ans aux Trans Musicales de Rennes. En 2018, la rédaction était partie capturer les visages des artistes de demain, parmi lesquels, un jeune groupe américain plein de promesses. Sur les clichés, le jeune homme était revêtu d’Eleven Paris et de Tommy Hilfiger. Une nomination aux Grammy et quelques années plus tard, il pose cette fois en Louis Vuitton, Balmain et Issey Miyake.

À l’époque, l’artiste avait confié à la rédaction : « Ça nous convient très bien d’être qualifiés de “revival de la soul 70’s”, j’aime bien cette idée. Enfin tant qu’on n’a pas à porter des costumes de scène, des boots… On a notre propre esthétique relax, casual. Autant visuellement que musicalement ».

Aujourd’hui, il a nuancé sa tonalité, aussi bien musicalement qu’au niveau du vestiaire : « mon point de vue a un peu changé. Je suis plus intéressée par la création d’une musique qui me ressemble et qui ressemble à mon groupe ». Il commente, « j’ai davantage envie de porter des costumes et des tenues. J’aime vraiment m’apprêter ».

Il trouve désormais dans ses bottes à bout pointu et ses « costumes de scène » un confort qu’il n’imaginait pas auparavant. « La coupe du crop top et de la veste de motard était vraiment cool. Et puis le grand sac était assorti à l’imprimé du top et à celui des chaussures. Pour moi, c’est celle que je porterais vraiment ». Les pantalons longs et les crops tops sont devenus ses coupes fétiches, coupes qui, selon ses mots, épousent le mieux sa morphologie.

La silhouette de Black Pumas se fait en deux temps, c’est un couple, un duo. Cette fois ci Eric est venu seul, sans Adrian, son partenaire. « Nous avons une relation d’interdépendance qui nous permet d’être des individus indépendants et de nous unir pour travailler en équipe et faire en sorte que le rêve fonctionne comme une équipe. Parfois, s’il ne peut pas faire quelque chose, c’est moi qui le fais. Parfois, j’ai besoin de quelqu’un pour m’aider à prendre le relais et je pense que notre objectif ultime est de continuer à nous créer individuellement, en dehors des Black Pumas, et que lorsque nous nous réunissons, l’unité est d’autant plus forte. » La dynamique Black Pumas finalement, c’est un peu un couple qui a trouvé la clé de leur relation longue distance.

Cependant, la notion d’équilibre dans un duo est une recherche constante explique le chanteur. « C’est comme s’il s’agissait d’un voyage permanent pour trouver la bonne façon de collaborer afin que ce que nous produisons ensemble ait un impact important, non seulement sur les autres, mais surtout sur nous-mêmes. Nous voulons être émus par ce que nous faisons. »

Tout comme leur identité artistique sait s’affirmer séparément, Eric s’est investi différemment dans la création de ce second album. « Pour le premier album. J’avais toute cette belle musique mise devant moi par Adrian et c’était vraiment facile pour moi d’y aller et de m’amuser comme je l’ai fait aujourd’hui et d’improviser. Je suis entré en studio, j’ai fait du freestyle et j’ai écrit beaucoup de chansons sur le coup. » Le processus de création de ce premier album, consistait plus à dévoiler le bagage de chacun et l’assembler, le faire coïncider. Dans Chronicles of a Diamond, le duo a bâti leur musique main dans la main. « Après qu’il m’ait montré quelques-uns de ses morceaux, je lui ai montré les miens. Et nous avons découvert qu’il y avait beaucoup d’atomes crochus dans notre façon d’écrire de la musique. La première fois, nous nous sommes simplement montré notre musique et nous l’avons mise ensemble, et cette fois, nous avons fait la musique ensemble. »

« Je pense que chaque jour est nouveau, demain n’est pas promis. »

Le style Black Pumas c’est la rencontre entre la soul et le psychédélique notamment dans l’aspect spirituel, enveloppant des deux genres. Ce second album renvoie à ces thématiques en embrassant des messages de tolérance, de manifestation et d’espoir. « Je pense que chaque jour est nouveau, demain n’est pas promis. C’est important pour nous, pour moi et pour n’importe qui. J’encouragerais n’importe qui à être complètement soi-même. » Il ajoute : « peut-être que j‘encouragerais tout le monde a ne pas s’inquiéter autant de ce qui n’est pas encore arrivé. En dehors du fait d’essayer de s’exprimer complètement et honnêtement, de croire que l’univers vous soutient. Une fois que vous vous exprimez, et ouvrez et que vous êtes un esprit libre, l’univers vous habillera dans l’esthétique que vous lui demandez. »

« Nous voulons que les auditeurs aient l’impression que les individus qu’ils sont sont validés par l’énergie que nous avons apportée (…). »

 

La démarche de Black Pumas s’ancre dans le partage, avec leur musique ils souhaitent entrer en contact avec l’intimité de leurs auditeurs. « Lorsque les gens écoutent cet album, nous voulons qu’ils se sentent libres. Nous voulons qu’ils aient l’impression que les individus qu’ils sont sont validés par l’énergie que nous avons apportée pour le réaliser. »

 

« Quand je pense au style, j’aime apporter de l’attitude sur la scène. »

 

À travers le regard de la caméra et de l’équipe, Éric est flamboyant. Et, il l’est tout autant pour nos oreilles dans son interprétation de Chronicle of a Diamonds. « Je pense que c’est l’une de mes chansons préférées en ce qui concerne la disposition lyrique que j’ai prise pour l’écrire. Je voulais ce truc poétique en donnant une voix à l’objet inanimé qu’est le diamant à l’arrière d’une Cadillac. Et cette chanson a un peu des grands airs. Quand je pense au style, j’aime apporter de l’attitude sur la scène », explique-t-il.

Si Black Pumas est un coup de cœur Modzik, Paris est le sien. Il s’imprègne des influences de la capitale, cite Serge Gainsbourg, a adopté le « ouais » parisien, et l’esprit des lieux l’intrigue. « J’aime Paris. J’aime la France. Et si je peux trouver un appartement ici pour continuer à créer et à collaborer, je le ferai. J’espère continuer à honorer l’inspiration que ce pays et cette ville m’ont apportée. » Et pour son épopée parisienne, il voit en grand et a investi le « Motor Base, l’endroit où les légendaires Daft Punk ont enregistré une grande partie de leur musique. Cet endroit a une énergie très spéciale », raconte-t-il.

Sa conclusion : « La France est définitivement une seconde maison ». Il sera d’ailleurs de retour dans ce deuxième foyer en mars pour un Zenith.

 

Texte Louise Pham Van