Modzik

On dit des musiciens qu’ils ont l’oreille absolue. William Klein a sans doute l’œil absolu. Maitre de l’esthétique et du chaos, l’artiste new-yorkais s’expose bientôt à la galerie Polka. Subtil croisement entre document historique et journal intime, cette expo inédite s’intitulera : Tokyo 1961 + William Klein. Une rétrospective à la frontière de l’impertinence et de la provocation.

Il est devenu célèbre pour son journal trépidant en noir et blanc sur les rues New-York sorti en 1956. Il a su relever le défi de photographier Brooklyn au numérique. Mais William Klein s’est également aventuré en Asie Orientale. Après New-York, Rome et Moscou, le photographe américain a découvert le Japon 1961 et transmis par la photographie ses rencontres avec les habitants de la mégalopole, les puissants ou l’avant-garde artistique.

Une geisha dans ses appartements, une opération de débridage des yeux, des prostitués qui se maquillent avant leur racolage, la famille impériale dans son intimité… le photographe iconoclaste a su immortaliser ces scènes de la vie réelle. Spécialiste des photos du monde urbain, celui qui a imposé la « Klein Touch », a su réaliser avec talent ces clichés des moments phares de la mégalopole nippone d’après-guerre.

A travers tirages en noir et blanc et contacts peints, cette exposition confirme la vision unique de ce cinéaste et photographe atypique. Les clichés poignants et débordants de réalité brute témoignent une nouvelle fois du génie de Klein. Génie reconnu aujourd’hui comme l’une des figures les plus emblématiques de la scène artistique internationale.

De New-York à Tokyo il a su aller contre les règles de la prise de vue classique. En faisant de son objectif, l’outil d’un face à face sans concession avec son sujet, il arrive à casser les conventions, ainsi qu’à déranger les habitudes.