Le rappeur Rilès vient de signer un joint-venture avec le label américain Republic Records. Une association sans précédent et à l’avantage du français, qui rapproche donc deux entités : RILESUNDAYZ, le label créé par Rilès, et Republic Records, maison des Drake, Lil Wayne, Amy Winehouse et autres The Weeknd. Modzik vous en raconte tous les dessous.

Il aura fallu sept mois de négociations entre le clan Rilès – épaulé par Anne Cibron (juriste, avocate, manager de Booba, du 92i et considérée comme l’une des personnes les plus influentes du rap français) – et Republic Records, pour arriver à un accord : RILESUNDAYZ et Republic Records ont signé la semaine dernière un contrat joint-venture de cinq ans, plutôt à l’avantage du français.

Rilès est un véritable champion de précocité. 22 ans, déjà plusieurs années d’activité et des chiffres qui donnent le tournis : 100 millions de vues (on a pas fini de compter) et 1 million d’abonnés sur Youtube, 137k abonnés sur Twitter, 324k followers sur Instagram et 420k likes sur Facebook. Après avoir publié Vanity Plus Mind, un premier EP 7 titres en 2014, il sort un morceau par semaine, les Rilèsundayz, pendant un an au cours de l’année 2017.

C’est bien simple, Rilès a déjà tout d’un grand, il compose, écrit, enregistre et promeut lui même toute sa musique (en plus d’être un danseur hors-pair) – mais bien étrangement, Rilès ne fait pas tellement l’unanimité dans son pays. Boudé par une grande majorité des médias français à ses débuts, c’est naturellement que le jeune homme s’est désintéressé de la presse française pour se concentrer sur son art dans un premier temps, avant de se tourner vers les Etats-Unis ; un choix logique puisque le rouennais rappe depuis toujours en anglais et que Kanye West est une de ses plus grandes inspirations (ce qui expliquerait l’orgueil). Un choix de raison aussi, ce joint-venture signé chez Republic Records en reste la preuve parfaite.

Riles Republic Records Modzik
(Rilès en pourparlers avec l’armada de Republic RecordsPhotos Elisa Parron)

Anglicisme fréquemment utilisé en français quand il s’agit de parler de contrat artistique, le joint-venture au sens large est un accord passé entre deux ou plusieurs entreprises qui acceptent de poursuivre ensemble un but précis pour une durée limitée, permettant des implications à divers degrés. Dans le cas qui nous intéresse, Republic Records devient donc un mécène de RILESUNDAYZ. Voici les grands lignes de ce contrat exceptionnel.

  • RILESUNDAYZ possède toujours 100% des droits du catalogue de Rilès. La signature du contrat ne cède donc aucun droit à Republic Records sur tous les morceaux sortis précédemment.
  • Le contrat, d’une durée de cinq ans, devrait permettre la sortie de deux albums, au minimum. Rilès reste cependant libre de publier ce qu’il souhaite, morceaux, clips, featurings, … et bénéficie d’une totale liberté artistique, créative et stratégique quant aux deux albums à paraître. Ainsi aucune date de livraison n’est stipulée.
  • L’investissement propre de Republic Records concernera le développement de l’exposition médiatique du rappeur, ainsi que la promotion des albums.
  • Republic Records aura en charge toute la gestion sur le territoire américain et le reste du monde des objectifs mentionnés, c’est Polydor qui se chargera de l’accomplissement du contrat au Royaume-Uni tandis que Capitol officiera en France – tous trois étant, on le rappelle, des propriétés de Universal Music.

C’est le premier contrat de ce type, et d’un tel montant (non communiqué), signé par un artiste non-américain, surtout français et considérant la totale liberté artistique laissée au rappeur-producteur. (Amy Winehouse était une artiste non-US, mais sûrement aussi soumise à des conditions créatives et stratégiques importantes, même si c’est un autre débat…)

Tous les voyants sont au vert pour Rilès qui n’a plus qu’à continuer la route qu’il s’est déjà tracée vers les sommets du succès. Les journalistes français peuvent s’en mordre les doigts. Mais pas Modzik, qui depuis toujours croit en ce rappeur à la grande gueule mais au joli minois.