Signée sur le label précurseur Young Truks, qui chaperonne également Jamie XX, SBTRKT, ou encore Sampha, la jeune anglaise envisage sérieusement Paris. En effet, sa collaboration réussie avec Inc autour d’un titre ensorcelant de mélancolie avait hérité d’un certain engouement médiatique qui l’a véritablement révélée au public. Entre hip-hop et r’n’b, Twigs fait délicatement vibrer l’âme du recueillement. Fortes d’emphase, il est vrai que l’on imagine déjà très bien ses chansons intrigantes dans la verrière aérée du Carreau du Temple. 

 

Captivante par son style musical, donc. Mais également parce qu’elle joue avec un univers visuel cru et ultraréaliste où chaque plan est bercé de singularité. Sur des compo alanguies, la chanteuse plaque une identité particulièrement prenante  : yeux veineux, deserts mayas, look de cholas sophistiquée, décor brumeux et sous textes sexualisés. Quand on regarde ses clips, on comprend que c’est cette maitrise esthétique qui confère à FKA (pour Formerly Known As) des allures de prêtresse à la fois extrêmement pure et lucide. Oui, entre beauté et dérangement,Twigs est en parfait accord avec cette époque oblique et tortueuse.