A l’occasion de la semaine de la mode parisienne 2.0, Boramy Viguier s’est fait remarquer en présentant sa nouvelle collection d’une façon très originale. Le créateur français qui a lancé sa marque en 2018 a littéralement impressionné le microcosme de la mode en dévoilant un film aux airs médiévaux. Une démarche créative dont le designer français à l’habitude. Focus sur ce créateur avant-gardiste qui puise en grande partie son inspiration dans le cinéma.

Après avoir obtenu son diplôme à la Central Saint Martins, Boramy Viguier n’a pas tardé à se faire sa place dans le milieu de la mode en collaborant pendant plus de 4 années avec la maison Lanvin aux côtés de Lucas Ossendrijve. Une expérience formatrice qui lui permet en 2018 de lancer sa propre marque éponyme dans un premier temps dédiée au vestiaire masculin.

Demi-finaliste du Prix LVMH et finaliste de l’ANDAM en 2019, deux ans plus tard, en 16 janvier 2020, le créateur originaire de Gennevilliers présentait son premier défilé au Palais Brongiart, le siège historique de la bourse à Paris. Le cadre parfait pour ce premier show où Boramy Viguier s’est imprégné de plusieurs films mettant en avant le monde des finances comme Le loup de Wall Street, The big Short, Le Casse du Siècle, Margin Call ou encore Boiler Room. Un univers marqué qui a laissé place à des silhouettes très travaillées : costumes, vestes longues, chemise et cravate… Le tout avec une touche de streetwear. Un mélange subtil entre le tailoring et l’urbain, un combo propre au jeune label parisien.

“La collection s’inspire des milieux de la finance, un univers qui suscite beaucoup d’émotions, qu’on déteste et qui fascine en même temps, et avec lequel j’ai eu envie d’exagérer les traits, d’apporter une part de mystique, de sacré, de religieux dans ce temple qu’est la Bourse. Aucun jugement, juste une analyse de style et la mise en scène de paradoxes”. Boramy Viguier.

Quelques mois plus tard, en nombre 2020, la maison Gucci organisait son GucciFest, un festival de films de mode diffusé sur plusieurs plateformes digitales. Une alternative au défilé à laquelle Boramy Viguier a évidemment participé. Ainsi, le trentenaire a présenté Lord Sky Dungeaon, un film inspiré de l’univers médiéval et de l’esthétique des jeux vidéo. Vestes cagoulées, parkas à poches et capuches, sweats, tissus techniques et superpositions d’accessoires : là encore, tailoring et streetwear n’ont fait qu’un.

“Lord Sky Dungeaon”

Plus récemment, à l’occasion de la Fashion Week Homme de janvier dernier, Boramy Viguier à dévoilé sa nouvelle collection via un mini-film baptisé Résurrection et s’inscrivant (encore) dans un univers médiéval SF tout droit sorti d’une série B ! Tournée à l’Abbaye de Royaumont, cette épopée de 4 minutes où l’on suit le parcours d’une femme aux faux airs de Jeanne d’Arc présente des personnages vêtus de pièces techniques et utilitaires. Une collection de vêtements pensée avant tout comme des costumes de cinéma. Une démarche que le créateur a expliqué au Figaro : “Je me suis vraiment inspiré du film que je voulais faire. J’ai pensé au scénario avant les vêtements, avec un environnement médiéval et des personnages en tête, et il a fallu que j’habille tout ce monde. Ma démarche était plus proche de celle d’un costumier que d’un designer de mode.” 

“Résurrection”

“La raison pour laquelle je fais ce métier, c’est le cinéma. Je suis venu au vêtement par mes personnages de film préférés.” Boramy Viguier.