Modzik

Voilà un bien beau trio d’artistes féminines qui sortent chacune leur album aujourd’hui : la bouillonnante rappeuse française Lala &Ce, la britannique Arlo Parks et son univers pop soul poétique et enfin l’américaine Buzzy Lee (de son vrai nom Sasha Spielberg, qui n’est autre que la fille du grand producteur d’Hollywood du même nom).

Lala &ce : Everything Tasteful

Cela fait longtemps que l’on suit l’ascension de Lala &Ce qui n’a eu de cesse de multiplier les projets musicaux (EPs, collaborations, vidéos etc..) et autres jusqu’à arriver à ce premier long format longtemps attendu. Toujours bien entourée comme à son habitude, on la retrouve ici avec Rad Cartier, S3nsi Molly, Pucci Jr, Pull up Boyz et Lancey Foux et son style mélange de rap, pop, trap & drill bien à elle, lui octroyant ainsi sa place sur le trône des rap girls françaises.

Elle peut s’exprimer sur tous les sujets avec la même force et la même honnêteté – qu’ils soient intimes ou plus sociétaux – sans baisser les yeux par rapport à ses confrères masculins, ce qui lui confère un vrai respect dans le milieu hip-hop français. Voilà une artiste qui s’est élevée à la force de sa volonté avec un vrai talent à la clé.

Lala &ce en concert à la Cigale le 27 novembre 2021

Arlo Parks : Collapsed In Sunbeams

L’attention sur cette jeune artiste britannique n’a fait que croître de mois en mois durant l’année passée des plus compliquée (où elle a été nommée BBC Music Sound of 2020) : assénant titre après titre, tous aussi touchant les uns que les autre, Arlo Parks est devenue l’une des révélations anglaise et ce sera sans nul doute l’une des artistes de cette année 2021. Bourrée de talent, avec un univers pop soul des plus poétiques, ses textes touchent à l’intime et ses morceaux sont nimbés d’une douceur dans laquelle on aime à se lover. C’est que notre jeune chanteuse-compositrice-poètesses en a fait du chemin depuis son premier single “Cola” en 2018 (révélée par Lily Allen), titre qui a marqué les esprits suivi de deux EPs dont le fameux Super Sad Generation au titre des plus évocateurs. aujourd’hui, à à peine plus de 20 printemps, notre ondonienne aux origines nigériane, tchadienne et française publie son premier album, une bulle de douceur, une sorte de soulitude moderne, qui vous touche en plein coeur. Elle est aussi ouvertement impliquée pour la cause Féministe et Queer et pense qu’elle doit utiliser sa voix dans ce mouvement. Collapsed In Sunbeams (trad. Effondrée sous les rayons du soleil) contient12 titres dont les singles “Hope”, “Caroline”, “Hurt” ou encore “Green Eyes”, tandis que la version Deluxe de l’album est augmentée de 8 autres titres en version lo fi lounge. Ce disque est une vraie perle de sensibilité exacerbée et vous accompagnera longtemps. On parie ?

Buzzy Lee : Spoiled Love

Quoi encore me direz-vous ? Une autre enfant de star qui veut faire joujou en faisant de la musique ? Pourtant le cas de Buzzy Lee est bien différent : elle publié une poignée de singles acrocheurs révélant son style synth-pop à la fois intelligente et intimiste. En 2018 elle publie son 1er EP Facepaint en collaboration avec Tommy Mandeland et Justin Raison sur le titre “Close Encounters of Their Own Kid” et se fait la main en faisant les premières parties de Dirty Projectors et se produira même Pitchfork Festival à Paris et au Primavera Club de Barcelone. C’est surtout le single “Cool Hand” qui la fait vraiment connaître…

Associée avec son ami et désormais collaborateur, l’artiste de musique électronique Nicolas Jaar, elle publie son premier opus Spoiled Love un disque à la fois fort et dense mais aussi instrospectif et vulnérable où elle semble entonner “des paroles qui semblent tout droit sorties de son journal intime, spirituelle et avec une grande conscience de soi, sur une production à la fois obsédante et réconfortante”. (Office Magazine). Loin de surjouer la production Spoiled Love conserve ce coté DIY mais toutefois élaboré en maintenant les nappes vocales et les instruments étranges que l’on trouve déjà son EP. Ce premier album montre une artiste qui être pleinement consciente d’elle-même, avec un certain recul sur des snapshots de sa vie qui semblent à la fois abstraits et familiers, avec un petit coté piquant ou caustique très rafraîchissant. En résumé, une pépite indie pop douce amère à découvrir absolument.

Sasha s’explique ainsi :

“Nicolas a veillé à créer un espace sain dans notre amitié toujours effervescente et dans notre relation créative. J’ai mangé des sandwichs, pleuré et ri, j’ai réfléchi et je suis retombée en enfance et les chansons sont nées de ces deux semaines passées sur le sol de son salon.”