« Quand vous tentez de mettre une étiquette dessus, vous lui enlevez la capacité d’être intemporel. Cela amoindrit la musique ». C’est ce que confiait la chanteuse SZA au magazine The Fader il y a deux jours, lors d’une interview. Elle évoquait alors la collaboration avec Mark Ronson et Tame Impala pour son prochain opus, placé sous le signe d’un genre totalement libre et indéfini. L’artiste est déjà acclamée par la critique pour sa tendance à décloisonner le R’n’B (elle est d’ailleurs nominée aux MTC Video Music Awards en tant que meilleure nouvelle artiste). En effet, dans son dernier album Crtl, la protégée de Kendrick Lamar mêlait au R’n’B ses goûts musicaux des plus éclectiques, tels que l’électro et le grunge. Même désir d’hybridité chez les deux autres collaborateurs de ce ménage à trois sonore. Kevin Parker, le leader de Tame Impala (qui aime décrire sa musique comme de la « psychedelic hypno-groove melodic rock music ») a été aperçu en studio avec Travis Scott. Ce dernier était d’ailleurs en featuring avec SZA pour le fameux « Love Galore ».
Du côté de Mark Ronson, le producteur anglais est un fin et curieux musicien, faiseur de hits et de stars. Il l’a une fois de plus prouvé en composant Joanne, dernier album de Lady Gaga, passée par la pop et le jazz (elle a enregistré un disque avec Tony Bennett, Cheek to cheek). Preuve que la collab’ SZA x Mark Ronson x Tame Impala — fusion de trois hybrides complets — est la promesse d’un éclectisme explosif et denué de barrières musicales pré-définies. Comme pour suggérer que l’innovation se trouve aujourd’hui dans la rencontre, les croisements et les mélanges stylistiques.
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