Composé de Bastien Beny (qui travaille chez Hermès) et de Simon Delacour (passé chez Alexander McQueen), Domestique fusionne habillement codes BDSM et savoir-faire mode haut de gamme. Ils dévoileront leur nouvelle collection en septembre 2018.
Quand est-ce que tout a commencé ?
Simon Delacour : On a commencé en 2016. On fait une collection par an qu’on lance à chaque fois en septembre. On a aussi fait deux collaborations. D’abord avec Pascal Pillard, un plasticien, dans le cadre d’une exposition avec le Studio Marant sur l’érotisme, à la galerie Marie Madec. On lui avait demandé de venir dessiner directement sur du cuir au tannage végétal pour une série limitée. Puis après il y a eu Avoc.
D’où vient cette inspiration ?
Bastien Beny : Mon atelier est au-dessus de la place de Clichy. Je passais donc souvent devant les sex-shops à Pigalle, où je voyais les pièces BDSM, un peu trop vulgaires et mal réalisées. J’ai donc voulu traduire ce milieu érotique en pièces luxe et mode. Je voulais détourner ça pour que ce soit portable dans la vie de tous les jours, même pour des gens qui ne sont pas adeptes du BDSM.
Comment cela devient-il un objet mode ?
Simon : Pour beaucoup de produits, il y a plusieurs utilisations possible. On a des retours de clientes qui nous montrent qu’une pièce peut être un bracelet, une ceinture, un collier triple-tour… L’idée, c’est que tu peux vraiment t’amuser avec chaque accessoire.
Quel est votre parcours ?
Simon : On a tous les deux été stylistes vêtement avant l’accessoire.
Bastien : Domestique est une marque d’accessoires qui vient habiller le vêtement.
C’est qui la cible Domestique ?
Simon : Sur la communication, on est centrés sur le féminin.
Bastien : On travaille sur la question. On a fait une série homme pour le magazine Fucking Young!, en utilisant le choker (collier ras du cou, ndlr), la ceinture, j’ai passé la plume autour d’un costard 3 pièces.
Qu’est-ce que cela implique de faire passer le BDSM dans l’espace public, à travers la mode ?
Bastien : De la curiosité. J’aime bien perturber quand je présente Domestique : sa versatilité perturbe les gens qui n’ont pas l’habitude de voir des choses différentes ou d’entreprendre. Un produit réussi, c’est un produit qui est marquant, soit par sa définition, soit par le thème abordé.
Simon : L’intimité sociale, c’est ta première peau d’une certaine manière. Ta deuxième peau, c’est le vêtement et ta troisième peau, c’est celle que tu inventes. C’est intéressant de jouer avec ces trois degrés.