On avait découvert la parisienne Bergmann il y a 2 ans avec le clip de “Pay Attention”. Elle a fait son retour avec durant la pandémie avec “Cross My Heart” suivi de “Pity Party” et dernièrement “Love Potion”. Elle vient de publier son tout 1er album No Curfew entre soul, R’n’b, reggaeton et sonorités synthétiques : un disque qui refuse toutes barrières à sa créativité débridée et qui traite de relation toxique, de rupture salvatrice, de rencontre, de la perte d’êtres chers, de sororité, de colère ou de bienveillance. Nous l’avons interviewé pour en savoir un peu plus sur cette artiste hors norme et elle nous a gratifié de sa playlist ultra commentée.

L’interview :

Quel est ton parcours ? Être élevée par une mère comédienne c’est comment ?
J’ai été élevée par une femme merveilleuse qui malheureusement n’est plus parmi nous, elle a élevé ma sœur et moi seule et était un vrai exemple pour moi à toute point de vu artistiquement, humainement…etc . C’était une chance folle de voir des spectacles vivants se créer de toute pièce, m’endormir dans les loges des théâtres, leurs foyers , dans leurs salles pendant les répétitions ou en coulisse. C’est à la fois très inspirant mais aussi ça met la barre très haut pour ce qu’on veut entreprendre et vivre dans la vie ensuite.
J’étais donc destinée à être actrice moi aussi mais j’ai finalement trouvé ce monde trop dur pour moi, je suis une grande angoissée et mettre mon destin dans la décision d’autres personnes que je ne connais pas et qui ne me connaissent pas non plus me paraissait trop casse gueule et je savais que ça finirais par me rendre malheureuse.
Comme je chantais pour le plaisir de chanter et que pour le coup ça m’apportait beaucoup de joie j’ai décidée de prendre cette voie là, d’être my own boss, écrire et composer mes chansons, écrire et réaliser mes clips. N’attendre personne. Et faire.

Quel a été le déclic avec la musique ?
Pour moi il n’y a pas qu’un seul déclic, quand on fait ce genre de métier où le succès repose sur la popularité de ce que l’on fait, on a besoin de déclics très souvent. Souvent c’est en chantant, il se passe se petit truc magique qui te dis de continuer, que tu es là où tu dois être. Parfois c’est un message de quelqu’un que tu ne connais pas qui te dit qu’il kiffe ce que tu fais. Parfois c’est l’écriture d’une chanson, une personne qui rejoint ton équipe, un media qui veut t’interviewer 😉 ou le fait de voir de l’engouement autour de ce que tu fais. Mais la chose fondamentale c’est le bonheur qu’on éprouve en faisant ce qu’on fait pour moi c’était ça le premier déclic.

Comment as-tu constitué l’équipe (compositeurs, producteur) avec laquelle tu travailles aujourd’hui ?
Je m’étais faite piquer les chansons de mon premier EP par la personne avec qui je les avais composé (il avait tout déposé en son nom) et je ne pouvais donc pas les exploiter. J’ai donc dû tout recommencer à zéro, un peu dépitée mais je me suis vite remise en selle ! J’ai d’abord pris deux trois cours pour apprendre à faire mes propres maquettes, puis mon label les a envoyé à Florent Livet (réalisateur de l’album) que j’ai rencontré par la suite et qui  m’a instinctivement inspiré confiance, j’ai su très vite qu’on allait s’entendre. Il a accepté de me suivre dans ce projet puis m’a présenté des mecs super comme Polerik Rouvière avec qui j’ai fait la majorité de l’album et là ça a été le gros ‘creative crush’. J’ai eu beaucoup de chance.

Comment avez-vous travaillé ensemble ?
Avec Florent c’était plus un travail de tri des chansons, je suis arrivée avec une bonne quarantaine de maquettes donc il y avait du boulot.
Et avec Polo je venais en studio et ou on allait au bout d’une de mes maquettes où (et c’est ce que j’ai préféré faire avec lui) on partait de zéro et on faisait de nouvelles chansons. Le premier aprem où je suis venue c’était fou on en a fait 4 en un temps record sans le vouloir, c’était incroyable !

Ta musique est pop avec des influences soul, r’n’b, reggaeton et synthétiques : quelles sont tes influences ?
Mes influences c’est la musique que j’écoute c’est pour ça qu’il y a un peu de tout dans cet album.
Lykke li, Aya Nakamura, Frank Ocean, beaucoup de 90’s rnb, Portishead, War on drugs, Mylène Farmer, de la variété Italienne, Dianna Ross, Susan Cadogan, Dr Dre, du vieux Motown… j’écoute vraiment de tout, ça peut durer longtemps hahaha.

Pourquoi l’anglais plutôt que le français ?
L’anglais et le Français ! Je ne choisi pas. Je ne pense pas qu’on devrait choisir si on parle les deux langues c’est un frein à la créativité ou aux sonorités qu’offrent les deux langues. Après il y a moins de chansons en français dans l’album parce que c’est plus récent pour moi d’écrire et chanter en français mais elles font quand même parties de mes chansons pref. J’ai hyper hâte d’en composer d’autres.

Quels sont les thèmes qui t’inspirent ? La musique c’est une thérapie ? Pour soigner quoi ?
Tout comme rien hahaha. Il y’a des jours ou c’est même le fait de pas être inspirée qui va m’inspirer une chanson. Comme dans ma chanson “Billionaire” où je parle de l’oisiveté et des jours où on arrive à rien faire. Parfois ça sera l’amour ou le manque d’amour c’est un sujet qui marche bien je crois (hahaha). Et sinon la solitude le manque ou le besoin. Je crois que j’aime beaucoup les contradictions sur un même sentiment en fait.
Dans tes chansons tu parles d’amitié, d’amour, de mensonge, de rupture, d’agressions, de la perte de quelqu’un, de ta mère : y a t-il des sujets encore tabous pour toi ?
Non je ne pense pas. Tant qu’on parle de quelque chose qu’on a vécu, on est légitime à le faire et tant qu’on a envie d’en parler on est libre de le faire aussi. C’est ce qui est génial avec l’art.

Quel est le fil rouge de cet album ?
Le fil rouge de No Curfew c’est la liberté qu’on peut se donner et l’indulgence envers soit même dont on doit faire preuve pour y arriver.

Qui sont les artistes actuels que tu suis et qui t’influencent ?

Saint DX, Ehla, November Ultra, Reyn… et tellement d’autres mais eux sont mes obsessions depuis un petit moment déjà . On fait des trucs vraiment très cool en France en ce moment.

Depuis tes débuts les vidéos et l’univers visuel semblent importants pour accompagner ta musique n’est-ce pas ?
Oui ! Pour moi c’est primordial et surtout ça coule de source hahaha. Parfois j’ai toute l’idée d’un clip en écrivant la chanson ou juste après. J’ai aussi créé un personnage qui m’autorise toute les folies donc la direction artistique est évidente pour moi et en même temps limitless. C’est vraiment un bonheur pour moi d’imaginer les pires folies. Dans un clip je tue mon ex violent, dans le suivant je suis dépréssive in heels, celui d’après baronne d’une drogue fictive (“Love potion”) . En plus ça me permet de collaborer avec pleins de gens hyper talentueux comme ce génie de Leo Schrepel. Bref pour répondre à ta question OUI ! C’est important 🙂

BERGMANN : No Curfew

1.Pity Party
2.Something Real
3.Ambre
4.Cross My Heart
5.Emotional Woman
6.Billionnaire
7.The Jinx
8.Love Potion
9.Anybody Else’S
10.Morpheus Whare You At ?
11.Without You
12.Boy Bye
13.Sour Hour
14.Parfum d’Été

la playlist commentée de Bergmann :

Pour le matin Buika c’est une artiste originaire de Palma de Majorque et elle me met d’excellente humeur.
Apres j’enchaînerais sur un petit Xavier Omar un mec qui vient de San Antonio que j’adore
BenjiFlow un mec des UK qui me fait facilement danser
Un petit Lykke Li because why not ? Et rien que le titre… SEX, MONEY, FEELINGS,DIE
Saint Dx “Prime of your life”, le clip est génial c’est le genre de truc ou tu te dis que tu aurais aimé y penser toi
Un peu de chanson française comme je l’aime : Patricia Carli “demain tu te maries”. Cette chanson me fait penser à l’été qui arrive ( y’a une version de cette track avec Wyclef Jean qui s’appelle Hollywood to Hollywood qui est cool aussi)
Une de mes chansons pref au monde : Susan Cadogan “Hurts so good” (tout à l’heure je parlais de contradiction dans une même émotion on y est totalement hahaha) “Nice and easy” est une de mes pref aussi si vous avez l’occasion
“So many Tears” de Tupac. J’ai rien à dire il faut juste l’écouter en boucle
“Caribbean Queen” de Billy Ocean (c’est mon amie Dorca Coppin qui joue dans mon clip qui m’a fait redécouvrir cette pépite) tu mets ça en soirée pour ambiancer ceux qui hésitent encore
“Try Me” d’Esther Phillips en plus on est née le même jour. Capricorne <3 Chanson pour une lap dance non genrée 🙂
Diana Ross “It’s my house” C’était vraiment ma BO de toute cette pandémie
Pour chanter comme une ouf en yaourt italien : “Il moi rifugio” de Richard Cocciante
Je mettrais aussi “Sober” de Mahalia je l’ai vu en concert et waouuuuh cette meuf est un soleil
Et je finirais par Mylène Farmer “California”

pour écouter et voir la playlist :

pour l’écouter seulement :