En 2012 le nom d’A$AP Rocky était sur toutes les lèvres. Après sa première mixtape Live.Love.A$AP qui l’a fait décollé, le membre du collectif A$AP Mob a vite été propulsé sur le devant de la scène hip-hop new-yorkaise. Le rappeur américain a sorti son album Long Live A$AP en début d’année, au cœur de quelques collaborations et featurings plus ou moins surprenants (Lana Del Rey, Florence Welch, Skrillex entre autres). Or, si dans le R’n’B, Queen B garde son trône bien au chaud, dans le rap c’est un peu plus difficile. Les petits génies du rap se dévoilent, la course au buzz est lancée et on peut dire que ces derniers temps, on assiste à l’éclosion de nombreux talents.
Alors prenons les paris, quelles seront les grosses révélations rap de l’année après ce cher A$AP Rocky ? Evidemment beaucoup on déjà fait parlé d’eux, mais on vous parle du trio gagnant dont on attend beaucoup cette année.
Joey Bada$$ : Authentique et virtuose
Natif de Brooklyn, Joey Bada$$, de son vrai nom Jo Vaughn Virginie Scott, est un jeune rappeur/compositeur âgé de 18 ans (oui ça calme un peu) et membre du collectif Pro Era. Sa popularité sur la scène rap underground s’est vue accentuer avec la sortie de sa mixtape perso 1999, sortie en juin 2012. Un franc succès en partie dû au style du jeune rappeur qui idéalise le hip-hop des 90’s et rend hommage à cette période considérée comme un âge d’or. Chez lui pas d’artifices ni de bling, bling, le superflu est rejeté au profit de l’authenticité. Joey Bada$$, en plus d’être doué, est un ado passionné et donc forcément il touche son public.
Son actu : Après l’avoir entendu sur le titre « 1Train » d’A$AP Rocky, il est présent ce mois-ci sur le nouveau morceau, « Maintain », de Dizzy Wright. A noter que Joey Bada$$ a sorti son dernier (et très bon) clip Unorthodox dernièrement.
The Underarchievers : le rap underground old school
Le mouvement Beast Coast peut également compter sur ces deux new-yorkais de 20 et 21 ans. Révélés par leur titre “Herb Shuttles“, Issa Dash et AK offrent un rap underground old school avec une patte bien à eux, entre fougue de la vingtaine et maturité artistique. Un son brut mais hyper travaillé, avec parfois un côté très mélodique (on pense notamment à “The Madhi”). Côté visuel c’est parfois un peu crado (il suffit de regarder la cover d’Indigoism) mais le duo n’est pas là pour jouer les coquettes. Ils calent des flows hallucinants sur des instrus entêtantes et ça passe tout seul.
Leur actu : The Underarchievers ont signé chez Flying Lotus. Leur premier album, Indigoism est sorti le 1er février, 2013 et regroupe 17 morceaux. Le duo a également mis en ligne le clip vidéo de “The Mahdi”, réalisé par Luke Monaghan.
Flatbush Zombies : Déjanté
Flatbush Zombies c’est le trio infernal tout droit sorti de Brooklyn (et plus précisément de Flatbush d’où la première partie de leur nom). Révélés par “Thug Waffle”, un morceau aux allures d’hymne à la défonce, Meecky Darko, Juice et leur producteur Erick Arc Elliot se sont fais remarquer par des flows complémentaires qui sortent du lot. L’un nasillard et accéléré, l’autre posé et grave. Chez ces zombies là, pas de sang ni de remake de The Walking Dead, il est plutôt question de « mort spirituelle », d’une réincarnation pour atteindre une dimension supérieure. Oui ces gars là sont bien perchés, rien d’étonnant donc à ce que leur première free mixtape sortie en juillet 2012 s’intitule D.R.U.G.S.
Leur actu : Une nouvelle mixtape annoncée (Better Off DEAD), et le titre “When in Roam” laché en janvier dernier.
Bonus : Ce mardi 12 mars Flatbush Zombies a partagé le morceau “No Religion“, en featuring avec The Underarchievers.
Le cas à part : Hopsin
Avec plus de 20 millions de vues sur certains morceaux (“Ill Mind of Hopsin 5”, “Sag My Pants“) et presque aucune visibilité en France, il y a de quoi se poser des questions. Un fort potentiel mais un profil peut-être trop en marge pour ce rappeur californien.
Hopsin, de son vrai nom Marcus Jamal Hopson, trimballe ses rancœurs d’ex-loser et crache sa rage, semblable à celle d’un ado, dans des flows assassins. C’est nerveux, agressif et rythmé. Armé de son skate et de lentilles blanches, il n’hésite pas à parodier ses pairs (Lil Wayne, Rick Ross ou encore Tyler, The Creator, -oui Hopsin n’a pas peur-). Le personnage d’Hopsin semble certes immature, mais certains textes peuvent dérouter malgré tout. Pas question de parler de joints à longueur de morceaux (coucou Flatbush Zombies), Hopsin règle ses comptes avec la vie. Souvent sombre, parfois glauque, il saupoudre le tout d’un humour grinçant. Son second album Raw, sorti en 2010, en est l’exemple même, un album incisif bourré d’insolence. Des titres explosifs qui prennent à la gorge, pour moi le rap c’est aussi ça.
Son actu : Son 3ème album, Knock Madness sortira en 2013 (les rumeurs l’annoncent pour septembre). En attendant le premier single est déjà en écoute (“Hop Madness“), ainsi que le titre “Jarren Benton” sur son label Funk Volume (avec SwizZz, et Dizzy Wright).
Par Mélanie Cayrol