Modzik a rencontré Washed Out, qui depuis 2009 produit une chillwave si racée qu’elle lui aura ouvert les portes du fameux label Stones Throw sur lequel il publie son troisième album, Mister Mellow.

Tout d’abord, explique nous pourquoi tu as décidé de te tourner vers la musique électronique, et plus précisément la chillwave ?

C’est une question importante. J’ai longtemps joué dans des groupes de rock jusqu’à ce que j’intègre l’université et que je me retrouve seul avec mon ordinateur. J’ai rapidement téléchargé des logiciels de musique par ordinateur du genre Ableton. Je trouvais ça plus simple que de me mettre à la recherche de 4 types qui maîtriseraient assez bien une basse, des guitares et une batterie. J’ai fini par apprendre à tout faire moi même, ce qui a accru ma sensibilité ainsi que ma créativité.

Quels étaient tes instruments de prédilection avant ce changement de process ?

Je fais du piano depuis tout petit et j’ai assez vite maîtrisé la guitare. Lorsque j’ai réalisé que maîtriser ces deux instruments me permettaient de tout faire sur un ordinateur, ça a été une révélation.

La légende voudrait que tu saches jouer d’une cinquantaine d’instruments aujourd’hui.

Oui, j’ai sorti un album en 2013 sur le label Sub Pop, “Paracosm”, un disque qui m’a permis de sortir de cette composition uniquement par ordinateur. Pour ce faire, je me suis penché sur d’anciens synthétiseurs des années 80-90. J’ai longuement travaillé sur ce projet et il se trouve que je sais jouer sur plus d’une cinquantaine de synthés, numériques ou analogiques, désormais. Pas parfaitement, mais assez pour parvenir à composer de beaux morceaux, en tout cas je l’espère.

Tu es passé du label Sub Pop chez qui tu as signé tes deux premiers albums à Stones Throw où tu publies le dernier en date, Mister Mellow.

Disons qu’en changeant ma manière de produire, je me suis mis à utiliser beaucoup de sampling sur ce dernier disque, mon style a donc changé un peu aussi. Il m’apparaissait évident que ce disque devait figurer sur un label un peu plus urbain, un peu plus hip-hop. Stones Throw est un label que j’adore notamment pour avoir signé J Dilla. C’était un honneur de signer sur cette institution.

Tu cites Jay Dee. Quels sont tes héros musicaux ?

Oh j’ai écouté beaucoup de hip-hop, beaucoup de musique faite de samplings et de collages. Je ne suis pas un rappeur, mais j’adore composer des beats. Mais je puise aussi beaucoup dans la musique club. J’ai trop d’idoles pour en citer.

As-tu un album référence ?

Je dirais que le “Endtroducing” de DJ Shadow a été un déclencheur. Le sampling est magistral. Oui, quand j’y pense, c’est un vrai chef d’oeuvre de sampling. J’ai toujours été fasciné par le hip-hop et son instrumental.

Où est-ce que tu irais chercher le sample parfait ?

Quand je ne fouine pas chez les disquaires je passe mon temps à littéralement me laisser porter par les algorithmes Youtube pour rechercher du contenu inédit, exclusif et surtout anonyme. J’aime découvrir une sonorité à la fin d’une cover pop d’un utilisateur lambda.

Un dernier mot pour le public français ?

Oui, c’est un plaisir d’être en France de nouveau. Je suis fier de présenter notre live ce soir car je pense que c’est le meilleur que je n’ai jamais présenté de toute ma carrière, avec beaucoup d’énergie, de présence scénique. J’ai déjà hâte de revenir !