DIGITAL COVER

 

CRÉDITS MODE DIGITAL COVER

Basile Palace une veste DOCKERS, un pull KAPPA, un jogging FILA chez COURRIR,

des baskets ADIDAS, des colliers SIMOE

 

SÉRIE MODE

 

 

CRÉDITS PHOTOS, DIGITAL COVER ET SHOOTING

Photographe David Diaz et @selma.akyh – Styliste Barbara Boucard –

MUA & Hairstylist Karine Marsac assistée de Verginia Bicer 

 

 

 

RHYTHM. LIVE SESSION

CRÉDITS MODE LIVE SESSION

Basile Palace porte une veste et pantalon GLAMOVE, un t-shirt ISSEY MIYAKE, des chaussures CROCS,

un collier et une bague SIMOE

 

 

 

INTERVIEW

 

Le 16 avril dernier, Basile Palace dévoilait Mille morceaux, premier single extrait de son album prévu pour l’année prochaine. Entre concerts et nouveaux titres, l’artiste de 26 ans a prévu de faire découvrir plus en détails son palace au public, en se livrant d’avantage. Bien entouré depuis le début de son aventure musicale, en 2019, Basile Palace continue de travailler en famille, comme il en a toujours rêvé.

 

Hello Basile, comment tu vas ? Tu as annoncé des bonnes nouvelles sur Instagram ces derniers jours.

Ça va super bien, je suis plein d’énergie ! Mille morceaux vient de rentrer en playlist du week-end sur NRJ, c’est la première fois que j’ai un morceau en radio et c’est dans la foulée de ma signature avec mon nouveau label. Il y a tout un nouveau projet, mon premier album, qui est en train de se créer. J’ai rencontré des nouvelles personnes avec qui je bosse, on est en train de produire les morceaux, d’en composer de nouveaux pour la suite, donc c’est très good vibes. Il y a beaucoup de choses à faire mais c’est trop bien, c’est de la bonne fatigue.

 

 

Mille morceaux est le premier titre de ton projet prévu pour 2025, tu pourrais nous le teaser en quelques mots ?

J’ai envie de faire un truc qui soit assez général, une sorte de bilan, d’état des lieux de la vie vers 25 ans, parce qu’il y avait beaucoup de chansons sur l’amour dans le premier EP. Il y en a encore qui tournent autour de ça, parce que je trouve ça assez inépuisable comme thème et Mille morceaux en est encore une, mais cette fois-ci, je voulais faire des morceaux où je raconte plus de choses sur ma vie. Comment je ressens le monde ? Comment le monde s’éprouve à travers moi ? Comment je le vis ?

Je parle pas mal de mon enfance, du rapport avec mon père, parce qu’il est mort l’année dernière, en même temps que j’étais en train de composer l’album. Il y aura beaucoup d’émotions, ça englobe un peu tous les secteurs de ma vie et tous les secteurs du monde dans lequel j’essaie de trouver ma place. Ce sera toute la vie de Basile Palace dans un album.

 

Le décès de ton père a-t-il freiné ton processus de création ?

Ça ne m’a pas freiné, mais c’est très bizarre parce qu’il est mort brutalement, d’une crise cardiaque, du jour au lendemain. On ne s’y attendait pas du tout, donc il y avait un côté hallucinant, mais ça ne m’a pas bloqué. En l’occurrence, il y a une jolie histoire là-dedans : au moment où j’ai appris qu’il rentrait à l’hôpital, j’étais avec mon meilleur pote en studio, on était en train de composer une chanson et les premières phrases c’était « Attends moi juste un peu, un jour je serai heureux ». Ça devait être une chanson d’amour au départ et j’ai trouvé que, comme assez souvent, les chansons d’amour ça peut aussi être des chansons de deuil, et qu’en fait celle-là, elle était vraiment pour mon père. Je me suis servi de ça pour l’écrire et j’ai fait chanter mon petit frère sur le refrain, pour qu’on fasse un truc ensemble. Depuis, il s’est mis à faire de la musique donc je suis trop content, ça a crée un truc trop beau entre nous.

Mon père était super fier de moi et du projet, les dernières fois où je l’avais vu c’était à mon concert deux semaines avant, donc je me suis dit « Tu ne peux pas laisser tomber maintenant, il faut que tu le fasses pour lui, c’est important ». Ça m’a donné envie de lui rendre hommage de la plus belle manière, en faisant le meilleur album que je pouvais faire, et tout ça en le faisant avec mes meilleurs potes, mon petit frère, ma mère qui chante aussi sur des chansons. On a pris toute la famille pour que ce soit un album devant lequel mon père aurait été le plus fier de se retrouver en concert.

 

« Le palace, c’est à la fois l’endroit dans lequel je me mets un peu à l’abri du monde, mais c’est aussi l’endroit où se regroupent tous les gens qui le font avec moi. »

 

Ta mère a réalisé un de tes clips. Quelle place a ta famille dans ta carrière ?

Elle a même monté tous les clips depuis le début ! Ce sont mes meilleurs potes qui les ont réalisés. J’ai toujours vu le projet comme Basile et son palace. Le palace, c’est à la fois l’endroit dans lequel je me mets un peu à l’abri du monde, mais c’est aussi l’endroit où se regroupent tous les gens qui le font avec moi. J’adore composer des mélodies avec des voix féminines par exemple, ce sont mes potes qui chantent sur toutes les chansons, qui ne sont pas chanteuses mais chez qui j’ai pu trouver un grain. Sur scène, mon backeur, c’est mon meilleur pote depuis près de dix ans, pareil pour mon compositeur et mon manager. Bref, c’est hyper familial, ils ont tous une place centrale, je passe toutes mes journées avec eux et c’est pour ça que je fais ce métier. Moi, je suis l’interprète, mais il y a aussi tous les gens qui font vivre le projet depuis toutes ces années et c’est très réconfortant.

 

Le clip de Mille morceaux a d’ailleurs reçu énormément de commentaires positifs sur YouTube et tu as répondu à tout. C’est important pour toi la proximité avec ton public ?

Oui, j’essaye de répondre à tout le monde tant que je peux le faire. Je trouve ça important, je sais qu’il y a des stades où c’est impossible et personne n’en veut aux gens qui marchent très bien de ne pas répondre à tout le monde, mais tant que j’ai le temps, je trouve que c’est la moindre des choses. Ce sont les premières personnes qui donnent de la force au projet, ce sont ces gens là qui font que ça vit, que ça existe, donc je trouve ça normal de leur rendre, en disant que ça nous fait plaisir. On a tendance à ne pas se rendre compte que mettre un like ou laisser un commentaire ça envoie beaucoup de force par rapport à toute l’énergie qu’on déploie. J’ai rencontré des gens grâce à ça, que j’ai croisé à des concerts, on est devenus potes et je trouve ça trop bien, c’est pour ça que je fais de la musique aussi, pour partager ça avec des gens.

 

Tu as fait plusieurs concerts ces dernières années, ce nouveau projet s’accompagnera-t-il de dates en 2025 ?

Oui, on est en train de préparer ça avec mon tourneur ! Il y aura une date parisienne en fin d’année, qu’on va bientôt annoncer, et on est aussi en train de préparer la suite mais je ne peux pas vraiment en parler parce que pour l’instant c’est encore dans les rouages. Le but c’est qu’en ayant une sortie en début d’année prochaine, on puisse embrayer sur du live. Le projet est né en live, avant de sortir mon premier single, j’avais déjà quatre ou cinq chansons prêtes, qu’on a testé en première partie d’un groupe de potes au POPUP! du label, donc c’est très important pour moi d’accompagner la musique que je fais par du live, parce qu’il y a une énergie dans les morceaux qui se démultiplie sur scène, c’est quand même un peu l’essence du truc.

 

« J’ai été diagnostiqué très tard d’un truc que j’ai sûrement développé très tôt. »

 

Tu es TDAH (trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité). Comment tu t’en sers dans ta musique ? Est-ce une force ou un frein au niveau de ta créativité ?

J’ai été diagnostiqué très tard d’un truc que j’ai sûrement développé très tôt. J’ai toujours été assez impulsif, j’ai eu du mal à contrôler mes émotions pendant longtemps et à comprendre comment je fonctionnais. On voulait que je saute une classe, que je fasse des tests de Q.I., et mes parents n’aimaient pas trop ce que ça pouvait créer chez l’enfant, mais je suis pris en charge pour ça depuis quelques années maintenant. Je pense que le TDAH a du mal à réaliser des tâches qui ne lui procurent pas de plaisir et ça peut être un frein dans plein de domaines de la vie, par contre quand ça l’intéresse, il peut démultiplier sa force de travail, il peut être hyper performant, et en l’occurrence dans la musique, comme ça me fait kiffer, c’est un énorme moteur. À la limite, ce qui peut freiner ça, c’est le traitement, la Ritaline très souvent, qui ne donne pas envie de créer et te met dans une bulle où t’as plutôt envie d’être super carré. Je me demande ce que ça crée chez les enfants qui sont par nature très créatifs, et si on a assez de recul sur tout ça.

 

Es-tu toujours réceptionniste de nuit à l’Hôtel des Grandes Écoles ?

Non, plus depuis l’année dernière, quand j’ai décidé de me lancer à 100 % dans la musique, mais c’était hyper chouette comme métier parce que tu croises un peu tout le monde. Mon premier EP s’appelait Pour vous servir, et je me disais que dans ma musique comme quand je suis réceptionniste, même si j’ai passé une sale journée, que je suis pas bien, tant que je suis derrière le bureau je suis obligé de sourire, d’être la meilleure version de moi-même, comme tous les gens dans leur travail en général. Dans la musique c’est ce que j’ai envie de faire, même si je parle de sujets tristes, on les aborde avec quelque chose de pop, d’un peu joyeux, qui va créer un petit décalage et toujours avoir cette énergie dansante, parce que moi je m’en sers pour me guérir, c’est un catalyseur énorme l’art pour ça.

 

Y a-t-il des artistes avec qui tu aimerais collaborer ?

Il y en a beaucoup et je ne sais pas si tout est réaliste. L’enfant que j’étais dirait que faire un feat. avec Eminem ce serait le truc ultime (rires), finir là-dessus, ce serait beau. Sinon, moi j’aime beaucoup tout ce qui est french touch donc Justice, Air, Phoenix, Daft Punk, tout ça c’est exceptionnel. J’ai moins exploité toute la partie rap de mon univers ces dernières années, mais elle existe et elle pourrait me donner envie de faire des feat. avec des mecs comme PLK, Tiakola, Damso, Orelsan, Stromae, The Weekend ce serait un kiff. Dans la jeune scène, je trouve que Yoa fait des trucs super, Miki, Johnny Jane, J. Casablanca… Il y en a un paquet, je suis assez ouvert à accueillir des artistes de styles différents comme je mixe rap, pop et variété.

 

Tes influences rap sont claires, mais quelles sont tes influences pop ?

J’étais un énorme diggeur de rap quand j’étais ado, je m’entraînais à reproduire leur flow, je trouvais l’instru sur YouTube, j’essayais de poser et de comprendre comment les mecs faisaient, où ils prenaient leur souffle, c’est pour ça que c’est hyper important pour moi de garder ce côté rap dans ma musique, parce que c’est avec ça que j’ai grandis.

Mes influences pop, c’est plutôt ce qu’il y avait chez mes parents, donc beaucoup de variété française et de pop anglaise : les Beatles que j’écoutais beaucoup enfant, j’adorais Mika, Life in Cartoon Motion, j’ai jamais vu autant de tubes dans un album, c’est fou comme ça vieillit bien ! Dans mes feat. de rêves, d’ailleurs, il y aurait aussi le Mika de 2007. C’est ce genre de mélodies, où on parle de sujets pas toujours drôles et on met de la pop dedans, très colorées, qui m’ont pas mal inspiré indirectement. The Weekend aussi, j’ai pris une grosse tarte sur son dernier album, sa manière d’utiliser les synthétiseurs des années 1980, mais de le faire sonner comme maintenant, c’est trop fort, j’adore ça. On était assez rétro dans le projet, donc dans mes influences il y a beaucoup de ça.

 

Un mot de la fin ?

Il y a un truc que je dis souvent aux gens qui ont envie de faire quelque chose, et c’est assez bête, je suis pas très développement personnel, mais il ne faut pas s’empêcher de se lancer ou de commencer quelque chose, que ce soit artistique ou non, par peur que ce soit pas parfait dès le debut. C’est une leçon que j’ai retenue, il faut pas attendre, ça pourra le devenir qu’en essayant donc il faut tenter et se faire plaisir, c’est pas grave si un jour ça sonne démodé, c’est pas grave si un jour t’es plus si fier que ça de l’avoir fait, c’est une partie du chemin vers laquelle il faut tendre, et il y a ce risque de ne jamais essayer si tu t’empêches de le faire.

 

 

Texte Lucile Gamard