La mode japonaise a toujours eu une place particulière dans le milieu de la couture. Actuellement, de nombreuses griffes venues d’Asie attirent l’attention des férues de la mode. Parmi elles, la marque de prêt-à-porter Mame Kurogouchi qui réussit subtilement à interpréter la fabrication artisanale japonaise d’une manière poétique et portable. Malgré la récente éclosion du coronavirus, le défilé Mame Kurogouchi a pu avoir lieu lors de la Fashion Week de Paris. Une collection intitulée “Embracing” qui rappelle les paniers tissés traditionnels mettant le tricot à l’honneur.

Maiko Kugorouchi est une créatrice basée à Tokyo, qui a étudié à la Bunka Fashion College. Elle a été sous la direction de plusieurs créateurs japonais tels que Yohji Yamamoto et Junya Watanabe, des figures de proues de la mode asiatique. Maiko apprend des plus grands et ne s’arrête pas là puisqu’elle travaille dans le studio d’Issey Miyake, pendant environ trois ans avant de commencer sa carrière en solitaire.

©Courtesy of Tod’s

La créatrice s’inspire des traditions de son pays en observant les métiers et techniques des artisans de sa ville. Elle souhaite capturer la beauté du tissage de la paille en forme de « Tsuto », un panier fait pour transporter des œufs. La poésie des gestes des pêcheurs enroulant des cordes lui donne l’idée d’une méthode utilisée avant celle des fibres chimiques. Lors de cette deuxième saison consécutive, Mame Kurogouchi utilise la beauté simple de l’emballage traditionnel japonais

Dans cette collection Automne/Hiver 2020, se retrouve la silhouette signature de Mame Kugorouchi avec des épaules tombantes et des manches longues et fluides. La dentelle et le tricot sont les éléments clés de la collection, crées avec des cordons de chanvre fabriqués par un artisan de lacets, dans la région de Kanto au Japon. Des robes camisoles et manteaux élégantes, des blouses blanches et de broderies associés à des cordons épais, annonçant des looks bruts mais tout aussi délicats.

Mame Kurogouchi utilise des couleurs neutres avec des textiles brun foncé, inspirés d’un récent voyage en Islande. Une vision sophistiquée du folklore avec des anoraks recouverts de tissages, des tabliers et des gilets noirs qui se portent subtilement. Les manchettes sur les chemisiers sont détachables permettant une liberté de choix dans la tenue. Une collection épurée qui permet de rentrer dans la saison automnale avec désinvolture.

Cette saison, la marque a renouvelé sa collaboration avec Tod’s en fabriquant des chaussures, bottines et escarpins à lacets en dentelles façon macramé en y intégrant l’artisanat du cuir japonais se nommant « kogin zashi quilting ». En 2019, Mame Kurogouchi a fondé un entreprise de fabrication de vêtements avec Taro Horiuchi appelée Atelier Project. Un projet tout neuf, à l’origine d’un processus de production de vêtements « Made in Japan ». Cette initiative prouve que la jeune création japonaise n’a pas fini de nous surprendre.

mamekurogouchi.com