Nombre de tubes actuels ont connu le succès grâce à des versions remix qui ont élevé certains djs au rand de superstar. Pour preuve Tori Amos n’aurait jamais atteint les premières places de charts club et touché un large public avec son titre «  Professional Widow  » sans le remix signé d’un certain Armand Van Helden ou Kelly Rowland n’aurait peut-être jamais accepté de travailler avec David Guetta, collaboration qui livrera l’énorme tube «  When Love Takes Over  » si elle n’avait pas atteint le top des classements anglais avec la version remix signée Freemasons de «  Work  » ! Car si des Djs comme AVICII ou TIESTO sont des artistes à part entière aux cachets faramineux, ils doivent beaucoup à ces djs/remixeurs qui ont mis en lumière le travail et le talent du dj et ce dès les années 80.

Mais avant de penser au remix, il convient déjà de penser à l’objectif le plus commun du remix  : faire danser le public sur un morceau qui n’est pas forcément destiné à cet effet. Et, avant même d’envisager l’existence du remix, il convient de revenir à son essence  : la version longue, à savoir l’extended et son inventeur  : Tom Moulton. Cet ancien directeur publicitaire de la firme cinématographique United Artists et dj en herbe a eu l’idée d’allonger les versions des morceaux en remarquant que les danseurs en club ne rentraient dans un morceau qu’au bout de quelques minutes. En étudiant la structure des morceaux il parvient à étendre des intros de 15 secondes à une minute et parvient à appliquer le même traitement à l’intégralité de la chanson. Il parvient donc à faire durer un titre de 3min30 à 5 voire 6 minutes  ! C’est ce qu’il fera en 1974 avec notamment un de ces premiers morceaux «  I’ll be holding on  » de Al Downing dont l’original dure 2’58 qui passera alors à plus de 6 minutes ! L’extended était né !!! Il créa aussi de manière accidentelle le fameux ‘break’ de percussion qui fera école ensuite  ! Il inventa également le maxi 45t  en gravant des versions test pressings sur des supports de la taille d’un 33t  : tout cela est donc bien avec les balbutiements du disco et Tom Moulton remixera toute la scène disco du label Philly Groove recors avec des artistes comme The Ojays «  I love music  », Teddy Pendergrass «  I don’t love you anymore  »

Tom Moulton travaillera aussi sur les gros tubes de chez SalSoul Orchestra comme First Choice «  Armed and Extremely Dangerous  »

Une grande période où les labels étaient dirigés par des personnalités devenues des icônes depuis  : Mel Scheren, Jacques Morali, pour ne citer qu’eux… Mais l’arrivée des machines et autres synthétiseurs à la fin des années 70 et surtout début 80’s va redonner une nouvelle impulsion à ce phénomène.

A SUIVRE

Par Joss Danjean

Tom Moulton