Rita Ora, Charli XCX, Cardi B et Bebe Rexhan sont réunies sur le titre « Girls ». Décrit comme un « hymne à l’amour » par Rita Ora, le tube s’est attiré les foudres de la chanteuse Hayley Kitoko. En cause ? La vision stéréotypée de certaines relations queer.

Sous le sunlight des tropiques du LGBT mainstream, le titre « Girls » rayonne de mille feux. Tout y est : les clichés sur les relations lesbiennes, les discours de tolérance et d’empowerment bateau… C’est ainsi que « Girls » a été taxé de morceau pro-LGBT (très) édulcoré, faisant la part belle à tous les fantasmes sur les relations lesbiennes.

Envolé le rôle d’hymne que Rita Ora lui destinait, elle qui clame dans la chanson « juste vouloir embrasser des filles », avec un verre de vin rouge. À l’instar de sa partenaire Charli XCX,  qui parle ménage à trois — parfumé de marijuana — avec un homme et sa dulcinée fictive. Pour finir, Cardi B (pourquoi toi?) rappe à propos de ciseaux… Bonne ambiance (stéréotypée) donc, où ces relations sont placées sont le joug sexualisant du regard masculin. Aspect d’ailleurs soulevé par Hayley Kiyoko qui a déclaré qu’il était possible de faire mieux pour la lutte LGBT+. Rita Ora s’est donc excusée, en disant qu’elle n’avait jamais voulu faire de mal à la communauté concernée.

Le problème avec cette chanson inspirée du tube « I Kissed A Girl » de Katy Perry (une valeur sûre), c’est qu’elle fait figure de caution « cool ». En soi, une attitude bien superficielle face aux préoccupations des personnes queer. Et si l’on parle de ces dernières, autant le faire avec toute la rigueur politique nécessaire — comme avec toute minorité. Au lieu de cela, « Girls » prétend visibiliser des sexualités allant à l’encontre de la société hétéro-normée, en utilisant les outils stigmatisants de celle-ci. Pas très cool.