Le 27 mai prochain, la remarquable productrice HAAi sortira son très attendu premier album intitulé “Baby, We’re Ascending”. L’occasion de se pencher sur son parcours.

De son vrai nom Teneil Throssell, elle grandit à Karratha, petite ville de 16 000 habitants au nord de Perth en Australie : “une terre quasi désertique faite de poussière rouge” décrit-elle. Bercée par les compilations de ses parents lors d’escapades en voiture sur les étendues australes, c’est avec le rock psyché que la jeune fille met le pied à l’étrier. Elle formant son groupe Dark Bells qui connu un franc succès et quelques dates. Poussant ainsi l’australienne à déménager vers Londres. Après deux EP et un dernier concert catastrophique en 2014, le groupe se dissout. C’est ainsi que s’acheva le chapitre rock pour Teneil Throssell. 

Du rock psyché au krautrock, la frontière est assez fine et c’est justement ce style découvert un week-end à Berlin qui l’amène sur le chemin de la musique électronique. C’est alors qu’un soir au Berghain, Teneil a une révélation devant un set de Ben Klock. Une musique avec autant d’intensité que le rock, voir plus. La claque fût fulgurante.

C’est ainsi qu’elle entame une transition vers l’exploration électronique. HAAi est née. Elle arrive à dénicher des créneaux pour mixer sur Rinse et se concrétise de plus en plus, jusqu’à réussir à avoir son essential mix sur BBC radio 1 et ouvrir pour les lives de Jacques Greene. S’ensuit plusieurs dates et ainsi l’australienne commence à composer dans les aéroports et avions entre ses shows, utilisant uniquement Ableton et son laptop. Samplant tout ce qui lui passe sous la main, donnant naissance à une musique club et breakbeat à la fois. Un style radical qui lui permet de signer ses premiers morceaux sur son propre label en 2017 sur son propre label Coconut Beats.

Dans un mois, le premier album sera entre les oreilles de tous, qu’attendre de ce premier opus ?

Pour Baby, We’re Ascending, HAAi s’est bien entourée, choisissant des créatrices assumant leur non-binarité comme Marta Salogni ayant déjà signé des productions pour Romy (The XX) et Björk. Raissa Pardini s’occupe du côté design accompagnant l’album. On y retrouve même Kai-Isaiah Jamal, poète et porte-drapeau de la trans-visibilité sur le titre Human Sound. De nombreux featurings sont présents sur ce long-format comme Alexis Taylor, chanteur principal du groupe anglais Hot Chip ou encore le très réputé Jon Hopkins sur un titre éponyme. Avec déjà deux titres sortis, Bodies of Water et Purple Jelly Disc. L’un se rapprochant d’une electronica chanté très psychédélique tandis que l’autre est armé d’un kick super efficace variant entre drum n bass et house, un morceau très représentatif de ce que sait faire HAAi. On peut s’attendre à retrouver ses éléments parsemés tout au long de ces 13 titres qui verront le jour le 27 mai. 

HAAi – Baby, We’re ascending, le 27 mai sur Mute/[PIAS]