Après s’être produite à l’occasion de Pitchfork Avant Garde, Bars En Trans ou encore Les Inrocks Festival, la française Silly Boy Blue vient de publier son premier EP But You Will et plusieurs vidéos remarquées comme “Cecilia”. Depuis, elle est l’une des révélations de ce printemps/été 2019. On a voulu en savoir plus cette nouvelle artiste et elle nous livre une playlist inspirée qui fait fi des clivages musicaux.

L’interview

– Ton premier émoi musical ?
Outre David Bowie, je dirais Warpaint. C’est le premier groupe pour lequel je suis partie à Londres, juste pour les voir en concert. Et c’est super inspirant de voir quatre femmes faire de la guitare, de la basse, de la batterie, et des morceaux aussi forts.

– L’envie de faire de la musique t’es venu comment ? – D’où vient l’inspiration pour ta musique ? Ecrire comme exutoire ?
J’ai eu une guitare très jeune, et j’ai tout de suite commencé à écrire des chansons. J’avais besoin de m’exprimer et je n’étais pas douée pour ça, je ne trouvais pas le moyen de poser des mots sur ce que je ressentais. C’est grâce à ça que j’ai commencé à organiser mes pensées, à mieux me comprendre et à dire des choses que je ne pouvais pas dire en vrai. Je m’inspire de ce que je vis, ce qui m’entoure : mes morceaux sont comme un journal intime, ils me sont essentiels pour me canaliser.

– D’où vient cette fascination pour Bowie, les icônes glam rock et la new wave des 80’s ?
J’ai grandi en écoutant David Bowie, et au-delà de sa musique, voir des clips de cet homme parfois en combinaison intégrale à paillettes, parfois en costume noir et cheveux blonds platine, ça fait quelque chose, ça donne envie de s’affranchir des cases. The Cure, Visage, T-Rex… Toute cette époque, ces sonorités hyper sombres mais en même temps pop, associées à une image moitié goth moitié glam, je trouve ça fascinant. (J’ai fait mon mémoire sur « Les corps androgynes dans la musique, de David Bowie à Mykki Blanco »).

– C’est un projet solo ou es-tu ouverte à la collaboration ?
C’est un projet solo, mais je suis toujours ouverte à la collaboration ! C’est vraiment quelque chose que je souhaite faire, car tu apprends énormément quand tu travailles avec une autre personne, qui a son point de vue, ses influences, ses connaissances… Il y a beaucoup d’artistes avec qui j’aimerais collaborer. Là, comme ça, je dirais Lana Del Rey, Danny Elfman et The XX (on a le droit de rêver).

– Tu as produit ton EP But You Will avec Cyrus Horde, Robin Leduc et Judah Warsky ? Tu les connaissait avant de travailler avec eux ?
Non je ne les connaissais pas ! Enfin pas personnellement, mais je connaissais leur travail. Ca a été de super rencontres, ils m’ont tous les trois beaucoup apporté. Et je vous recommande à 1000 % d’aller voir Judah Warsky en live, c’est beaucoup trop cool.

– Jusqu’à aujourd’hui, ta meilleure sensation en live ?
J’ai eu la chance de jouer dans des endroits incroyables (une abbaye, une crypte, une église ou un donjon), mais aussi avec des artistes que j’admire énormément comme Jeanne Added, Pi Ja Ma, Clara Luciani… J’aurais du mal à isoler un moment précis parmi toutes ces expériences incroyables que j’ai vécu.

– Prépares-tu déjà un autre EP voire un album ?
Oui ! Un EP est en route, et un single sortira à l’automne pour amorcer ce nouveau disque.

La Playlist