En l’espace d’un peu plus de deux ans, Sônge a su s’émanciper de ses premières influences comme M.I.A ou Santigold pour creuser son propre sillon et devenir le meilleur espoir d’un renouveau pop r’n’b version french touch avec un univers visuel bien à elle. Et son dernier clip en date « Roses » ne fait que confirmer tout le bien qu’on pense d’elle. Pour Modzik, elle a concocté une playlist aussi colorée que sa musique et répond à nos questions ; tout juste de quoi nous faire patienter à l’orée de la sortie de son tout premier album prévu pour 2019. On a hâte !
Tu as toujours su que tu ferais de la musique ?
Non pas dutout, quand j’étais petite je voulais être trader à Londres. J’avais envie de porter des costumes super classe, d’avoir du pouvoir et de nager dans des baignoires de billets avec ma tête dessus. Mon arrière grand mère avait beaucoup d’admiration pour la chérie de son petit fils, un jour en parlant d’elle elle a dit « c’est une pointure cette fille et elle est en école de commerce ». Ca m’a marqué je me suis dit Ok si je veux la Grandma cred faut que je le fasse moi aussi des études poussées et je me suis retrouvée en préparer HEC.
Puis j’ai changé d’avis!
J’ai un peu voyagé au Népal, Brésil, Afrique du Sud, Namibie, habité en Allemagne (c’est la que j’ai commencé a produire des tracks seule) puis 1 an à Amsterdam, et enfin Bruxelles.
Quel a été le déclic pour toi ?
A ce moment la j’hésitais entre une école de photo et une école de musique. J’ai eu des nodules aux cordes vocales ce qui m’a empêché de chanter pendant quelques mois. Pas de chance c’est à ce moment précis que j’ai eu mon illumination « je veux faire de la musique » . Ironie du sort.
C’est comme si un mancho te disais le lendemain de son amputation « je veux être champion de basketball! »
Et donc j’ai fait la petite rééducation dont j’avais besoin, j’ai retrouvé ma voix, et depuis elle ne m’a plus quittée!
– Qui sont tes icônes musicales ?
Je me suis beaucoup intéressée aux artistes multifacettes comme Bjork et CocoRosie. La en ce moment, je m’intéresse beaucoup aux producteurs comme Ta Ku, Machinedrum. Ca m’inspire beaucoup pour mes DJ sets.
Et les anglais me fascinent aussi : James Blake, FKA Twigs, même les trucs plus anciens comme le trip hop de Bristol.
– En l’espace de deux ans tu t’es hissée au plus haut comme fer de lance du renouveau d’un r’n’b à la française : te rends-tu comptes du chemin parcouru ?
Merci. Je sais pas trop. En tout cas j’ai mille idees à mettre en place pour l’avenir. Ya pleins de trucs que j’ai envie de tester peut être avec des artistes non musicaux, le futur regorge de possibilités 🙂
– Avec « Roses » tu confirmes tout le bien qu’on pense de toi, depuis longtemps : ton album est annoncé pour 2019 : que peut-on attendre de ce disque par rapport à tes singles ?
Merci beaucoup! Je crois que le disque est plus moelleux que mon premier EP et plus corrosif en même temps c’est dur de t’expliquer! Il y a pleins de couleurs différentes, ça pourrait être un arc en ciel portatif. C’était important pour moi de faire un disque fait de changements et de ruptures. Et Puis les endroits dans lesquels je l’ai composé ont peut être influencés les morceaux aussi, entre la Bretagne, Ajaccio et Cuba, c’est pas le même délire.
– « Color Blind » « Now », « I come from pain » et maintenant « Roses » : tes clips sont visuellement très forts ; c’est important d’accompagner ta musique avec des images fortes ?
Oui c’est super important car pour moi la musique c’est avant tout des émotions, des couleurs.
Moi je m’occupe du coté créatif. Qu ‘es ce que je veux dire, comment je veux le dire, le concept, le mood.
Et une fois que c’est bien clair, je m’entoure de super gens pour capturer les idées qui se promènent dans les airs.
Roses, ça part d’un rêve. Quand je me suis réveillée j’ai écris à Arnaud Giacomini le réalisateur pour lui raconter le rêve, il a accroché direct. Ensuite on à tournée à la pellicule.
– Sur « Roses » tu as travaillé avec MYD : avec quels producteurs travailles-tu ?
On a produit presque tous les morceaux de l’album ensemble avec Myd. Moi je fais la compo sur Ableton avec aussi les mélodies, les paroles, je pousse le morceau le plus loin possible. Puis avec Myd on pousse le morceau encore plus loin. Il a des pures idées, il donne aux morceaux une nouvelles peau, plus brillante, plus radieuse, c’est un producteur extraordinaire. Et on s’est super bien entendu. En même temps il a le nom de son chat tatoué sur le bras ça ne pouvait pas être un méchant monsieur.
SÔNGE sera en DJ set à l’Olympia le 12 octobre pour l’aftershow Hyphen Hyphen organisé par Barbieturix avec Jennifer Cardini, Rag, Arnaud Rebotini et Hyphen Hyphen