La guerre des biopics : Yves Saint Laurent /VS Saint Laurent, lequel choisir?

En 2014, le cinéma rend hommage à Yves Saint Laurent. L’un des plus grands couturiers français dont l’audace et la créativité ont laissé leur empreinte dans l’industrie de la mode et une maison éponyme. Et il fallait bien deux films pour réussir à saisir l’esprit et le génie de ce designer légendaire, décédé en 2008.

YVES SAINT LAURENT
C’est avec le nom du couturier écrit en toutes lettres que Jalil Lespert a décidé de nommer son film, comme pour ne rien ôter à cet homme qui, saison après saison, a su faire rimer soin du détail, élégance et avant-garde. Accompagné de deux acteurs de la Comédie Française et du soutien de Pierre Bergé,  le réalisateur a livré une part de l’histoire du designer d’ 1h40 qui sort en salle demain. Le film débute au 30 juin 1958, lors du premier défilé d’Yves Saint Laurent pour la Maison Dior. Un poste qu’il n’occupera pas longtemps, tant il aura voulu apposer sa marque. C’est la rencontre avec Pierre Bergé, d’abord ami, collaborateur, puis grand amour qu’il fondera la maison éponyme.

Une cascade de compliments a déferlé sur le film de Jalil Lespert, déjà qualifié de chef d’œuvre et estampillé intemporel. Il faut dire aussi que l’appui de Pierre Bergé n’est pas sans importance. Les comédiens, et en particulier Pierre Niney, ont eu accès aux archives de la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, mais aussi aux archives personnelles du modéliste. Croquis, écrits et photographies ont permis au plus jeune comédien de la Comédie Française de s’immerger totalement dans la peau de Saint Laurent. Une véritable performance, tant Pierre Niney a su s’approprier le rôle de Saint Laurent, de sa diction jusqu’à sa métamorphose physique.

Pour lui donner la réplique, Guillaume Gallienne, lui aussi à la Comédie Française, interprète Pierre Bergé. Car c’est ce qui rend complet ce film de Jalil Lespert, qui a souhaité non seulement faire le portrait du couturier, mais a aussi su narrer l’histoire d’amour qui a animé sa vie.

SAINT LAURENT
De ce second film, l’on sait peu de choses. Réalisé par Bertrand Bonnello, à qui l’on doit déjà l’Apollonide et Le Pornographe, Saint Laurent, lui, se concentre sur la décennie de faste et de gloire du couturier. Prévu pour le 1er  octobre 2014, on retrouvera Gaspard Ulliel en YSL, Jérémie Rénier dans le rôle de Pierre Bergé, Léa Seydoux pour jouer la muse du créateur et Willem Defoe ferait même une apparition marquée dans le rôle d’Andy Warhol. Un casting prometteur qui, court le risque par contre, d’effacer le sujet de ce biopic.

Alors que son tournage a eu lieu durant l’automne, Saint Laurent n’a, quant à lui, pas bénéficié de l’aval de Pierre Bergé. Ce dernier n’a pas apprécié de ne pas être consulté quant à l’écriture du scénario. Il est donc possible que le film de Bertrand Bonnello, en plus de la touche esthétique qu’il a si bien su nous montrer dans ses films, ait eu plus de liberté quant à la direction artistique et bien sûr à l’écriture du scénario. Réponse en salles, en octobre prochain.