On n’avait pas vu une telle agitation à Harlem depuis l’avènement des Diplomats de Cam’Ron il y a dix ans. Dans la foulée de l’arrogant A$AP Rocky qui s’est vu offrir un pont d’or par une industrie désireuse de s’encanailler (lire Openmag 140), c’est au tour d’Azealia Banks, autre enfant du cru, d’être au centre de l’attention. À l’heure où sort son premier EP 212, la New-Yorkaise a déjà généré plusieurs millions de clicks, tapé dans l’œil des producteurs les plus en vue, transformé le rock de stade d’Interpol en r’n’b digital (« Slow Hands »), chanté avec les Scissor Sisters et rendu un hommage à Aaliyah (sur « Need Sum Luv » repris sur l’EP). Son rap véloce et un peu débraillé se sent comme chez lui partout : sur un breakbeat old school très anglais (« Liquorice ») comme dans un club de Baltimore (« 212 »). DB