Le corner PaperLab&Co(llab) sera inauguré demain 17 février au BHV Marais ! Parmi les marques présentes, on trouvera Mazarine, cette griffe de prêt-à-porter haut de gamme basée sur le concept de la composition. Rencontre avec la créatrice Hélène Timsit qui a fait ses armes auprès des plus grands (Yiqing Yin, Anouschka,…) et le manager Quentin Poisson.

Qui êtes-vous ?

Hélène : Je m’appelle Hélène Timsit, j’ai créé Mazarine il y a un peu plus d’un an. J’ai eu l’occasion de faire une première collection l’année dernière qui a eu beaucoup de succès. J’ai alors décidé de me consacrer entièrement à la marque à partir de juin 2015. Mazarine a alors été sélectionnée par les Ateliers de Paris, un fabuleux tremplin pour de jeunes labels créatifs tel que le nôtre.

Quentin : Quant à moi, je m’appelle Quentin Poisson. Au début, j’étais plutôt en soutien mais maintenant je fais vraiment partie de l’équipe Mazarine !

Quel est votre parcours ?

Hélène : J’ai commencé par faire des études de business puis j’ai suivi des cours à l’Institut Français de la Mode et ensuite j’ai étudié dans la prestigieuse école de mode d’Angleterre : la Central Saint Martins !

Quentin : J’ai fait mes études au Canada en Relations Internationales. A mon retour en Europe, j’ai travaillé pendant trois ans au Ministère de Finances en collaboration avec les musées – mon rôle était de les aider à optimiser leurs dépenses… Cette expérience me permet de gérer au mieux notre entreprise et de la tirer vers le haut !

Quelle chance d’avoir pu vivre une expérience au sein d’un des établissements les plus reconnus d’où sortent la plupart des grands créateurs d’aujourd’hui !

Hélène : En effet, c’était génial mais aussi très intense ! A la Central Saint Martins, l’ambiance est très studieuse. J’ai rencontré des jeunes venant de tous les horizons. Dans ma promotion, nous étions vingt-deux et presque chacun avait une nationalité différente ! Quelle richesse en matière de rencontres humaines ! J’ai beaucoup appris autant sur le plan de l’art créatif que sur le plan humain.

Présentez-nous le concept Mazarine ?

Hélène : Nous invitons nos clientes à venir à une de nos ventes qui se déroulent dans des lieux éphémères spécialement conçus pour l’occasion. Elles peuvent alors choisir une coupe de la collection qui leur plaît. Par exemple, certaines voudront un manteau avec col ou sans col, court ou long. Nous avons déjà défini un certain nombre de variations. Elles optent également pour un tissu et une matière. Elles passent leur commande et reçoivent au bout de vingt jours la pièce qu’elles ont créée elles-mêmes, selon leurs goûts et leurs envies !

Une petite touche en plus qui fait la « signature Mazarine » ?

Hélène : Oui ! Nous confectionnons une étiquette personnalisée aux initiales de la cliente. De plus, à chaque commande, comme le vêtement n’existe pas encore au moment où les clientes l’achètent, nous leurs offrons un sac dans lequel se trouve un livre avec un marque-page où est inscrit le résumé de ce qu’elles ont choisi. Ainsi, elles ne repartent pas les mains vides !

Pourquoi avoir choisi de baptiser votre nouvelle collection « Rang 962.2 » ?

Hélène : C’est vrai que ce nom n’est pas complètement transparent ! En fait, notre thème de collection était la Bibliothèque d’Alexandrie. Le nom « Rang 962.2 » est la référence de la bibliothèque Mazarine en égyptologie. Nous cherchions quelque chose de plus ensoleillé, de plus coloré qu’une simple bibliothèque… Au fur et à mesure nous nous sommes inspirés de l’univers de ce lieu mythique avec ses animaux et ses nuances !

Où se sont déroulées les présentations de la nouvelle collection ?

Hélène : La première vente s’est déroulée dans un lieu immense totalement hybride en bois et en verre avec des lampes industrielles et beaucoup de caissons remplis de 1000 livres pour illustrer notre collection ! Initialement, cet endroit est dédié à une marque de cocktails qui s’appelle « Fine Cocktails ». Pour la seconde vente, nous avons invité nos clientes dans une boutique très moderne rue St-Honoré avec des jeux de miroirs et des formes géométriques.

Pourquoi Mazarine veut faire participer les clientes dans le processus de créations ?

Quentin : Parce qu’ avoir une pièce unique, c’est juste génial ! Mazarine séduit ainsi la cliente en lui proposant des pièces faites avec soin et spécialement conçues pour elle – sans être hors de prix !

Hélène :  Aujourd’hui, les gens cherchent à se démarquer des autres par leurs vêtements. Avoir le même vestiaire que ses copines, c’est un peu ennuyeux, non ?

Quentin : Hélène m’a toujours dit : « Moi, je veux habiller mes copines ! » Mazarine se résume très bien ainsi.

Une cliente vous a-t-elle déjà fait une demande surprenante ?

Hélène : En effet, une fois, notre amie Claire a demandé une jupe dans une matière faite pour les manteaux ! Le résultat était très réussi. Une autre fois, notre amie Pauline nous a demandé un chemisier avec une association très personnelle : un mélange de soie viscose écrue avec des rubans bordeaux. On a adoré réaliser ces créations ! Mais, il n’y en a pas beaucoup qui osent encore laisser libre cours à leurs instincts artistiques !

Qu’est-ce qui va changer après avoir reçu le Prix de la création de la ville de Paris ?

Hélène : Ce prix est une formidable forme de reconnaissance dont nous sommes très fiers. C’est un véritable coup de pouce pour notre notoriété auprès de la presse. La bourse qui nous a été offerte nous permet d’avancer plus sereinement et d’accomplir nos objectifs pour Mazarine.

Quentin : Mais aussi, recevoir un tel prix nous a ouvert beaucoup de portes. Nous avons la possibilité désormais d’intégrer le milieu de la mode et de recueillir de précieux conseils de la part des créateurs et des professionnels. C’est une vraie richesse de pouvoir compter sur eux pour nous guider, nous orienter et nous apprendre à anticiper.

Quel regard portez-vous sur les Fashion Weeks et les défilés de Haute-Couture ?

Hélène : Pendant presque dix ans, j’ai travaillé dans les coulisses des défilés en parallèle de mes études. C’est un moment à la fois superficiel mais tellement essentiel où les créateurs exposent le fruit de leurs travaux. Pendant des mois et des mois, ils se sont totalement voués à la création d’une collection. Ce moment furtif et éphémère est l’unique chance de dévoiler aux yeux du monde ce dont ils sont capables et leurs visions du monde. Je trouve cette idée particulièrement émouvante.

Quentin : C’est un très bel exercice et un spectacle impressionnant qui en vaut la peine !

Rêvez-vous d’un défilé pour Mazarine ?

Hélène :  J’aimerais bien !

Comment décrivez-vous votre vie parisienne ?

Hélène : Paris est ma ville préférée grâce à sa richesse très variée. Certes, il y a les musées classiques, mais, je constate que Paris vit un renouveau. J’aime dire que la capitale est devenue un lieu cool et dynamique qui impulse les jeunes à se lancer dans des projets un peu fous !

Quentin : Pendant nos temps libres, nous rejoignons nos amis et allons au théâtre – dernièrement nous avons assisté à la représentation de la pièce de Beckett « En attendant Godot » aux Bouffes du Nord. Nous avons été séduits autant par le théâtre en lui-même que par la scénographie !

Est-ce pendant ces moments que vous trouvez l’inspiration ?

Hélène : Oui ! Plein de fois ! Je repère constamment des détails apparemment dérisoires que je veux traduire en vêtements !

Un lieu top-secret à Paris ?

Hélène : Il y en a plein ! C’est l’avantage de Paris ! Mon coup de cœur du moment est « La Fidélité », un petit bar à cocktail situé dans le 10ème arrondissement où l’architecture intérieure est très belle et les boissons délicieuses !

Un lieu pour faire son shopping ?

Hélène : Bien sûr, il y a le BHV Marais ! Et là où j’adore me promener mais où je n’achète jamais rien, c’est Le Bon Marché Rive Gauche. Pour trouver des pièces vintages, je m’en vais du côté de la friperie « Thanx God I’m a V.I.P. ». Sinon, pour une tenue casual, je me rends chez &OtherStories et Zara. Un peu comme tout le monde, en fait !

La cliente de vos rêves ?

Hélène : Alors, j’ai fait une liste des clientes de mes rêves -je suis une fille à listes ! J’aimerai beaucoup habiller l’actrice Joanna Preiss. En deuxième position, je dirais la dessinatrice de Langley Fox Hemingway. J’ai rencontré cette fille lorsque je participais au backstage d’un défilé d’Olympia Le-Tan. Sa joie de vivre et son humour m’ont tout de suite fait penser à l’image de la Mazarine. Mais, dans mes rêves les plus improbables, ce serait Barack Obama et Isabelle Hupert !

Une musique qui vous accompagne ?

Quentin : En ce moment, nous écoutons Caribou et Jamie XX !

Le meilleur souvenir depuis votre aventure Mazarine ?

Hélène : Sans hésiter, le jour où j’ai reçu le Prix de la Création de la Ville de Paris ! C’était tellement irréel et inattendu !

Autres choses à ajouter ?

Hélène : Rendez-vous au Paper Lab & Co(llab) du BHV Marais pour retrouver notre capsule exclusive ! Pour cette collaboration, nous nous sommes un peu lâchés et avons créé des pièces uniques sur le thème « Hôtesses de l’air Sixties » !

Crédits Photos : Sasha Marro