Plus que quelques jours avant la sortie de The Neon Demon… Pour patienter, Modzik vous a préparé une petite sélection de films d’horreur qui ont choisi comme cadre le terrifiant univers de la mode.

La fascination de la mode pour le macabre est bien documentée. Défilés mimant des veillées funèbres, mannequins posant en victimes de meurtres/accidents de voiture/accident ménagers, abondance d’accessoires à l’effigie de tête de morts, cet étrange intérêt se manifeste de plusieurs façons, pointant le bout de son nez chaque saison. Le poète italien Giacomo Leopardi va même jusqu’à présenter la mode et la mort comme des sœurs dans son poème Dialogue de la mode et de la mort, publié en 1827. Quelle meilleure façon de présenter ce lien de parenté que le cinéma? Avant la sortie du film d’horreur de Nicolas Winding Refn, dont la réception à Cannes a fait couler beaucoup d’encre, on vous propose de jeter un œil aux films qui ont, avant The Neon Demon, mêlé avec style ces deux sœurs ennemies.

Blood and Black Lace de Mario Bava (1964)

blood and black lace

Souvent ignoré au profit de Dario Argento, Mario Bava n’en est pas moins une des figures les plus emblématiques du cinéma d’épouvante. C’est en 1964 que le père du giallo, ces films d’horreur italiens hyper stylisés mettant en scène un tueur masqué, réalise Six femmes pour l’assassin (le titre dans nos contrées.) Au sein de la maison de couture Christian, les muses de la Comtesse Como sont assassinées les unes après les autres par un mystérieux individu à l’apparence très Maison Martin Margiela Printemps-Été 2009. Véritable influence sur le travail de réalisateurs comme Martin Scorsese ou Quentin Tarantino, Blood and Black Lace est à voir non pas pour son scénario, mais pour son sens de l’esthétique et sa vision désuète et fantasmée du monde de la mode.

 

Eyes of Laura Mars de Irvin Kershner (1978)

laura mars

Dans ce thriller, Faye Dunaway (Bonnie & Clyde, Chinatown et surtout MOMMY DEAREST!) est Laura Mars, une photographe de mode dont les photos sont clairement inspirées par le travail des géniaux Guy Bourdin et Helmut Newton (des photographies de ce dernier sont d’ailleurs utilisées lors d’une scène du film.) Peu à peu, Laura Mars est prise de visions de plus en plus violentes, montrant le meurtre de ses amis et collègues, dans des mises en scènes imitant ses œuvres. Très vite, la vie imite l’art et les morts s’empilent. Cité comme un exemple de giallo à l’américaine, Eyes of Laura Mars a pris un petit coup de vieux, mais c’est un parfait exemple du glamour suranné des années 70. La costumière Theoni V. Aldridge rend hommage aux couturiers les plus influents de cette époque, comme Halston ou Yves Saint Laurent et on se retrouve devant une sorte de tableau Pinterest inspiration seventies en mouvement.

 

Helter Skelter de Mina Nakagawa (2012)

helter skelter

Helter Skelter, adaptation d’un manga de Kyoko Okazaki, est un thriller psychologique plus qu’un film d’horreur même s’il comporte certaines caractéristiques du genre. Nous racontant la descente aux enfers du supermodel japonais Liliko (Erika Sawajiri) et l’ascension de sa rivale (jouée par le mannequin Kiko Mizuhara), le film est une sorte de conte très noir teinté d’une bonne dose de body horror et de science-fiction (les procédures chirurgicales endurées par la jeune femme pour atteindre la perfection relèvent plus de la fantaisie que de la réalité…) Au fur et à mesure de Helter Skelter, le corps de Liliko se décompose alors qu’elle sombre dans la folie. Visuellement c’est beau, très beau. Les couleurs, la lumière et l’ambiance générale qui s’en dégage renvoient immédiatement au travail de Bava (encore lui !) ou de Dario Argento et la volonté de respecter l’œuvre dont il est adapté est évidente. Helter Skelter est un film aussi divertissant que grotesque, qui nous plonge pendant plus de deux heures dans le cauchemar d’un personnage aussi désespérant que désespéré.

 

Source Images : youtube.com, movpins.com