Le réalisateur culte David Lynch a toujours eu un rapport particulier avec la mode. Quelques uns de ses films emblématiques (Fire Walk With Me, Lost Highway, Dune…) sont disponibles depuis quelques jours sur Netflix (avec ceux de Truffaut puis Demy), ce qui permet de (re)découvrir l’esthétique complexe de l’univers Lynch. Entre trip sidérant, touches camp et motifs surréalistes, ses oeuvres sont des niches en matière de style avec ces personnages aux personnalités hors normes. On connaît l’oeil de David Lynch pour l’art mais qu’en est-il véritablement avec la mode ? Focus sur des personnages haut-en-couleurs aux dégaines fantasmagoriques.

Le fétichisme du rouge

Le film Twin Peaks Fire Walk with Me c’est l’histoire de la mort mystérieuse de Teresa Banks dans la tranquille petite ville de Deer Meadow, qui va bien va donner bien du fil a retordre aux agents Dale Cooper et Chester Desmond. Une enquête sous forme de charade pour découvrir que bien des citoyens de la ville sont impliqués dans cette affaire. Cette suite de Twin Peaks en 1991 s’annonce comme un soap opéra, c’est surtout un film esthétiquement culte pour ses scènes alambiquées allant de plus en plus vers l’horreur. Le rouge c’est LA couleur dominante de ce film qui s’appose à tous les angles. Une symbolique de la couleur qui prend énormément d’importance dans les oeuvres de David Lynch, qui fut d’abord peintre avant de toucher à une caméra. Ce rouge s’adapte aux personnages féminins sur les lèvres ou le bout des ongles, voir même dans sa tenue complète. Une couleur sulfureuse qui convient à ses personnages flamboyants, mais dérisoires.

Le chic du freak

David Lynch sort Lost Highway début 1997 à un un moment “critique” pour le cinéma underground. Avec ce film, Lynch crée sa mythologie définitive, celle de l’artiste chic et zarbi. Dans Lost Highway, Les clichés sont là: cigarettes, femme fatale, la voiture cadillac, le mafieux haut en couleur. Une Patrica Arquette qui passe d’une frange droite brune à une coiffure blonde platine péroxydée, un look un peu à la Marylin Monroe mais jamais sans sa voiture noire. David Lynch sait incarner des femmes vamp à la Hollywood de bien des manières.

Le fantastique Dune

Dune (1984)

Précédée d’une réputation d’œuvre inadaptable, Dune déploie sa mythologie sur plusieurs planètes et dynasties, d’où s’ensuivront moult trahisons, vengeances et rebondissements. La beauté du film de Lynch réside dans ses touches surréalistes et camp. La monstruosité du baron Vladimir Harkonnen pointe du doigt son goût pour le body horror. Des tenues dignes d’une fresque post-apocalyptique qui se distingue d’un simple film sci-fi de l’époque. Un film dont il n’assume pourtant pas entièrement la paternité arguant un manque de contrôle artistique de sa part en raison de l’implication du studio. D’ailleurs, une nouvelle adaptation de Dune par Frank Herbert et Eric Roth va voir le jour au mois de décembre 2020, avec en guest star Timothée Chalamet.

Dune (2020)

La femme fatale

Dorothy Vallens est la femme fatale du film de David Lynch, Blue Velvet, portant du velours bleu. Parmi ces visions bleutées et oniriques, il reste surtout l’image de son actrice principale, Isabelle Rossellini une chanteuse de cabaret aussi vénéneuse que fragile. Se prélassant dans une robe de chambre ou portant des pièces de velours – toujours bleue – et pailletée noire, le look est devenu iconique. Le vêtement fait partie intégrante du personnage, soulignant le caractère éclatant mais meurtrier du personnage.