Yaya Bey délivre un nouvel album tout à son style. Avec Ten Fold, la talentueuse multi-artiste déploie son riche univers soul, tout en douceur et en grande liberté. Sur sa cadence toujours apaisée, elle partage ses idées pleines de lucidité.

L’Hôtel Alba, cet hôtel à l’atmosphère sulfureuse est le lieu de notre rencontre avec la soulful Yaya Bey. Assise dans un fauteuil, la chanteuse se présente comme une jeune femme de son temps emmitouflée avec style dans sa fourrure couleur lavande. Un peu timide, Yaya Bey répond à nos questions et nous laisse la découvrir couche après couche. Plusieurs facettes de sa personnalité se dessinent et nous allons tenter de les dépeindre au travers de notre entrevue.

Remember Your North Star a été très bien reçu par la critique, tu t’y attendais ?

Je ne m’y attendais peut-être pas, mais j’espérais qu’il en serait ainsi. Je veux dire, je ne m’attendais pas à ce que le retour soit mauvais, mais il a été meilleur que ce que je pensais.

Comment as-tu géré ta carrière après cette percée ?

Je pense que j’essaie de suivre le courant, en espérant que tout se passe bien. J’essaie juste de faire mon travail.

Dans Remember Your North Star tu évoques beaucoup la condition des femmes, notamment celle des femmes noires. Dans ton nouveau projet Ten Fold, quels sujets as-tu décidé d’aborder ?

J’ai juste écrit sur ma vie de tous les jours. Les loyers trop élevés, le chagrin, l’amour. Un peu de tout.

Les préoccupations socio-politiques te tiennent à cœur visiblement, tu peux nous parler de Sanaa, ton organisation d’entraide ?

Nous organisons des fêtes et nous demandons à tous d’apporter des choses dont les gens ont besoin : de la nourriture froide, des articles de toilette, ce genre de choses.

Tu es une activiste mais tu es une femme à part entière avant tout, comment te décrirais-tu face à quelqu’un qui ne te connais pas ?

Je suis plutôt décontractée. Je suppose que je suis un peu folle, mais je suis plutôt calme, vous savez, j’essaie d’être gentille. Je travaille dur.

Et comment ton authenticité se retranscrit dans ta musique ?

J’écris sur ma vie, donc je suppose que c’est comme ça que ça se traduit.

« J’ai l’impression que cet album est un album de neo soul. Je pense qu’il y a aussi d’autres sonorités, comme des titres dance et des titres inspirés du reggae, mais c’est surtout de la neo soul. »

Parles-nous un peu du processus créatif de l’album Ten Fold. Avec quels producteurs as-tu travaillé ?

J’ai surtout travaillé avec un producteur qui s’appelle Corey Fonville. C’est le batteur du groupe de jazz Butcher Brown. J’ai aussi collaboré avec Exaktly et Jay Daniels, qui étaient déjà sur l’EP que j’ai sorti l’année dernière. J’ai retravaillé avec eux et avec mon ami Boston Chery, et aussi avec Karriem Riggins et Flwr Chyld.

Quelles ont été tes inspirations musicales ?

J’ai l’impression que cet album est un album de neo soul. Je pense qu’il y a aussi d’autres sonorités, comme des titres dance et des titres inspirés du reggae, mais c’est surtout de la neo soul.

Et tu viens d’une lignée d’artiste (son père est le rappeur Grand Daddy I.U., NDLR), as-tu ressenti une certaine pression à faire de la musique ?

Non, pas de pression. Je ne crois jamais avoir pensé à faire autre chose. C’est donc ce qui était le plus logique.

Parlons de ton sens de l’esthétisme. Tu as imaginé et réalisé le stylisme de ton clip Chasing The Bus, de quoi t’es-tu inspiré ?

Je pense que c’est la mode urbaine Noire qui m’inspire le plus. Je viens de New York, donc je pense que les Noirs ont une certaine esthétique. Beaucoup de coiffures sont inspirées des années 90.