Artiste-musicien-producteur anticonformiste, ex.membre du quatuor Club Cheval et divers side projects EPs solos et producteur, MYD, sous ses airs débonnaires et nonchalants, déborde de talent que l’on peut apprécier à la simple écoute de son tout premier album solo Born A Loser, un disque riche d’influences et résolument décomplexé.

(crédit photo principale Alice Moitié)

1. L’interview

– Ton premier album Born a loser arrive près de 10 ans après tes débuts : tu  aimes prendre ton temps ?
C’est tout l’inverse, je suis de nature impatiente. Je mets immédiatement beaucoup de temps et d’énergie dans les projets qui me branchent. En 10 ans il y a eu : deux groupes, de la production pour les autres, beaucoup d’EP solo et maintenant cet album. J’ai l’impression d’avoir été plutôt rapide et productif.

– Comment passe-t-on du quatuor électro Club Cheval à faire des prod pour SCH, Alonzo ou Theophilus London jusqu’à développer ton propre projet ?
Beaucoup de projets se sont fait en parallèle. Dès le début j’ai décidé d’aller explorer différents univers et d’essayer plein de choses, c’est ce qui me permet de ne jamais m’ennuyer, de ne pas me lasser. Mon studio est l’endroit où je me sens le mieux et faire de la musique est ce qui me rend le plus heureux au monde, que ce soit pour moi ou pour les autres.

– Comment et quand as-tu décidé de ton envolée solo avec MYD ? Tu te sentais enfin prêt à t’envoler en solo ?
J’ai passé près de 6 ans à travailler au sein de Club cheval. On s’apportait beaucoup mais pour que le projet avance il a fallu que l’on fasse pas mal de concessions, que l’on mette certaines de nos envies de côté. Il y a quatre ans, je n’ai plus pu attendre, j’étais comme une cocotte minute et j’ai décidé de me lancer à 100% dans ma carrière solo.

– Tu as englobé ton album dans une imagerie pop et décomplexée et pourtant il s’agit un projet très sérieux musicalement ! Car Born a loser semble à la fois léger dans le ton et la forme mais en même temps très produit : peux-tu nous dire un peu plus ?
Cet album me ressemble tout simplement. La musique c’est toute ma vie et je suis heureux quand j’arrive à mettre en musique ce que j’ai dans la tête. C’est le côté que je prends au sérieux, car on parle de ma santé mentale. Mais ce n’est pas pour autant que je n’aime pas me marrer, voir la vie d’un angle un peu bizarre, on dit parfois que c’est moi qui suit un peu bizarre. Ce serait étrange de refouler cette partie de moi. Elle est aussi dans ma musique, mon image : c’est moi quoi !

– L’album contient trois featurings (Mac DeMarco, Juan Wauters et Bakar) : pourquoi ce choix d’invités, les connaissais-tu déjà ?
Born A Loser est un mélange de musique electronique et d’indie rock. Pour le coté electronique je savais déjà où je voulais aller mais pour l’indie rock j’ai décidé d’inviter des pointures du domaine pour m’épauler. Je ne les connaissais pas personnellement avant de commencer à travailler avec eux, j’ai donc organisé des sessions dans à Londres et à Los Angeles pour passer du temps avec eux et que leur musique infuse la mienne.

Born A Loser serait-il l’album solaire parfait du déconfinement tant attendu qui commence enfin à poindre le bout de son nez (ie, réouverture des terrasses, des cinémas etc…) ?
Je trouverais ça triste que mon album se réduise à une période de demi-molle comme nous sommes en train de vivre. Les restos “presques ouverts”, les festivals en “demi jauge”, les gens “presque tous” vaccinés. Comme avec mon morceau “The Sun”, j’espère que cet album entrera dans la vie des auditeurs à plus long terme, les suivra dans leurs vies et dans leurs souvenirs.

– Quelle est ta plus grande fierté par rapport à cet album ?
J’accepte enfin l’anti héros que j’ai toujours eu au fond de moi. Juste que maintenant il chante, il danse et il a du monde qui écoute sa musique.

– Comment est venue cette idée un peu saugrenue mais diablement courageuse de créer un morceau participatif avec les auditeurs de Radio Nova en installant ton studio carrément dans la station ? Peux-tu nous en dire plus sur cette aventure un peu folle ?
Durant la promotion d’un album, on parle beaucoup de musique sans en montrer tant la création. J’avais envie avec cet exercice de faire rentrer le public dans mon studio et qu’il prenne part à la création d’un morceau. C’était un moment de communion fou de passer deux semaines tous ensemble à écrire ce morceau. La cerise sur le gâteau, c’est l’Imperatrice qui sont venus en featuring sur le morceau. Il sort d’ailleurs très bientôt, je n’allais pas le garder sur un disque dur.

2. La Playlist :

“Je vous ai choisi une playlist de mes antihéros préférés, des losers magnifiques. Soit ils n’étaient pas encore connus, soit ils n’ont jamais eu la reconnaissance qu’ils méritaient, soit ils sont juste un peu losers quoi !”

Pour écouter et voir :

Pour écouter simplement :

MYD : Born A Loser (Ed Banger Records)