Back Side/ Dos à la mode, une exposition où s’entremêlent les œuvres d’Antoine Bourdelle, et des robes iconiques, vues de dos. Hors les murs, sans vitrine, venez vous y promener pour un moment où mode rime avec ouverture. Cette exposition qui nous met face à la façon dont on se perçoit et dont on perçoit l’autre. Du 5 juillet au 17 novembre, au musée Bourdelle à Paris.

Givenchy par Alexander McQueen, “Rose Corset”, Haute couture, printemps-été 2000

Le dos, point culminant de l’érotisme

Le dos se dérobe, s’habille, s’orne de mille et unes fantaisies. La mode l’a parfois délaissé, pour ne se concentrer que sur le coté face du vêtement. Back Side, c’est l’exposition qui nous raconte l’histoire vue de dos, des corsets du moyen âge, en passant par la robe de Guy Laroche portée par Mireille Darc dans Le Grand Blond avec une chaussure noire en 1972,  aux camisoles de force. On défile librement entre les robes griffées Balenciaga, Rei Kawakubo, Jean-Paul-Gaultier, Schiaparelli, Alaïa, Yohji Yamamoto et on en passe. À l’heure où en quelque minutes, on passe en revue tout une collection (entièrement de face) sur l’application de Vogue, Run Way, où l’on délaisse davantage le bronzage de dos au profit d’une mine radieuse, où Facebook et l’abus de selfie contribue à cette culture de la face ; il paraît judicieux de rappeler que le dos, lui aussi joue un rôle dans notre être et qu’il renvoie directement à l’érotisme. “La femme idéale me tourne toujours le dos, donc je cours, pour lui dire ne pars pas, ne me laisse pas” disait Yohji Yamamoto. Quand Kim Kardashian concentre ses meilleurs arguments dans son popotin, on saisit tout de suite comment elle a pu devenir l’une des femmes les plus influentes du XXIème siècle. Le photographe Jeanloup Sieff l’avait bien compris et a traité le dos de la nuque au talons des années 1960 à 1990. On retrouve évidemment son portfolio Back is Beautiful publié en 1985 dans le couloir de l’exposition

Balenciaga, Robe du soir, Haute couture, automne-hiver 1961-62

 

« Ton dos, c’est ton dos », autrement dit : chacun ses affaires. Pourtant, c’est ce même dos que l’on ne connait pas vraiment, faute de ne pas le voir assez souvent, qui est laissé à la vu de tous. Alors, on va au musée Bourdelle, pour admirer cette ôde à la re-rencontre avec celui qu’on ne voit que chez les autres, mais qui nous permet (tout de même) de tenir debout.

Plus d’informations sur bourdelle.paris.fr
Musée Bourdelle, 18 rue Antoine-Bourdelle, Paris 15e
Métro Montparnasse-Bienvenüe
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
Du 5 juillet au 17 novembre