Depuis les tragiques heures vécues au Bataclan vendredi 13 novembre, les salles de concerts parisiennes étaient demeurées fermées mais si nombre d’artistes ont annulé ou reporté leur concert, on attendait de savoir si la bande à Joe Goddard allait assurer leur show ce soir-là ce qui nous a été confirmé après discussion entre le groupe, leur tourneur Alias et leur label.

C’est donc dans un Casino de Paris à l’ambiance fébrile et trop calme que nous sommes arrivés. A 21h15 HOT CHIP monte sur scène sous les applaudissements mais en lieu et place de la musique, ce sont les musiciens, tous de blancs vêtus, qui prennent le micro afin de délivrer le message suivant :
« Bonsoir. Nous voudrions dire un petit mot. Il est si étrange que venir à un concert soit devenu un acte politique. Il est si étrange que la culture de ce pays soit devenu une cible. Tout le monde aujourd’hui a fait quelque chose de difficile, quelque chose de courageux. Nous reconnaissons votre courage, votre défi et votre résistance et nous vous en remercions. Essayons ce soir d’oublier ces heures si sombres. Merci encore Paris, on vous aime. Vive La France ! ” La foule est galvanisée et prête à faire la fête.

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Le groupe entonne les premières notes d’un « Huarache Lights » tonitruant avec le sample bien connu « Everyday of my life » : HOT CHIP a décidé de braver la peur et compte bien faire danser le Casino de Paris : on voit leur clavier sauter en l’air dès les premières mesures ! Les hits suivent « One Life Stand », « Night & Day » ou encore « Alley Cats » et le message est clair comme le titre « Love is the future » dont les paroles résonnent plus encore ce soir. Les 7 musiciens semblent galvanisés et gonflés à bloc : le son invite implacablement à la danse ! Les meilleurs moments seront indubitablement « Flutes » et « I Feel Better ». Ils dédicaceront le morceau « Ready to the Floor » à leur tourneur, Alias, courageux lui aussi. Après une heure de show déluré, le groupe se retire pour mieux revenir au bout de quelques minutes pour un rappel de plusieurs titres dont un « Boy From School » dont la ligne de basse disco rappelle le mythique « Born to be alive » d’un certain Patrick Hernandez ainsi qu’un « Let me be him » aux allures d’un hymne de stade qui retournera définitivement la salle. Et comment oublier cette version délirante du « Dancing in the dark » du boss Springsteen ? Le concert terminé les membres du groupe descendent dans la fosse et saluent le public. Ce soir, ils nous ont fait chanter, ils nous ont fait danser, ils nous ont redonné de l’espoir. et si « Music is the answer » ? Ce soir c’est le cas !

photos : Samir Ouari