Jeux vidéo, défilés digitaux et impact environnemental, la pandémie mondiale a fait de la mode virtuelle un nouvel enjeu dans le monde la mode.
Nous rappelant inévitablement les « skins » et les jeux de simulation de vie du début du siècle, comme les Sims. La mode virtuelle qui était jusqu’alors simple élément de curiosité, tant en réalité à remettre en question toute l’industrie de la mode. Avec la démocratisation des technologies de réalité augmentée, le virtuelle prend de plus en plus de place dans le monde réel. Un sentiment qui n’a fait que s’accentuer durant les périodes de confinement.
Des marques émergentes comme Daily Paper avec Sammy La Crapule, ou encore Pink Label Congo ont déjà “breaking the internet“, avec leurs défilés 100% 3D.
Les grands noms jouent le jeu.
La mode digitale n’a pas seulement conquis les marques émergentes, mais aussi les grandes maisons. Des marques comme Gucci ont déjà saisi l’occasion, comme lors de sa collaboration avec Les Sims ou encore Maison Margiela et sa collection Winter 21, digitalisée sur Animal Crossing. En décembre 2020, Balenciaga est allé encore plus loin, avec son jeu Afterworld : The Age Of Tomorrow, une épopée futuriste qui projette l’internaute en 2031 et par la même occasion présente sa collection FW21-22.
Une démocratisation de la création
La digitale offre une liberté de création infinie. Elle donne la possibilité de se décharger de tous les éléments qui rendent la mode polluante et élitiste. En effet, plus de limite de budget concernant les matières, de trajets ou de mains-d’œuvres au bout du monde. Depuis un simple ordinateur, le jeu des matières peut être modifié sans mesure et sans aucune perte. La création digitale permet de démocratiser la conception de vêtements et de rendre la création plus inclusive, qui s’adapte à tous les corps.
Acheter pour publier ?
D’après une enquête commandée par la banque Barclays, 9 % des acheteurs de Grande-Bretagne confient acheter des vêtements dans le seul but d’une publication Instagram, puis renvoyer leur commande afin de se faire rembourser. Une nécessité émergente qui devient le business-model de marque comme R.O.H.B.A.U. La marque berlinoise, va jusqu’à mettre en vente des tee-shirts et des hoodies en série limités, pour ensuite les intégrer sur les photos des heureux acquéreurs, pour ensuite les publier sur Instagram.
Des enjeux éthiques et écologiques
L’une des entreprises pionnière dans le domaine est le studio holllandais de création digitale, fondé par la créatrice Amber Jae Slooten : The Fabricant. En 2019, le label a réussi en l’exploit de vendre aux enchères sa robe « Iridescence », qui n’existe pas physiquement, 9 500 dollars, en blockchain. La mode virtuelle répond également à la crise climatique. Ce n’est pas un secret. La mode est la 2e industrie la plus polluante au monde. Entre scandales écologiques et éthiques, l’intégralité de la chaine de production a été mise devant les tristes désagréments de notre frénésie textile. Et le digital pourrait bien être la solution.