Dave 1 et P-Thugg, le duo formant Chromeo sont de retour à Paris pour la sortie de leur nouvel album Adult Contemporary. Sorti le 16 février, il explore la maturité à travers le prisme des relations, y compris la leur. Écrit comme ça, cela peut sembler sérieux, c’est sans compter sur l’humour, le côté décalé des deux compères et leur musique hédoniste.

 

 

 

Nous les retrouvons tout d’abord chez Hark Records le 29 janvier pour la listening party avec les fans. Après un DJ set mené de mains de maître par P-Thugg, Dave prends les rennes. Après quelques mots d’introduction, il lance les titres de l’album, chantonne aussi tout en poussant le son à chaque fois un peu plus fort. Ce qui ne manqua de faire réagir le voisinage, par l’envoi de la Maréchaussée, qui repartiront bien vite pour laisser terminer la séance d’écoute à moindre volume. Beaucoup de fans présents mais aussi quelques artistes, l’ami Julien Granel, mais aussi Albert Newton ou Saint DX.

 

© LFC

 

Après leur tournée aux USA l’an dernier, ils ont décidé de faire un tour différent, celui des disquaires. David en a eu l’idée qui a troublé leur label. « C’est la première fois qu’on a un artiste qui nous demande de faire des stores, nous ont-ils dit. C’est aussi la première fois depuis Business Casual qu’on n’est pas en tournée pendant que l’album sort. Il fallait qu’on fasse des trucs. Donc, on a décidé de faire ça un peu à l’ancienne, genre un mois de promo comme “back in the days”. Il fallait visiter des radios, des magasins de disques, etc… On a décidé de reproduire ça et de faire plein de stores parce qu’on a une stratégie qui est très axée sur le vinyle. Cela a un côté hyper terre-à-terre qui nous correspond. Comme on dit en anglais, “we cut our teeth in record stores”. On a commencé à collecter des disques ensemble. On faisait des fripes, des magasins de disques vintage. C’est notre milieu, en fait. »

Ils avaient déjà plein de morceaux, des maquettes, des idées pour l’album débuté en 2022. C’est une sorte de retour aux sources avec un son plus aéré. David « En même temps, il est plus dansant que nos derniers albums parce Morgan (Geist) (réalisateur de l’album, NDLA) a mis un pied, l’a accentué partout, sur toute la ligne. Tous les morceaux sont presque “four on the floor” (rythme utilisé principalement dans les musiques dansantes telles que le disco et l’EDM, NDLA), même sans le vouloir. »

 

Cover LP

 

 

Fauteuils confortables, milieu de journée dans le 2e arrondissement, David et Patrick nous accueillent pour donner tous les secrets derrière les 14 titres de ce nouvel album.

 

(I Don’t Need A) New Girl

David « Entrée en matière dramatique. C’est parti d’une demo de Patrick. J’ai ajouté les tan-tan-tan, le truc un peu mytho, le truc dramatique. Les effets Abba et Blue Monday de New Order, avec une touche de Bronski Beat. » Patrick « C’est parti d’une démo assez électro, même un peu rap. Les drums sont hyper rap, en fait. Puis on a décoré avec des trucs, des références 80’s. C’est un peu notre ADN » David « On voulait vraiment que ce soit une entrée en matière électro, que le signifié soit Dancefloor Electro. Presque un morceau qui aurait être sur le Label DFA (label de James Murphy -LCD Soundsystem NDLA). Il y a aussi un truc un peu disco qu’on n’avait pas touché dans les derniers deux albums, avec une vibe un peu Italo. Morgan (Geist), tellement puriste, me dit c’est plus High Energy qu’ Italo. Il m’a envoyé des morceaux High Energy, des trucs hyper pointus de San Francisco. C’est genre disco, mais un peu plus vénère,du « Disco cocaïne », tu vois. Je fais OK, sure, if that’s what you want. » Ce fut le 2eme single annonciateur de l’album « Justement, on a pu aussi annoncer d’emblée le travail de mixage de Morgan Geist qui fait, encore une fois, ce truc aéré où il y a cinq ou six sons mais qui prennent plein de place avec des delays avec une belle tournerie instrumentale en fin de morceau. C’est une belle entrée en matière quand même. »

 

 

God it Good

David « C’est une demo que Pat avait entamé avant la COVID qu’on a retravaillé plusieurs fois jusqu’à la toute finPatrick « On l’a rendue beaucoup plus organique qu’elle ne l’étaitDavid «On voulait ce groove un peu qu’on n’avait jamais fait. Le truc un peu Marvin Gaye, percussion.» Patrick «Presque Motown Funk. Ça avait commencé un peu plus saccadé .»David «On a ajouté plein de perçus live dégueulasses, un solo de guitare acoustique qui passe par une wah-wah. En fait, on l’a hyper simplifié.» Patrick «Au début, on avait plein de synthés. On l’a épuré. »David «Et on a rajouté une super subtile guitare acoustique dans les refrains qui planent en haut. Et on a mis Tawata Agee (ex chanteuse de Mtume) qui est une partie importante de notre son. Elle chante les backs (chœurs, NDLA) sur nos trois derniers albums. Et qui , tant qu’elle sera là, chantera sur tous nos albums. C’est le morceau un peu… ensoleillé du début d’album. Parce que New Girl, c’est très dramatique. En tout cas, God is Good est le morceau préféré de mon père.»
Le morceau se termine comme le titre Coda par un instru, à la manière des Earth Wind & Fire qui truffait leurs albums de ses petits interludes parfois sans les nommer. David « C’était l’idée de Pat. Moi, je voulais remettre des interludes comme sur notre album Fancy Footwork. C’était un peu le retour. Mais Pat a eu cette idée de ses deux interludes qui font parties d’un même morceau qui va se retrouver sur le Deluxe. Tu y retrouveras ces deux pièces détachées qui ont été ralenties, un peu trafiquées. »

 

 

Lost & Found

David « C’est un des derniers morceaux que nous avons travaillés, encore électro, je trouve. Pour nous, c’était le single le plus évident, le plus gros refrain. Comme un retour aux sources électro, genre batterie, grosse basse. On s’est fait un peu plaisir avec un pré-refrain édulcoré, puis après, c’est le gros refrain. Ce n’est pas pop, c’est juste, je ne sais pas.» Patrick « Il y a une grosse basse, moi, dans ma tête, on refaisait faire du Fancy Footwork». Patrick « Mais c’est une basse simple, assez violente, rentre dedans. Il y a un petit côté disco aussi.» David « Et, On est assez fiers du pont avec les cuivres qui, pour nous, fait un peu transcender le truc. » Pour la petite histoire, cette idée de cuivres est venu de l’écoute de You Can’t Get What You Want de Joe Jackson. « Et puis, il y a des trucs de guitare qu’on n’avait jamais essayé avant, des moves, on était assez fiers de ce morceau.»

 

 

BTS (Better Than Sex)

Influence Cerrone ? David « Oui, c’est complètement Disco Cerrone, qui est aussi une rave qu’on n’a pas trop exploitée.» Patrick « Mais que les autres ontDavid « Pat n’aime pas trop puiser dans les trucs qui ont été un peu, déjà, grillés. C’est une autre démo qui date d’avant la pandémie pour laquelle on avait du mal à trouver un refrain. Pat a fait la base, moi je suis venu avec l’idée de faire ce refrain saccadé. Patrick a refait des accords. C’était dur de trouver de quoi parler. A un moment donné, je suis rentré à la maison après une session studio, ma meuf était déjà au lit. J’ai écouté la démo, je l’ai écouté, je l’ai écouté. Ce morceau musicalement, est assez simple. C’est une progression d’accord assez standard, vraiment. Au niveau des textes, on a pu vraiment se faire plaisir et raconter des trucs fous. Il y a ce truc-là qui m’est sorti, ce propos de disco prolétaire « On travaille fort et le soir, on va se lâcher en boite »,  Working 9 to 5, Saturday Night Fever, right ! On a refait ça mais avec une saveur post-moderne où tu travailles tellement fort que t’as pas envie de sexer, c’est le thème du morceau. En 2024, quand tu bosses fort, t’as même pas envie de danser, t’as même pas envie de coucher, tu rentres chez toi et tu dors, et voilà, c’est ça l’idée. Je parle aussi de W-9, W-4… Ce sont les noms des formulaires de déclaration d’impôts selon ton statut, c’est la bureaucratie américaine. Et nous qui sommes canadiens, on n’y comprend rien. Musicalement, tu as à la fois la batterie très MPC, très Fancy Footword area, et le côté cordes Wurlitzer léchées qu’on a ajouté à la dernière minute quand on avait presque terminé l’album et ce côté encore plus musical pour faire contraste à la batterie vénère et aux progressions qui sont assez standardsPatrick « Ce qui est intéressant dans ce morceau, c’est en fait, tout l’album est mature mais celui-là est immature. Il y a un peu d’anxiété de genre, mais qu’est-ce que c’est que ce W-9, la paperasse, l’anxiété d’adulte.» David « C’est l’immaturité de dire genre, je ne veux pas être un adulte, fichez-moi la paix avec votre bureaucratie

 

 

Replacements (feat. La Roux)

Premier single extrait de l’album qu’ils ont retravaillé pour l’album. David « On a rajouté quelques petits accents, c’est assez subtil. Ce sont des petits charley, des petites textures. Mais surtout, on a retravaillé la fin instrumentale planante. On l’a rallongé et on a essayé vraiment de faire un moment quasi musique ambiante. » Patrick « En fait, ça, c’est le Planetarium.» David « Mais en même temps, on a toujours été de gros fans des moments que Phoénix font comme ça au milieu de leurs albums. Ce sont toujours des perles. Et donc, voilà, on a fait ça à notre sauce. On n’avait jamais fait ça par le passé. Et c’était un délire aussi, un peu pour montrer qu’on sait faire ça aussi.»

 

 

Lonseome Nights

David « C’était la première mouture, vraiment early days. Encore une fois, on a fait plusieurs essais de refrains, plusieurs essais de structure… Ce morceau là, pour le coup, c’est Adult Contemporary au sens où il est vraiment funk adult, sexy. Il y a un genre de musique au States qui s’appelle le Quiet Storm. C’est propre à Philadelphie. C’est un format de radio qui s’est nommé après la chanson de Smokey Robinson, Quiet Storm. C’est assez pointu, un genre de musique soul, un peu sexy, ténébreuse, nocturne. Une ambiance similaire émane de ce morceau, qui est un des plus sensuels de l’album. Quand on a reçu le premier mix de Morgan, on l’écoutait en voiture avec mon frère qui me dit le pied, il n’est pas exagéré ? Et j’ai fait non, tu sais quoi, on va garder le pied comme ça. C’est ça qui modernise le truc, qui donne un peu une gueule au morceau. Sinon, il serait un peu mièvre finalement. Et c’est cool de le mettre au milieu de l’album. » Ce morceau sensuel, moelleux comme dit Patrick aurait pu comporter le solo de sax traditionnel à chaque album de Chromeo. Point du tout, trop évident. Les compères aiment à brouiller les pistes.

 

 

Personnal Effects

David « C’est le dernier track qu’on a ajouté. Personal Effects, pour nous, est une grosse dédicace à Fred Falcke… Au même titre que la funk, Alan Braxe, Lifelike, Fred Falcke sont des phénix, des incontournables pour nous. Le son de basse un peu French Touch, les nappes, il y a un côté très Fred Falcke. Et c’est important pour nous d’en parler parce que c’est un héros. On ne parle pas assez de lui.  J’ai eu l’idée du départ de cette chanson dans l’avion lorsque l’hôtesse de l’air dit de ne pas oublier nos effets personnels. Quand on a commencé la tournée aux Etats Unis, on finissait le show avec. Les gens ne connaissaient pas le morceau. Je me sentais comme si je faisais du stand-up. Dés que je disais, chargeur de portable, toutes les meufs riaient. »

 

 

She Knows It (Personnal Effects pt.2)

L’inspiration Stardust mais aussi les effets guitares à la Georges Benson sont évidents. David « C’est presque trop évident. On l’a mis tel quel.  Même si on allait presque le mettre dans les SP-1200 et le trigger, pour que ce soit sympa. Au final, cela devait rester un truc assez organique.» Patrick « Au lieu d’essayer de refaire un morceau de Stardust avec le T-80, c’est un morceau avec trois instruments complètement analogiques, joués live. C’est intéressant. C’est re-subvertir ce que Stardust aurait samplé, en fait.» David « C’est une sorte d’après-pensée, post Personal Effects. On a fait ça deux fois sur l’album. Conceptuellement, ça nous permet de changer la musique complètement, mais d’aborder le même thème comme si on n’avait pas dit notre dernier mot. Tu sais, nous, on avait un censeur au lycée. Il rentrait, Il nous faisait une tirade à la con. Il sortait et revenait en mode… Et d’ailleurs… , il redisait une connerie. Et avec Pat, on parle toujours comme ça. Le mode censeur, le gars qui revient, tu vois. C’est rigolo de revenir comme ça. Mais musicalement, c’est vrai que c’est un truc live.»

 

 

Ballad Of The Insomniacs

David «C’est un morceau boogie. Ça, c’est une maquette qu’on avait à l’époque de White Women. Le refrain, je l’ai écrit en 2011. On le traîne depuis tout ce temps-là. Sur White Women, ça ne collait pas. Et là, je me rappelle, Il était assez tard, dans un taxi, je t’ai dit Tu sais quoi ? La démo qu’on avait, Lying Awake At Night, ça te dirait de la remettre ? Et toi, t’as dit… Ouais, j’ai toujours adoré. C’était une disco. Et donc, on l’a retravaillée. On a refait la musique,  on n’avait que le refrain. On a refait toute la musique, revu toute l’approche. Et là, solo de sax sur la  thématique rigolote de l’insomnie. Genre… Tu m’as quitté, j’arrive plus à dormir. C’est la nuit blanche, quoi. Et à force de répéter la boucle, le truc, l’autre refrain : -If you’re an insomniac, where’s the party at ?- Ça m’est venu comme ça, c’était drôle sur le coup. Au niveau du mix : aucune reverb sur la voix, ni sur les batteries. Et ça, c’était cool pour nous de le  faire, le contraire de nos derniers albums. C’est une sorte de rémanence du vieux Chromeo, mais avec ce côté plus maîtrisé. On avait fini le morceau. Et Pat a fait, non, c’est pas fini. Parfois, Pat a besoin d’être seul avec la musique. Et il a rajouté plein de couches de synthés, plein de détails avec d’autres synthés qu’on n’avait pas l’habitude d’utiliser qui ont dé-boogie-ifié le morceau.» Patrick «Ouais, qui le sort de la ref. Ca allait trop dans une direction. Quand ça tire trop d’un côté, il faut faire autre chose….» David « Mettre une autre ref et en sortir. C’est pour ça que, nous, les trucs purement rétro, ça ne nous parle pas vraiment. Mais t’as des mecs qui sont forts.. Et c’est pour ça qu’on a toujours adoré la musique française. Par exemple, tu vois, Air, t’avais ce côté Gainsbourg, mais t’avais aussi un drôle de côté house, quasi. C’était proto-house. D’ailleurs, ils ont été french-touch iffié. Phoénix, t’avais toujours un côté Steely Dan, Paul Simon. Mais t’avais ce côté MPC, français. C’est pour ça que les trucs français nous ont toujours parlé. Parce que t’as ce côté un peu décalé par rapport aux références et les contrastes sont incroyables. Par exemple, tu prends Running d’Alan Braxe et Fred Falcke. Tu as un truc de SP-1200 genre cradissime. Et par-dessus, je crois que c’est Falke qui joue une basse on dirait Chic. Et la combinaison est complètement improbable, en fait.»

 

 

Coda

David « Ce morceau était presque un peu jamaïcain, au début. Quand je l’ai envoyé à Morgan, c’est comme ça qu’il l’a interprété, comme un morceau fait à Compass Point, le studio aux Bahamas. Ce n’est pas un morceau de la première période, mais on l’a beaucoup retravaillé.» Patrick A un moment, c’est devenu un morceau un peu genre modern-funk, ça n’avait plus rien à voir. On a retiré plein de trucs, on les a refait les drums un peu plus genre presque afro.» David « je voulais des drums de Pitbull, mais version un peu comme Compass Point. Les paroles nous sont venues tout de suite, dès qu’on a commencé ce titre à New York, tout de suite le coda est arrivé, je ne sais pas pourquoi. Je joue sur le coda/quota, c’est le morceau le plus rigolo de l’album. Il fallait que la musique soit minimale pour que le texte soient bien de l’avant. A la fin du morceau, tu as un interlude brésilien directement inspiré de Marcos Valle. C’est aussi une partie du même morceau constitué par l’autre interlude qu’on retrouvera sur la version Deluxe ». Nous ne saurons pas combien de titres supplémentaires seront ajoutés, David et Patrick déclarant qu’il faudrait qu’ils les aient commencés.

 

 

Words With You

David « On l’a commencé à New York avec une vibe rock-funk, un peu genre Toto. » Patrick je voyais plus Average White Band. » David « T’avais commencé la démo. Je me suis dit qu’il faudrait ajouter des cuivres, mais des cuivres débiles. Ca donne un côté presque brut. Pour ce titre : live drums, live bass, live guitare, synthé, cuivres live et le solo de clavier délirant. C’est le premier morceau qu’on a envoyé à mixer par Morgan. Il a fait ressortir les synthés un peu plus électro, ce qui clashait avec le reste. Sur des titres d’Average White Band, t’aurais pas des synthés électro. Nous, on les a rajoutés. Quand il a fait ressortir ses synthés, on s’est dit, c’est lui qui va mixer l’album. D’ailleurs, un des délires pour cette chanson, c’était les Rita Mitsouko. Parce que c’est, genre, des mélanges improbables. C’est comme leur titre Andy et son côté improbable, mais qui tient en termes de textures. Au-delà d’Andy, ils avaient des idées géniales, des juxtapositions de sons improbables. »

 

 

A Cut Above

David « On l’a commencé, comme Words With You ou Replacements à New York, dans notre petit studio, qui est surtout un studio d’écriture, plus que de prod. J’avais la mélodie et on a fait des accords dessus. On l’a fini assez tard, en rush exprès pour qu’il y ait ce côté presque inachevé. On s’est dit que ça pourrait être cool d’avoir une balade, mais qu’elle soit inachevée, à la limite d’une démo. Quand j’avais chanté la démo, il y avait un bruit ambiant dans le studio qui n’a aucune isolation. On a gardé le bruit en toile de fond pendant tout le morceau. C’est le moment beauté de l’album, un moment ultra sincère.»

 

 

Friendsnlovers

David « C’est une des premières démos de Pat. C’est la première chanson qu’on a travaillée ensemble. Il est passé par plein de refrains différents. Ce n’était pas évident pour nous.» Patrick « Plein de refrains, plein de tempos différents. On a bossé longtemps sur ce morceau. Ça nous a pris un peu de temps pour trouver le juste milieu de production, de style. La progression d’accords et la mélodie se prêtent à plusieurs styles différents. Cela aurait même pu être un morceau de reggae.  La question fut :Qu’est-ce qu’on explore? Dans quel moule on le fait rentrer ?» David « Mais après, on brise toutes les règles. On fait n’importe quoi.  Dès le début, on savait qu’on voulait un truc un peu Dirty mind avec les drums, la guitare… A un moment donné, à New York, Pat avait dit non à ce refrain. On avait même fait chanter Tawatta. Et t’avais dit ce refrain, c’est n’importe quoi, on l’enlève. Et moi, j’avais fait le portamento. Puis toi, t’as refait les accords par-dessus. Puis finalement, c’est devenu un truc un peu Phoénix-isant. Un peu Prince-isant avec ce côté solaire. Ca nous faisait aussi genre fin de film., qui pouvait faire la fin de l’album. Au début, ça allait se terminer comme ça. Puis, on a repoussé l’album. On l’a donc repris, on a rajouté des trucs.»

 

 

Two Of Us (Friendsnlovers Pt 2)

David « Quand j’ai entendu Pat jouer les accords du bridge, du pont de Got It Good. Je lui ai dit qu’on allait faire une autre balade avec ces accords. Et j’ai encore la vidéo sur mon téléphone. Lorsque je te fais jouer les accords, j’ai freestylé les paroles de la part1, j’ai même les couplets. Et j’ai fait genre, yo dude, morceau de talkbox. Parce que je ne pourrais pas chanter un truc comme ça. Et puis, il faut un morceau de talkbox solo. Et donc, encore une fois, on a produit le morceau en fin de parcours. C’était au mois de juin. Et j’ai dit à Pat’. Vas-y, lâche-toi. Il faut dire qu’il fait 14 000 tracks de talkbox. Il y a de l’orfèvrerie, plein de trucs subtils. Mais c’était les accords du pont de Got It Good. »Patrick « Qu’on a repris pour la fin comme si c’était un peu un interlude après… David « Ca racontait une histoire ce Friends Don’t Mix. Ça avait un côté. Ready for the world. Comment je subvertis ? par la guitare acoustique française qu’on a fait venir au studio. Et après, à la fin, des batteries double temps, ce que Ready for the world n’ aurait pas fait. C’est un morceau hyper rapide. En texte, c’est presque le prequel de LoversnFriends. Patrick «Ça raconte l’histoire de comment on est arrivés à Lovers and Friends, en fait. C’est un morceau que j’adore.»

 

 

Il est temps pour nous de nous séparer. Les Chromeo repartent aux usa pour terminer les morceaux de la version Deluxe de ce nouvel album Adult Contemporary avant d’entamer une grande tournée européenne qui les mènera notamment au Trianon, à Paris, le 7 juin 2023.

 

 

 

Adult Contemporary est disponible via  Chromeo Recordings/BMG Rights Management.

https://chromeo.net/

En concert le 7 juin 2024 au Trianon, Paris.

 

Texte Lionel-Fabrice Chassaing