En ce moment, le coronavirus bouleverse la société semant simultanément anxiété et promesse d’un nouveau départ. Dans le milieu de la mode, nombreux sont ceux qui espèrent silencieusement que cet arrêt forcé de la consommation puisse mener à de véritables actions. La fermeture des magasins, le ralentissement des livraisons à domicile, l’annulation des événements incontournables, l’industrie subit de plein fouet la distanciation sociale. Cependant, la mode est en constante observation de ce qui se fait et se redécouvre au jour le jour. Mais quel futur pour la mode post-confinement ?

“Slow down” l’industrie !

Chanel Métiers d’Arts 2020

Il aura fallu seulement de quelques jours pour se rendre compte que la communauté de la mode pourrait être d’une aide immédiate face à une urgence mondiale. Les usines qui ont été en mesure de se tourner vers la production de désinfectant pour les mains, de blouses médicales et de masques se sont rapidement adaptées. Jusqu’en mars, les incontournables Fashion Weeks par saisons étaient à noter en gras dans le calendrier perpétuel de la mode. Cette année, pour la première fois de son histoire, tous ces projets ont été balayé en un rien de temps. La pandémie actuelle a mis en évidence certains dysfonctionnements dans la structure actuelle: un modèle démodé ?

La mode ne doit pas non plus nier la magie que ses événements peuvent inspirer et qui ont donné à l’industrie un charme irrésistible au fil des décennies. La solution possible pourrait être une réorganisation de ces événements, avec une série de Fashion weeks moins institutionnelles. L’accent devra sûrement être mis sur des usages de fabrications conscients avec des ressources naturelles renouvelables ou réutilisables.

Certaines marques ont déjà adopté de nouvelles pratiques. Stella Mccartney est largement reconnue comme une pionnière de la mode végétalienne, en n’utilisant aucun produits issus d’animaux – jusqu’à la colle utilisée pour lier les chaussures et les sacs. Des designers comme Tommy Hilfiger et Vivienne Westwood sont sans fourrure depuis 2007, tandis que des maisons légendaires comme Gucci et Burberry ont éliminé la fourrure animale au cours des dernières années.

Remettre en cause le concept de la “hype”

Nous émergeons d’une décennie qui a vu la naissance d’Instagram et d’une mode qui a rendu le shopping une composante essentielle de la vie moderne. L’année 2020 promet un frisson dans l’univers de la mode où il serait bon que le gaspillage soit remplacé par une consommation consciente. Il existe des façons réalistes d’explorer le style tout en réduisant les impacts négatifs sur l’environnement, ce qui demeure le véritable objectif à l’issue de ce confinement. En effet, la façon dont nous consommons est ce qui définira le nouveau format de la mode. Beaucoup d’influenceurs stimulent la consommation de différents produits tous les jours. Il peut y avoir une réelle incitation à consommer différemment vers des produits de qualité durable, ce qui renverserait la balance quant à leur – probable- utilité.

Une voie vers le numérique ?

@the_fab_ric_ant

En cette période de confinement, nous avons tous été contraints de nous tourner vers le monde virtuel. Aussi temporaire que soit le confinement, son impact sur nos vies pourrait durer bien plus que quelques semaines. Qu’est-ce que cela signifie-t-il pour la mode ? Des images sont mises en ligne tous les jours et le milieu de la mode domine le nombre de comptes utilisés pour promouvoir les marques. La crise pourraient également renforcer la viabilité de la mode sur le digital. L’expansion du numérique est perçue comme l’une des solutions nécessaires pour la survie du commerce. Alternative aux déchets excessifs causés par la mode, c’est un format qui s’adapte à une nouvelle génération. Cependant, le numérique ne remplacera jamais la magie qui opère du travail manuel des artisans et artistes de la mode et demeure un secteur ayant une forte consommation énergétique.

En bref, l’expérience de la quarantaine aura permis aux acteurs de la mode d’être plus attentifs à de nouvelles idées. Le désir d’une industrie plus respectueuse de l’environnement ne s’arrêtera pas, dans le cas de certains jeunes conscients qui constitueront une part de la clientèle des marques de luxe de demain, on l’espère.