Ce week-end se tenait le festival Artchikult, organisé par Cultural Behavior, qui conviait graffeurs, VJs, exposants et musiciens dans le grand espace du Café A. Le samedi avait pour tête d’affiche le groupe français Hyphen Hyphen : des bêtes de scène que Modzik n’a pas regretté de découvrir en live. Coup de cœur.

Par Valentine Croughs

Dans la loge des artistes, les quatre niçois dopés au Red Bull et café depuis le début de la journée ne tiennent plus en place. Les private jokes fusent et déclenchent l’hilarité générale au sein du groupe visiblement très soudé depuis le lycée. Difficile de s’entretenir avec eux à un moment où ils n’attendent plus qu’une chose, montrer ce qu’ils ont dans le ventre. Ils s’excusent d’ailleurs de leur comportement dissipé durant l’interview, mais il faut comprendre qu’ils ont “beaucoup de travail, pas beaucoup de temps, donc beaucoup de blagues et de café”, résume Zak.

Sur la scène de la chapelle, ils sont autrement plus concentrés que quelques heures plus tôt et s’imposent dès les premières notes. Line (basse/chant) est habillée d’un dessus argenté aux larges épaulettes à la Michael Jackson tandis que Santa (chant/guitare/synthé), se tient au centre et brille de mille feux, avec son top en strass. Du côté des garçons, Zak (batterie/samples) donne le tempo dans sa veste de rockeur. Quant à Puss (guitare/synthé), il anticipe la montée de température et opte pour le look torse-nu. Et enfin, les traits noirs et dessins géométriques peinturlurés sur le visage et autres bouts de peau achèvent de souligner l’appartenance de ces individus à un même groupe, fin prêt à jouer en état de transe. A ce propos, Zak raconte : “On savait qu’on avait envie de se mettre dans des personnages pour nous aider. Parce qu’au début on était super stressés, on avait besoin de porter des masques, comme pour se protéger”.

A l’écoute des EP sympathiques que sont Chewbacca I’m your mother et plus récemment Wild Union, lequel les a “énormément ouverts au travail du son”, on ne soupçonnerait pas forcément la puissance que ces trublions sont capables de dégager sur scène : une révélation, une vraie claque donnée par des jeunes gens littéralement possédés par leur musique pop électro, tribale et parfois expérimentale avec laquelle ils entrent en communion. Et c’est la performeuse Santa, ou celle qui se “donne toujours à fond” et pour qui “il n’y a pas une date où cela ne se passe pas”, qui mène la danse du rituel Hyphen Hyphen, de sa voix d’écorchée vive et la sueur au front, soutenue par ses compagnons qui se défoulent tout autant autour d’elle. Ensemble et de façon irréprochable, ils descendent le set avec leurs tripes et une assurance déconcertante, offrant à une salle comble un show des plus jouissifs : “Je pense qu’on apporte une esthétique particulière qu’on travaille et qui est dans la continuité de notre musique”, explique Santa. “On essaye de tendre vers un show spectaculaire. Le but c’est de conquérir le monde avec ce nouveau show, le show du futur”.

Les morceaux s’enchainent et accrochent immédiatement l’oreille, comme les singles « Baby Baby Sweet Sweet » ou « Major Tom » qui prennent tout leur sens en live. Une telle énergie, on en redemanderait encore et encore. Cela tombe plutôt bien, puisque Hyphen Hyphen sera de retour à Paris, au festival Rock en Seine. Une nouvelle occasion de se trémousser sur du très bon son, à ne pas manquer.

17/07 Six Fours Les Plages – Les voix du Gaou
12/08 Marseille – Le Bateau
14/08 Luxey – Festival Musicalarue
17/08 Herbignac – Cabourg mon Amour
24/08 Champagney – Hierock Sound
25/08 Domaine National de Saint Cloud – Rock en Seine


Crédit photos : Marie Lefichoux