Aujourd’hui, le créateur Issey Miyake a investi le Jardin des Tuileries entre jet d’eau et grille royale pour présenter sa nouvelle collection de prêt-à-porter Automne/Hiver 2016-2017. Entre expériences des matériaux textiles ‘cuisinés’ à sa sauce -selon ses propres dires- et innovations musicales : le show Miyake était un show à ne pas manquer lors de cette Fashion Week parisienne !

Tout d’abord, parlons bien, parlons son. Le jeune créateur Issey Miyake a fait appel à Ei Wada et son complice Haruka Yoshida, membres d’Open Reel Ensemble pour transformer la lumière en son et créer une harmonie stylistico-musicale. En effet, le duo éclectique a offert une performance inédite époustouflante. Avec leur nouvel instrument, le ‘Kankisenthizer’ et munis de capteurs photosensibles, ils transmutent les vibrations lumineuses de faisceaux passés au crible des pales de ventilateurs pour réinventer une gamme improbable. Ei Wada et Haruka Yoshida ont ainsi livré une réinterprétation fragile et mécanique du Canon de Pachelbel. Sublime … !

Sublime était aussi la collection d’Issey Miyake. En effet, à la fois universelle et triviale, mystérieuse et gestuelle. Composée de deux parties, cette garde-robe dévoilée sous ce grand chapiteau éphémère est pourtant difficile à décrire simplement.

Sans doute, car plus les choses nous paraissent simples, plus elles sont en réalité complexes. Tout le savoir-faire d’Issey Miyake réside dans ce génie à travailler les détails infiniment pour un résultat faussement facile.

Cet art de l’illusion se retrouve dans la technique ‘Baked Stretch’ qu’Issey Miyake maîtrise à la perfection : les vêtements sont comme gonflés et pourvus d’un plissé fluide, les motifs prismatiques colorés s’harmonisent avec les imprimés géométriques tissés, les formes en cercles concentriques s’entremêlent dans des coupes frippées graphiques….

Puis, les mannequins défilent portant des vêtements aux techniques dites ‘3D Steam Stretch’. En effet, Issey Miyake a eu recours à un fil chenille épais et coloré tissé dans la matière pour sa série de vêtements de prêt-à-porter. On retient cette ‘Piece of Cloth’ aux formes torsadées uniques. Et impossible de passer à côté des robes, jupes et tops en spirales dynamiques. Si difficile à résumer – trop de richesse stylistique ! -, ce défilé d’Issey Miyake fut pourtant celui des structures saisissantes, des ondulations étonnantes et du plissé rayé-enroulé.