Au-delà des 500 000 vues de son Boiler Room, Jayda G, connue pour son tube Both of Us nommé aux Grammy Awards, revient sur le devant de la scène avec son nouvel album intitulé Guy.

 

Guy est bien plus qu’un simple recueil de chansons. C’est un véritable hommage que Jayda G rend à son père, William Richard Guy, à travers une fusion habile d’émotions et de rythmes entraînants. Les enregistrements laissés par son père avant sa disparition deviennent la base d’une expérience musicale personnelle et intime. Jayda G, productrice londonienne talentueuse, mêle avec virtuosité des influences house, disco, soul et R&B pour donner vie à ce projet.

Loin des attentes d’un album sombre et émouvant, Guy se révèle cathartique, prêt à embraser les pistes de danse. Jayda G nous invite à voyager à travers la vie de son père, confronté au racisme dès son plus jeune âge, jusqu’à son installation au Canada, le pays où Jayda G a vu le jour. Ce voyage dans le temps se reflète de manière captivante dans la première chanson de l’album, Blue Lights. Cette chanson fait référence aux manifestations qui ont suivi l’assassinat de Martin Luther King, dans lesquelles William s’est retrouvé impliqué. Elle fusionne habilement différentes émotions avec une ambiance énergique.

 

Un autre titre marquant de l’album est Scars avec sa basse puissante qui donne envie de danser. Sous la surface, cette chanson évoque l’impact du racisme à l’école que William a voulu éviter en séchant les cours. À la fin du clip, on retrouve d’ailleurs un extrait des enregistrements de William. Malgré son intégration dans un hymne dansant, cette chanson reste très personnelle et a plus de difficultés à se mêler à l’accompagnement électronique.

 

Les influences disco se font également sentir dans plusieurs morceaux de l’album, tels que When she Dance avec ses synthétiseurs et ses harmonies vocales. Meant to Be à son tour mélange des riffs de R&B avec des sonorités douces et des percussions disco. À travers ces chansons, l’admiration se fait plus intense, grâce à une production raffinée qui transmet moins de tristesse et davantage de joie.

 

Jack Peñate, co-auteur-compositeur de l’album : “[Jayda] traite en fait du deuil à travers le processus créatif. C’est un cliché, mais : la musique guérit, c’est pour cette raison que nous l’imaginons.”

Malgré les idées novatrices apportées à la scène house, les fans du tube Both of Us pourraient être déçus de ne pas retrouver les sonorités puissantes de la piano house dans cet album. De plus, on constate l’absence d’une identité sonore cohérente tout au long de l’album, où les souffrances de William et les sons entraînants de la DJ londonienne peinent à trouver le bon équilibre.

Cependant, cela ne nous empêche pas de profiter pleinement de l’énergie et de la passion déployées par Jayda G dans ce projet personnel. Guy reste une véritable invitation à danser et à ressentir une connexion émotionnelle profonde.