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Sorti le 16 février et signé Matthieu Thibault, ce livre peut être considéré comme l’ouvrage le plus exhaustif jamais consacré à Radiohead en langue française.

Musicologue et enseignant, Matthieu Thibault est aussi l’auteur de La Trilogie Bowie-Eno, influence de l’Allemagne et de Brian Eno sur les albums de David Bowie entre 1976 et 1979 (2011), Bitches Brew ou le jazz psychédélique (2013), consacré à l’étude d’une des plus influentes métamorphoses de la musique de Miles Davis et de Sonic Youth (2015) et David Bowie : L’avant-garde pop (2016), où il analyse la discographie complète de l’artiste, dès ses premiers singles des années Mods du milieu des sixties jusqu’à son adieu coup-de-maître nommé Blackstar.

À présent, en suivant une logique parfaite, c’est sur le groupe composé par Thom Yorke, Jonny Greenwood, Ed O’Brien, Colin Greenwood et Phil Selway qu’il décide de poser son regard minutieux.

 

Attiré par la capacité d’expérimentation et de renouvellement des créateurs de Creep et de Kid A –une caractéristique partagée avec les objets d’étude de ses livres antérieurs– l’auteur nous plonge avec un style dépouillé dans l’histoire intime du groupe. Comment ils se rencontrent à l’école, puis s’allient, se soupçonnent et se jalousent un peu par moments, mais finissent par se livrer à la construction d’un projet en commun.

L’histoire commence dans les environs d’Oxford quand la bande d’amis se réunit pour écouter des groupes comme Magazine et Joy Division, mais aussi Siouxies & The Banshees et U2, entre beaucoup d’autres groupes qui resterons leurs influences (R.E.M., Neil Young, Pixies, etc.). Ils démarrent leur propre projet sous le nom de On A Friday. Leurs parcours nous permet en parallèle d’apprécier le paysage de la scène d’Oxford à l’époque, aussi bouillonnante et riche que celle qui la précédait de quelques années à Manchester, même si moins bruyante. Là, ils côtoient des groupes comme Slowdive ou Supergrass.

Puis, suivra une période d’évolution personnelle de chaque membre du groupe, et plus tard leur arrivée en 1992 chez Parlophone (EMI). Là, ils changent de nom pour Radiohead –inspiré d’une chanson des Talking Heads. Ce qui suit est une partie de l’histoire du rock et très probablement la bande son la plus en accord avec le changement de millénaire.

Le livre retrace tout au long de cinq cents pages l’étude de chaque album, des sessions d’enregistrement produites avec Nigel Godrich, des analyses de chansons, des pochettes signées Stanley Donwood, des anecdotes de tournées, des innovations promotionnelles et aussi des projets parallèles qui on surgit tout au long de plus de trente ans de carrière.

À lire absolument, pour les fans mais aussi pour les amateurs de musique en général.

Radiohead, de Matthieu Thibault. Édité par Le mot et le reste. 500 pages, broché. 30€.

 

 

Texte Esteban Ulrich