Modzik a respecté sa tradition de décembre. Sac de voyage et kit du reporter sous le bras, la rédac’ est sur le quai de la gare Montparnasse, destination les Trans Musicales de Rennes. Les deux heures se dispersent en un coup de sifflet. À peine le temps de poser bagages que les petites mains de Modzik se faufilent au travers des rues pavées de la doyenne du rock.

 

 

Cette année, c’est au Liberté que la rédac’ a entamé les hostilités. Huush, trio rennais électro-rock ex-membres du groupe Eighty ouvre le bal. Huush, ça veut dire chut mais nul besoin de tendre l’oreille pour ressentir les saturations de leurs guitares et les vibrations des basses. S’ensuit les italiens électro-pop Planet Opal, ils oscillent entre synthé électro-disco et percussions rock-punk pour animer le dance-floor avec flegme.

 

Huush © Sophie Blaise

 

Planet Opal © La rédac’

À quelques 8 kilomètres du cœur battant de Rennes, la fourmilière s’active à bâtir la formation imaginée par le chef d’orchestre Jean Louis Brossard. Derrière ses aires de hangar à porte-conteneur, le Parc Expo ruissèle d’artistes d’ici et ailleurs.

Dans la navette République – Parc Expo, les passagers s’imprègnent de l’ambiance fumante et moite du Parc. Au sortir du bus, c’est l’effusion du soir, parmi les coupes colorées des oiseaux de nuits, quelques pics de mohawks commencent à pointer.

La rédac’ s’est glissée dans le hall 3 et le hall 9 sans oublier l’obligatoire crochet aux DJ sets de la Greenroom, pour claquer des talonnettes. Coté Rennais le vendredi, le sextet visionnaire Hanry s’est emparé de la scène pour une heure immersive post-rock purement instrumentale.

 

Hanry © Alois Lecerf

 

Comme à son habitude, la Greenroom fait voyager les esprits. L’irlandaise Bambie Thug, aka « The Baddest Witch Bitch » ensorcelle la foule avec son électro pop-punk engagé. Fond de teint blanc, maquillage qui trouve son inspiration aussi bien chez Kiss que RuPaul Drag Race, haut trompe l’oeil topless en peau synthétique, la prestation est totale. Enchaine Audrey Danza, suissesse aux accents berlinois et fondatrice de son label Proxima. Elle se réapproprie techno et trance en y saupoudrant ses remix électro de vinyles oubliés des 90’s.

 

Bambie Thug © Mozpics

 

Audrey Danza © Nico M

 

Les Trans ne serait pas les Trans sans les traditionnels groupes qui reconnectent de près ou de loin aux racines du rock anglais. Ce que Silver Lines et Chalk ont proposé Hall 3. Les premiers sont l’initiative d’une fratrie originaire de Birmingham, ils font du rock en pull rouge et parle de masculinité toxique avec décomplexion, ça fonctionne. Les seconds sont des irlandais aux voix graveleuses, dans la queue des toilettes, nombreu.x.ses se précipitent pour pouvoir transpirer au premier rang. Leur musique revêt le vêtement punk du rock, sous leurs chemises à carreau se révèlent les harnais de la techno. Les européens laissent ensuite la scène aux rock expérimental des argentins Blanco Teta dont les secousses irreverentielles viennent destabiliser un public qui commencait à perdre en vitesse. À grand coup de violoncelle, le quatuor féministe aux looks incendiaires s’empare de l’énergie du hall sans laisser de miettes.

 

Chalk © Renan Péron

 

The Silver lines © Nico M

 

Blanco Teta © Nico M

 

Blanco Teta © Renan Péron

 

Au Hall 9, la plus grande salle du Parc Expo, Girls In Effect duo aux aires de col blanc en after-party ont les talons dans le ciné et les orteils dans les DJ sets. Elles ont concocté un set intimiste avec, pour signature, plusieurs références de films d’action. Quelques heures plus tard, même hall différent mood, Creeds, s’empare des platines pour un set inédit, en avant-première. Willy pilote la foule en délire de sa techno hardcore, à ses cotes la chanteuse Helen-ka, emblème de la Hard Dance à la française ajoute en puissance.

 

Girls in Effect © Nico M

 

Creeds © Renan Péron

 

Après avoir bien transpiré, quelques ampoules aux pieds et les tympans légèrement anesthésiés, la rédac rembobine jusqu’à gare Montparnasse. Le séjour dans la capitale bretonne du rock, c’est fini pour Modzik. Reste à savoir ce que préparent les nouveaux enfants des Trans en 2024.