Pas de fête pour Halloween ? Les congés de la Toussaint restent tout de même l’occasion de profiter de vos écrans pour regarder quelques films d’horreur. Si vous connaissez déjà les classiques du genre, il est temps de laisser tomber les Wes Craven et autres Carpenter au profit de petits joyaux encore trop rarement cités.

On vous avait déjà concocté une belle liste de films où l’horreur se pare de ses plus beaux atours et pénètre dans le merveilleux monde de la mode. De l’autre côté du miroir, le cinéma bis possède lui aussi son lot de films dont les costumes et dressings font sans doute quelques envieux.

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Suspiria de Dario Argento

Pour le premier film de la trilogie des trois mères, le maître de l’horreur délaisse le genre noir du giallo pour plus de fantastique. Au programme : sorcières, école de danse et bâtisses Art déco avec des héroïnes vêtues de blanc et de satin miroitant, écho viriginal au kitsch de la mise en scène et à l’éclairage maîtrisé, que le réalisateur dispute à Mario Bava. Si le cœur vous en dit, on vous conseille d’enchaîner directement avec le second volet, Inferno, aux apparitions stylistiques plus rares mais tout aussi précieuses.

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Les lèvres rouges de Harry Kümel.

L’histoire a inscrit Dracula et son doppelgänger Nosferatu dans la légende, pourtant le mythe du vampire comporte aussi son lot de femmes. Harry Kümel jongle avec brio entre le mythe d’Élizabeth Bathory et Carmilla, la nouvelle gothique signée John Sheridan Le Fanu. L’actrice Delphine Seyrig crève l’écran avec ses robes rouges ou lamés, incarnant véritablement le lien entre le vampire et la vamp.

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Les Yeux sans visage de Georges Franju

Précurseur dans le gore et n’ayant pas peur de montrer la chair et le sang, le cinéaste français livre un chef-d’œuvre encore trop peu connu du grand public. Entre l’atmosphère sombre, la terrible condition de Christiane de jeune femme défigurée, et son père, un chirurgien qui cherche par tous les moyens à lui greffer une nouvelle face, les meilleurs ingrédients de l’horreur sont réunis. Par un contraste assez génial, les tenues de Christiane, conçues par Givenchy, construisent l’identité de cette écorchée vive, entre noblesse et pureté.

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Ms. 45 / L’ange de la Vengeance d’Abel Ferrara

Film de vengeance d’une colère folle, Ms. 45 est surtout l’occasion de voir Zoë Lund incarner Thana, jeune femme muette, se transformer en tueuse sans pitié. Forcément quitte à changer de personnalité, autant changer de look. Petit pull sage pour aller au bureau, imperméable et bottes noires la nuit pour chasser l’homme. Et surtout un costume de nonne -évidemment avec des porte-jarretelles, qui contient à lui seul les différents états d’esprit de Thana.

The Love Witch d’Anna Biller

Avec ce petit bijou projeté en catimini à Paris (mais faisant salle comble), Anna Biller délivre une satyre cinglante sur le thème de la femme et de l’amour sous une esthétique rose bonbon, histoire de servir un peu plus l’ironie et la justesse de son propos. Samantha Robinson y joue une sorcière qui ne cherche qu’à être aimée, quitte à mettre à mal quelques uns de ses amants. Avec un physique type de femme fatale, un maquillage de poupée, sans oublier un vestiaire qui mêle lingerie luxueuse et robes d’inspiration sixties, sa douceur apparente devient le meilleur des pièges.