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Quoi de mieux pour traverser la crise du milieu de semaine qu’un concert de shoegaze au Petit Bain. L’embarcation nous appelle de loin avec ses guirlandes lumineuses jaunes et blanches comme elle.

On tombe tellement sous le charme du lieu – une coopérative d’intérêt collectif – qu’on en oublierait presque de descendre dans la cale pour écouter les premières notes du concert. Parce qu’on se sent vraiment bien dans son Petit Bain : une chaleureuse cantine solidaire végétarienne – qui reverse une participation à l’aide alimentaire – un Dj avec une belle sélection, des affiches rappelant régulièrement la charte morale et les valeurs de la structure.

Ce mercredi, bdrmm était sur scène. On ne peut pas dire qu’ils l’aient illuminée car l’atmosphère était très sombre, presque confidentielle malgré la foule qui s’était pressée pour écouter le quatuor de Hull. Guitares chargées d’effets au premier plan, section rythmique équilibrée, voix planante, décollage immédiat !

Sous-genre du rock alternatif, le shoegaze apparaît au Royaume-Uni à la fin des 80’s. Combinaison de shoe (chaussures) et gazing at (fixer), c’est le magazine musical NME qui invente le terme pour décrire l’attitude des guitaristes des groupes du genre, regardant en direction de leurs pieds lorsqu’ils jouent de la pédale d’effet. Connaissant un succès fulgurant jusqu’au milieu des 90’s avec des précurseurs comme My Bloody Valentine ou Ride, le shoegaze se fait détrôner par le mouvement grunge et le début de la britpop. Il revient en force depuis les années 2010, qualifié de nu gaze ou de post-shoegaze, avec des groupes comme A Place to Bury Strangers ou bdrmm qui a défrayé la chronique en 2020 avec Bedroom, son premier album.

Trois ans plus tard, I Don’t Know, le nouvel album du groupe, poursuit l’aventure avec un shoegaze contemporain teinté de dream pop.
Les influences vont de Radiohead à My Bloody Valentine en passant par la musique atmosphérique, les séries ambient de Brian Eno, la musique minimaliste d’Erik Satie, The Cure et DIIV (nouvel album le 24 mai). Quand bdrmm joue le titre Three, on se souvient aussi de Muse époque Origin of Symmetry.

Dans la salle, l’émerveillement est tel que le public est silencieux. Un petit groupe plus « chaud » que les autres, encourage le public à réagir « On se croirait à Roland Garros ». Chacun apprécie la musique à sa façon. Le groupe aussi prend du plaisir, « ravi de jouer sur un bateau ».

On finit cette belle soirée avec un dernier verre sur le roof top, vue sur la Seine et les quartiers environnants illuminés, histoire de faire le plein d’étoiles pour booster notre fin de semaine.

 

Texte Anne Vivien