Après avoir dévoilé son dernier EP Dreaming Legend fin 2012, le jeune nantais s’est produit sur la scène des Transmusicales de Rennes, faisant voyager le public avec sa pop onirique aux allures fantasques. Rencontre.

Vous êtes passé d’un groupe, Minitel Rose, à un projet solo, Pegase, pourquoi ce changement de trajectoire musicale ?

C’était pas vraiment un changement de trajectoire parce que j’ai toujours fais de la musique seul, bien avant Minitel Rose, et donc c’était juste un aboutissement en fait. Parce qu’on avait cette idée avec Minitel Rose de se dire « Voilà, on se laissera du temps après deux disques », très tôt on s’est dit « On fera une pause ». On s ‘est dit qu’avec un groupe on connaitra du monde, ça sera plus facile de sortir des projets plus personnels. Finalement je ne mets pas trop en avant le fait d’avoir participer à Minitel Rose. C’est plus pour qu’il n’y ai pas d’a priori. Déjà pour que des gens qui aiment bien Minitel Rose ne soient pas déçus, parce que c’est quand même assez différent, ensuite, pour que des gens qui n’aiment pas Minitel Rose ne se disent pas « ouais c’est sur que je ne vais pas aimer ». Ce n’était pas le but de mettre notre projet en avant pour récupérer du public, et même au début on le planquait parce qu’on avait juste envie que les gens aient des réactions sans a-priori.

Donc pour répondre à la question, il n’y a pas eu vraiment de changement de trajectoire musicale, c’est juste que j’ai mis plus de temps finalement. Mais bon je fais de la musique seul depuis que j’ai 13/14 ans, c’est juste que j’ai mis un nom dessus. Au début quand j’étais adolescent j’avais des pseudonymes mais c’était un peu suivant l’humeur, et il y a 3 ou 4 ans j’ai trouvé ce nom « Pegase » et du coup je me suis dis que ce serait bien quand même de sortir quelque chose.

En parlant de pseudonyme, pourquoi avoir choisi « Pegase » comme nom de scène ?

En fait c’est venu vraiment assez naturellement. Je l’ai vraiment trouvé par hasard et j’ai trouvé que c’était évident, je ne savais pas trop pourquoi. Et maintenant, je sais pas si c’est le nom qui m’a drivé ou quoi, mais j’ai l’impression que ça donne un indice sur ma musique. Ca fait évidemment référence à la mythologie mais c’est vrai que la musique a vraiment un coté fantastique, un peu puissant, aérien et c’est quelque chose qu’on retrouve dans la définition de la créature. Je trouve que ça colle bien avec la musique, après c’est vraiment venu spontanément. A la fois parce que j’aime vraiment la mythologie, j’adore tout ce qui est créature imaginaire, puis quand j’étais petit j’adorais les Chevaliers du Zodiaque.

Le 7 décembre vous étiez aux Transmusicales de Rennes, comment s’est passé le festival ?

C’était vraiment bien, j’adore ce festival. Déjà j’ai vu plein de concerts bien et puis on a passé un super moment. C’était vraiment l’occasion de montrer le live, ce qui est assez différent de la façon dont la musique est créée, même si la musique en live est proche. C’était vraiment un souhait pour moi de donner un son très proche de ce qu’on fait en studio mais c’est un live où on est 5 donc il y a ce choix de faire comme un vrai groupe de rock ou une vraie formation. Et c’est vraiment super pour moi de faire la musique seul et après de la partager avec des musiciens qui en plus sont des amis, des gens que je connais depuis très longtemps, avec qui je travaille sur d’autres projets.

C’était vraiment un super moment, on a joué dans l’après-midi assez tôt, et déjà on a eu la surprise la salle était pleine, donc ça c’est assez cool car les gens ont fait l’effort de venir. Il était 15 h quelque chose comme ça, et c’était fou ! Quand je suis sorti de scène je ne savais plus quelle heure il était. C’était vraiment un super bon moment, c’est un de mes meilleurs souvenirs de concert.

Après 2 EP, on peut se poser la question « à quand l’album ? ».

Je l’ai fini le 31 décembre, il est terminé, après quand il va sortir, je ne sais pas encore, ce n’est pas moi qui décide en plus. Je ne sais pas s’il y aura tout de suite un album ou encore un EP. En tout cas il est fait, donc il devrait forcément sortir dans pas trop longtemps, enfin j’espère. A suivre…

Avec quels artistes aimeriez vous collaborer ?

Pleins ! Je pense que le plus intéressant quand on collabore, c’est de collaborer avec des gens qui viennent d’un autre univers musical, il peut y avoir un échange vraiment intéressant. Je n’ai pas vraiment de noms en tête, je n’y pense pas souvent. Après il y a toujours des rêves où ce n’est pas possible, où on aimerait collaborer avec quelqu’un qui est mort, ou quelqu’un qui était cool mais il y a 20 ans ! Là le premier album c’était une volonté, je l’ai vraiment fait seul, de l’enregistrement à la production, au mixage. Ce n’est pas sur que je continu, je trouvais ça très intéressant pour un premier album, ça peut avoir ses défauts de tout faire tout seul, mais il y a ce coté où c’est vraiment un truc très très personnel en fait. En général dans un premier album on met un peu la moitié de sa vie c’est pas comme un deuxième album où on met quand même sa vie mais je ne sais plus qui disait « On met 20 ans à faire un premier album et un an ou deux à faire le second ». Sur un deuxième album ça ne me dérangerait pas de travailler avec un producteur, avec des gens. J’aurais du mal à faire des featuring je pense par exemple. Par contre faire de la musique pour d’autres personnes ou travailler sur ma musique avec des producteurs c’est quelque chose qui pourrait m’intéresser. Moi je fais beaucoup de production pour d’autres groupes. Mais c’est quelque chose que j’aimerais bien, ça pourrait vraiment être intéressant.

Coté mode, cherchez-vous à transposer votre univers musical à vos tenues ? Le visuel a t-il une importance chez Pegase ?

Il me faudrait des ailes sur scène (rires). Honnêtement j’aime beaucoup les costumes, tout ça, mais je n’ai jamais franchi le cap. Quand je vais jouer sur scène, je n’y pense même pas, je suis habillé comme je suis habillé le matin.

Il y a deux solutions, soit il y a le coté costume mais il faut que ce soit super bien fait et que ça colle, ou alors soit il y a le coté sincère : tu t’habilles comme tu t’habilles tous les jours, et ça passe finalement parce que tu es toi. Je trouve que quand quelqu’un s’est un peu apprêté, même si son style est bien, tu sens que ce n’est pas son style. Moi ça m’est arrivé quand même de voir un groupe de rap, un mec arriver avec un polo Lacoste boutonné, un petit bermuda, le style week-end à la Baule tu vois, et le mec était dans les loges et a enlevé son polo et son bermuda pour mettre un baggy et un sweat et aller faire son concert de hip-hop. Ça m’a angoissé. Ça aurait été 10 fois plus cool en plus qu’il fasse du rap en polo Lacoste boutonné jusqu’en haut et son petit bermuda, ça aurait été marrant. Et là il s’est mit en cliché. C’est ce que je dis aussi à mes musiciens, mettez vos fringues les plus cools, ceux que vous préférez, le but c’est d’être sincère. Après y’a des groupes qui jouent avec des costumes, souvent c’est assez cool, après je sais pas si ça irait vraiment avec mon personnage. Même si j’aimais bien me déguiser quand j’étais petit, je me déguisais plus en aventurier, donc je me vois mal en Indiana Jones sur scène ! Mais pourquoi pas !

Bonus : L’année 2012 achevée, il est temps de faire une petite rétrospective !

Votre album de l’année ? Chris Choen, je sais pas si c’est mon album préféré mais c’est celui que j’ai le plus écouté.

Le single de l’année ? J’ai bien aimé le morceau d’ouverture de l’album de Tame Impala Be Above It.

La révélation musicale de 2012 ? C’est un groupe que j’ai découvert en retard, ils ont sorti un album cette année mais en fait j’ai découvert leur album d’avant, c’est Lotus Plaza.

Le clip 2012 : Time to Dance de The Shoes

Le meilleur film de l’année ? Prometheus, parce que personne n’est d’accord sur ce film.

Par Mélanie Cayrol

Crédits photo : Chloé Nicosia Stylisme : Nicolas Dureau

Retrouvez le Photomaton de Pegase dans le nouveau numéro de Modzik (#31 Janvier-Février).