LE DIGITAL COVER

 

CRÉDITS MODE DIGITAL COVER

Tolvy porte un blazer et pantalon MATÉRIEL, un shirt HECHTER PARIS et des bijoux VINTAGE PARIS

 

 

LA SÉRIE MODE

 

 

CRÉDITS PHOTOS, DIGITAL COVER ET SHOOTING

Photographe Justino Esteves assisté par Frédéric Praca – Styliste Dorothé Evouna assistée

par Sarah Agricole – MUA & Hairstylist Karine Marsac et Anna Koral

 

 

 

RHYTHM. BY MODZIK LIVE SESSION

CRÉDITS MODE LIVE SESSION

Tolvy porte un blazer et pantalon MATÉRIEL, des chaussures JR SNEAKERS,

un shirt HECHTER PARIS et des bijoux VINTAGE PARIS

 

 

L’INTERVIEW

 

 

À seulement vingt ans, Violette Tocqueville, aka Tolvy, brille sur le devant de la scène. Espoir de l’électro française, elle a déjà deux EPs derrière elle et s’apprête à sortir son troisième projet en juin 2024.

 

À l’image de sa génération qui a grandi dans les ordinateurs, elle avait déjà un Launchpad entre les mains à l’âge de neuf ans, très vite elle apprend, en autodidacte, à s’en servir. Quelques années plus tard on assiste à la naissance d’une artiste débordante de créativité et d’avidité. Artiste engagée, sa musique est son moyen d’expression en réponse au monde qui l’entoure.

 

D’où vient le pseudo Tolvy ?

Tolvy ça vient tout simplement de Tocqueville, mon nom famille. J’ai mélangé les lettres pour essayer de trouver un nom d’artiste et j’ai mis un Y pour que ça sonne Tolvy en anglais aussi.

 

Tu as fait de la batterie, de la guitare et du piano et puis tu as commencé la musique électronique, comment est-ce que tu en es arrivé là ? Quel était le processus ?

Alors, c’est arrivé par un biais assez particulier. Le Launchpad est un instrument de 64 touches qui est arrivé sur le marché en 2011, à l’époque j’avais 9 ans et je voyais les premières vidéos sur Youtube ou il y avait une espèce de vague d’artistes qui a commencé à l’utiliser, dont Madeon par exemple. Il m’a beaucoup inspiré avec sa vidéo pop-culture. D’un œil d’enfant je voyais ça comme un jeu, et donc j’ai demandé un Launchpad pour Noël. Et je l’ai reçu (Rires). J’ai appris qu’il fallait le brancher à Ableton pour pouvoir l’utiliser donc à 9 ans j’ai dû me forcer à apprendre Ableton Live, sans le savoir j’étais en train d’apprendre un logiciel de MAO (Rires). J’avais vraiment l’idée du Launchpad comme un truc fun sur lequel on peut faire des covers de musique avec quelques petites lumières, je ne savais même pas qu’on pouvait faire de la musique dessus. C’est des années plus tard que je me suis rendue compte qu’il servait surtout à faire de la musique, et donc j’avais déjà un peu les bases pour commencer à composer.

 

Donc tu as tout appris en autodidacte ?

En ce qui concerne la musique électronique, oui. Évidemment les instruments, comme la batterie, la guitare et le piano je les ai appris dans une école de la musique, ou je me suis inscrite à l’âge de 4 ans. Mais pour ce qui est de la musique électronique, oui ça a été en autodidacte, il y a énormément de ressources qu’on peut trouver sur internet pour apprendre ce genre de logiciel.

 

Est-ce que tu te verrais retourner à d’autres styles musicaux ou alors tu te vois seulement dans la musique électronique maintenant ?

Oui, dans la compo pure et dure je me vois seulement dans la musique électronique parce que c’est vraiment ce qui me parle et c’est ce qui m’influence depuis que je suis toute petite. Mais j’essaie toujours de ramener des influences instrumentales et acoustiques dans mes musiques. C’est quelque chose que j’essaie de faire de mieux en mieux avec le temps parce que à côté de mon projet principal, je fais aussi de la musique à l’image et c’est quelque chose qu’il faut maîtriser. Enfin pour moi, en ce qui concerne la musique à l’image il faut être capable de ramener des sonorités autres qu’électroniques dans les compos.

 

Quelles sont tes inspirations intemporelles et actuelles ?

Mmmh, il y a plusieurs artistes qui m’ont bercée. Comme je disais tout à l’heure il y a bien sûre Madeon. Bonobo a été aussi une grande inspiration pour moi, surtout avant que je commence à composer. Il y a des artistes comme Tycho aussi qui font des trucs plus acoustiques et qui m’ont beaucoup inspiré. Et puis il y a eu la découverte de la scène techno et d’une scène électro un peu plus alternative. Et maintenant, j’ai beaucoup d’influences dans la techno et dans la drum and bass. Je m’inspire des artistes nouvelle vague qui arrivent, surtout sur la scène anglaise. Comme Mandidextrous ou Ivy qui sont deux artistes que je suis de près et que j’adore. Mes influences vont un petit peu dans tous les sens mais ça me permet d’avoir des styles de pleins de gens différents dans mes musiques.

 

« Il y a eu une période où ça pouvait m’arriver de prendre le micro sur scène. Maintenant, je ne le fais plus ou très rarement parce que j’ai compris que ma musique, même si elle est la plupart du temps instrumentale, c’est mon moyen de communication et c’est vraiment comme ça que je me sens à l’aise. »

 

Quelle vision as-tu de ta musique ? Est-ce que tu la vois comme un exutoire pour ton public ou alors plutôt comme une performance pour la scène ou alors pour servir une cause, ou même tout à fait autre chose ?

C’est un mélange de tout, c’est ma façon à moi de m’exprimer sur scène et de m’exprimer tout court. Il y a eu une période où ça pouvait m’arriver de prendre le micro sur scène. Maintenant, je ne le fais plus ou très rarement parce que j’ai compris que ma musique, même si elle est la plupart du temps instrumentale, c’est mon moyen de communication et c’est vraiment comme ça que je me sens à l’aise. Sur scène, au niveau de la présentation évidemment, je suis toujours fière d’y être et aussi de porter mes couleurs. En étant sur scène et en représentant qui je suis à travers ce que je fais, c’est toujours symbolique pour moi. Maintenant, ça m’est arrivé de plus ou moins le mettre en avant, dans certains festivals, mais c’est toujours une sorte de libération quand je performe.

 

Tu te rappelles la première fois que tu es montée sur scène ?

Difficile de se rappeler ! Mais il y a eu plusieurs premières fois. Il y a eu la première fois en indépendante, donc avec mon projet, en 2019. Je crois que c’était le jour de mon anniversaire, parce que c’était le jour de la sortie de mon tout premier EP Escape. C’était à l’université, enfin à l’école d’architecture de ma ville. Évidemment, j’étais déjà montée sur scène avant avec l’école de musique, pour des auditions. Et mon premier vrai festival c’était en juin 2019, au Festival CSALP (Ça sonne à la porte) et puis tout s’est arrêté à cause du COVID. Donc je considère aussi la reprise des concerts après COVID comme d’autres premières scènes parce que ça a été la période où j’ai switché et où j’ai commencé à travailler avec les personnes avec qui je travaille actuellement pour le projet, et ça a tout changé, les premières résidences et la première tournée ont suivi l’année d’après.

 

Entre ton premier EP Evolution et maintenant tes single Mute et Poison il y a eu deux ans, comment est-ce que tu ressens ton évolution musicale depuis Evolution ?

L’EP Evolution est sorti juste après le COVID et c’est vraiment pendant cette période-là qu’on a fait une première résidence et préparé la tournée. À la fin de la première tournée j’ai fait un contenu qui s’appelait Masterclass. Le concept c’est de sortir un son par semaine pendant un an et du coup ça a donné 52 remix. Le but c’est de me forcer à travailler des prods ou des sons que je n’aurai pas forcément travaillé en temps normal et de me permettre de progresser dans pleins de domaines différents. Des domaines techniques comme des domaines créatifs. Cette période-là ça a été aussi la préparation du prochain album, qui sort en juin cette année. C’était un moyen aussi de m’entraîner à revenir à de la compo et à m’adapter à différentes musiques.

 

Tu es originaire de Rouen, quelles sont tes adresses de références par rapport à la scène Rouennaise ?

Dans ma ville il n’y a pas énormément d’adresses de références à la musique électronique. Il y a un club qui est un endroit un peu multifonctions qui s’appelle le Spot Club. C’est un club plutôt techno. Et il y a aussi le Quartier libre, qui est un gros complexe avec énormément de choses à faire dedans : il y a des restaurants, des friperies et aussi des événements toutes les semaines. J’ai eu l’occasion de jouer dans ces deux endroits et même si c’est un moyen d’écouter de la musique électro et de pouvoir avoir ce genre d’événement à Rouen, c’est vrai qu’on n’en a pas beaucoup comparé à d’autres villes. En dehors de Paris, la scène électro est assez mince.

 

Et justement par rapport à la scène rouennaise, tu as des artistes à nous faire découvrir ?

Oui, bien sûre. Je sais plus si elle est encore à Rouen mais il y a Violet Indigo, une artiste pas forcément électro mais hyper talentueuse et polyvalente. J’ai aussi une amie qui sort un album cette année et qui a un projet extraordinaire qui s’appelle La Philanthrope, c’est une artiste queer sur Rouen. Et puis, je sais qu’il est plus à Rouen à l’heure actuelle mais c’est un artiste avec qui j’ai eu l’occasion de bosser il y a quelques années, avant de bosser avec la maison d’édition avec laquelle je bosse actuellement, qui s’appelle Brook Line, il un projet plutôt électro alternatif mais qui est super bien. Ce sont des références dans lesquelles j’ai baigné et ce sont des personnes que j’ai pu côtoyer par la suite.

 

Tu fais aussi pas mal de collabs, notamment par exemple, avec lieutenant 71. Comment est-ce que tu les organises ?

La plupart du temps je fonctionne au coup de cœur et à la courtisane. Soit je découvre un artiste ou une musique que j’adore, souvent via les réseaux sociaux et via TikTok. Dans ce cas-là, j’envoie un message et je démarche et je vois ce qui est possible de faire. Soit on me conseille tel ou tel artiste et je suis toujours ouverte à la collaboration. C’est assez naturel, j’essaie juste de prioriser un moment en studio sans pression et de voir si on en sort quelque chose ou pas mais toujours avec l’idée de passer un bon moment. Je pars du principe que c’est un peu comme ça qu’on sort les meilleures idées.

 

Est-ce qu’il y a des artistes avec qui tu rêverais de faire une collab ?

Il y a une artiste qui a explosé cette année c’est Kenya Grace qui a fait le single Strangers et qui a une voix absolument sublime et des idées incroyable en production, donc ce serait assez fou de faire une collab avec elle. C’est une de mes influences en ce moment et je suis très admirative de de son travail. Sinon il y a déjà eu beaucoup de collabs cette année que les gens n’ont pas encore vues mais qui vont arriver. Plusieurs sont nées d’une résidence à Berlin en septembre 2022. Donc c’est vrai qu’en ce moment, je me re concentre aussi sur des chansons solos et sur des chansons exclues qui vont bientôt être diffusées.

 

Ma dernière question ce serait, quels sont tes projets pour 2024 ?

On a déjà sorti trois singles qui vont apparaître dans mon prochain album qui sort en juin donc je suis assez impatiente des nouvelles tracks qui vont arriver avec le nouveau projet.

 

Texte Charline Gillis